De retour au commissariat, je m’aspergeai le visage d’eau froide et m’essuyai soigneusement avec une mince serviette en papier, effaçant les dernières traces de mon rouge à lèvres. Je me brossai les cheveux et les recoiffai en un chignon plus serré, sans mèches folles. J’ôtai mes boucles d’oreilles et les fourrai dans la poche intérieure de mon sac en bandoulière. J’avais la sensation que quelque chose de mou et de visqueux, de presque invisible et indéfinissable, s’était accroché à mon visage, comme des toiles d’araignées ou quelques cheveux mouillés. L’air était chaud, lourd, stagnant. De l’air recyclé. J’absorbais de l’air qu’une foule d’autres poumons avaient déjà aspiré et recraché. Je m’examinai un instant dans le miroir. Je me trouvai pâle et sinistre. Et terriblement quelconque. Mais en la circonstance, être quelconque était certainement ce que je pouvais souhaiter de mieux.
Furth m’attendait, debout au milieu de caisses qu’on devait emporter. Il pressait un minuscule téléphone portable contre son oreille, à moitié caché sous ses cheveux brillants, mais le glissa dans la poche poitrine de son veston dès qu’il m’aperçut. « Ces saletés de téléphones fixes ne marchent plus ici, dit-il. La moitié des ordinateurs sont déjà partis. Dans les trois quarts des bureaux, il n’y a plus rien pour s’asseoir. Et plus de papier dans les toilettes. » Puis il fit un mouvement autoritaire de son menton qui semblait taillé par le ciseau d’un marbrier.
« C’est en haut. »
Je le suivis jusqu’à une petite pièce carrée, où un caoutchouc mort laissait tomber ses feuilles dans un coin, près d’une fenêtre condamnée. Dans un autre coin, une chaise cassée gisait. Sur la table au centre de la pièce étaient posés un gros magnétophone et une boîte remplie de bandes magnétiques aux boîtiers impeccablement étiquetés. Il s’assit, et je pris place en face de lui. Nos genoux se touchaient presque sous la table, aussi je reculai un peu, appuyant mes coudes sur les bras de ma chaise.
« Prête ? demanda-t-il tout en levant une main. Nous l’avons rembobinée jusqu’à l’endroit que vous allez trouver intéressant. »
Je hochai la tête et il appuya sur la touche PLAY avec l’index.
D’abord, je ne reconnus pas la voix. Elle était plus aiguë, presque puérile. Et la cadence des phrases était complètement différente : parfois très rapide, au point que j’avais du mal à saisir tous les mots, puis, brusquement, ralentie et traînant sur chaque syllabe. Pendant quelques secondes, je crus même que l’appareil fonctionnait mal, que les piles étaient à plat. Mais non. Il était branché à une prise dans le mur, et, en me penchant, je vis que la bande avançait régulièrement.
« Je vais souvent là-bas. J’y vais la nuit, quand je peux pas dormir. Et vous savez, Dolly, ça m’arrive souvent de pas pouvoir dormir, quand je pense… »
J’appuyai sur PAUSE.
« Dolly ? » demandai-je.
Furth toussota modestement.
« C’est le nom qu’a pris Colette – le sergent Dawes. Dolores, Dolly pour faire court. Vous saisissez ? Il s’appelle Doll et elle Dolly. C’est comme ça qu’elle a engagé la conversation, la première fois. “Quelle coïncidence ! Nous avons presque le même nom. Figurez-vous que je m’appelle Dolly.” Avec un air tout ébahi et de grands battements de ses longs cils. Futé, non ?
— J’en suis muette d’admiration. »
Il rit, un peu jaune.
« Vous êtes difficile à satisfaire, Kit Quinn. On continue ?
— Allons-y.
— … aux femmes près du canal. Vous savez bien.
— Continuez, Michael, dit une voix féminine. Expliquez-moi.
— Je vais à l’endroit où c’est arrivé. Quand il n’y a personne et qu’il fait nuit. Et je reste là, debout. Là où elle s’est fait égorger.
— Ah oui ?
— Oui, Dolly. Est-ce que c’est mal ?
— Voyons, Michael, vous savez bien que non.
— Je vais là-bas, et puis j’imagine… J’imagine que ça se passe de nouveau, exactement comme cette nuit-là. Il y a cette fille qui marche sur le chemin de halage. Elle est plutôt mignonne, pas vrai ? Et jeune. Seize, dix-sept ans, peut-être. Avec de longs cheveux. J’aime bien les longs cheveux. Comme les vôtres, Dolly, quand vous les détachez. Et pendant un moment, j’imagine que je la suis, à quelques pas, tout doucement. Elle sait que je suis là, elle le sait très bien, mais elle se retourne pas. Moi, je vois qu’elle sait. Elle a le cou tout raide, et elle marche un peu plus vite. Elle a peur. Peur de moi. Elle crève de peur parce qu’elle sait que je suis là. Moi, je me sens grand, je me sens fort. Vous comprenez ? Je me sens un homme. Pas la peine de ruser, avec moi. Elle marche un peu plus vite, et moi aussi je marche plus vite. Et je me rapproche. »
Un silence. On n’entendait plus que le bruit de leurs respirations et le chuintement du micro. Puis le sergent Dawes dit à nouveau : « Allez-y. Continuez, Michael. » Plus sèchement, cette fois, comme si c’était une institutrice prête à le gourmander.
« Je me rapproche », répéta-t-il. Son élocution s’était considérablement ralentie. « Elle se retourne, et au moment où elle se retourne, je vois sa bouche grande ouverte, ses yeux grands ouverts. Elle est comme un poisson, comme mes poissons avant que je les rejette dans l’eau sale. Comme un poisson dont je peux faire ce que je veux. »
J’entendis Michael Doll rire, d’un rire nerveux, gargouillant. Colette Dawes, elle, ne riait pas. Tout de même.
Nouveau silence. Furth et moi, assis, écoutions le bruit de la bande qui se déroulait. Je regardai les autres bandes dans leurs boîtiers. Il y en avait trois, étiquetées et datées. Puis Doll reprit la parole.
« Est-ce que ça veut dire que je suis un salaud ? Ce que je viens de vous raconter, Dolly, est-ce que ça veut dire que je suis un salaud ?
— Est-ce que vous la haïssiez, Michael ?
— Si je la hais ? » Je notai mentalement le passage au présent. J’aurais voulu avoir un bloc-notes devant moi, pour griffonner de petites observations pédantes et me concentrer sur mon papier. « Non. Je n’ai aucune haine. Je l’aime, bien sûr. C’est de l’amour. De l’amour, de l’amour ! »
Furth se pencha et arrêta l’appareil, puis s’appuya au dossier de sa chaise et croisa les bras.
« Alors ? »
Je repoussai ma chaise et me levai. La pièce me semblait trop exiguë et confinée. Je marchai jusqu’à la fenêtre condamnée et regardai à travers la vitre : le mur d’en face, le mince filet d’eau qui coulait d’une fuite dans la gouttière. Si j’avais pu pencher la tête au-dehors, j’aurais vu un étroit rectangle de ciel gris et plombé.
« J’aimerais avoir une conversation avec le sergent Dawes.
— Bon sang, Kit, ce n’est pas la peine de finasser. Tout ce que nous voulons, c’est votre opinion de médecin, fondée sur son passé, l’impression qu’il vous a faite et ses aveux enregistrés. Quel genre d’homme est Doll compte tenu de votre étude approfondie de sa personnalité, bla, bla, bla. Vous connaissez le topo, non ? De toute façon, vous l’avez entendu. C’est lui. Il a quasiment avoué qu’il avait tué cette fille et que maintenant il s’excite en y repensant, qu’il se branle toutes les nuits dans son meublé sordide en regardant ses sales photos de cul et en revivant son crime. C’est un pervers, un tueur. Le genre de pourriture qu’on préférerait ne jamais croiser. Vous le savez mieux que n’importe qui. Vous savez de quoi il est capable. Vous n’avez qu’à écrire quelques paragraphes pour expliquer ce que vous pensez de lui.
— D’abord, je veux quelques mots avec Colette Dawes. Ensuite, c’est promis, j’écrirai votre rapport. D’accord ? »
Il fronça les sourcils. Soupira bruyamment. Enfonça ses mains dans ses poches. Et maugréa : « Bon. Je vais voir ce que je peux faire. »
Une jeune femme entra, tenant un gros dossier et un paquet d’enveloppes. Je vis immédiatement pourquoi Doll lui avait fait si totalement confiance. Elle avait de longs cheveux blonds et un visage lisse, aux contours doucement arrondis, dépourvu de la moindre arête, presque sans ossature. Sa peau pâle était comme égayée d’un rougissement permanent. Et elle semblait très jeune.
Nous nous serrâmes la main.
« Est-ce que Furth vous a dit qui j’étais ?
— Pas précisément, répondit-elle. Un psychiatre, si j’ai bien compris.
— Oui. Furth m’a demandé mon opinion de psychiatre sur Michael Doll. J’ai lu son dossier. Et je viens d’écouter un bout de l’enregistrement. »
Elle serra des deux mains ses paperasses contre sa poitrine, comme un bouclier.
« Oui ?
— Je souhaitais que nous parlions un peu.
— Je sais. L’inspecteur Furth me l’a dit. Mais je n’ai pas beaucoup de temps. Je dois vider des fichiers et classer leur contenu.
— Un quart d’heure, pas plus. Nous allons faire un tour ? »
Elle paraissait méfiante. Elle posa cependant son fardeau sur le bureau et murmura quelques mots que je ne compris pas à l’agent de permanence. Nous descendîmes l’escalier, l’une derrière l’autre et en silence. Le commissariat de Stretton Green se trouvait dans une petite rue tranquille, mais quelques instants de marche nous suffirent pour déboucher dans Stretton Green Road, une artère commerçante. Là, nous trouvâmes une boutique de produits biologiques, avec quelques tables où l’on servait des consommations pendant la journée, et nous nous installâmes à celle du fond. J’allai jusqu’à la caisse et commandai deux cafés noirs à la jeune employée plongée dans son journal.
« Dix, annonçai-je quand elle nous eut apporté nos tasses.
— Dix quoi ? demanda Colette Dawes.
— Dix piercings. Trois dans une oreille, quatre dans l’autre, deux dans le nez et un dans la lèvre inférieure. Sans compter ceux qu’on ne voit pas, je suppose. »
Elle but une gorgée de café, sans répondre.
« Colette… Vous permettez que je vous appelle Colette ?
— Bien sûr.
— Eh bien, Colette, c’est vraiment remarquable, tout ce que vous avez tiré de Doll. »
Elle haussa les épaules.
« C’était difficile ? »
Nouveau haussement d’épaules.
« Où ont-elles eu lieu, ces conversations ?
— Dans différents endroits.
— Je pense surtout à celle où il décrit le meurtre en détail.
— Nous étions chez lui.
— Vous l’avez trouvé sympathique ? »
Elle leva brusquement les yeux, puis les détourna. Des taches écarlates étaient apparues sur ses joues pâles.
« Non, évidemment.
— Avez-vous éprouvé une certaine pitié pour lui ? »
Elle secoua la tête.
« Non, pas du tout. Écoutez, docteur…
— Kit.
— Kit, si vous voulez. Écoutez-moi. » Elle se mettait en colère, ou s’y efforçait. « Avez-vous lu le rapport du légiste ?
— Non. Ce n’est pas mon domaine. Je ne m’intéresse qu’à la personnalité de Michael Doll.
— C’est un homme dangereux. Vous ne savez pas à quel point.
— Oh, si, je le sais.
— Que cherchez-vous, alors ? Voulez-vous que nous attendions qu’il commette un autre meurtre, en espérant que cette fois nous le prendrons peut-être sur le fait ? Ou que sa prochaine victime lui résistera et que c’est elle qui le capturera à notre place ? C’est ça que vous attendez ? »
Je m’assis plus confortablement et m’abstins de répondre. Elle poursuivit :
« Ce que nous avons fait était du bon boulot de flics à l’ancienne. Guy Furth et les autres ont passé des jours et des nuits à enquêter sur tous ceux qui se trouvaient dans le voisinage. Pour rien. C’est Furth qui a réuni ce dossier accablant sur Doll. Il ne vous l’a pas dit ?
— Non.
— J’ai engagé la conversation avec lui, dans un pub. Ensuite, je me suis arrangée pour que nous devenions copains. Je l’ai fait parler. Tout cela n’avait rien d’agréable, croyez-moi. Alors, je ne comprends pas ce que vous essayez de me dire. »
Je bus lentement une gorgée de café, prenant garde à ne pas finir ma tasse. Je ne voulais pas qu’elle s’en aille tout de suite.
« Je m’efforce seulement de rassembler tous les renseignements possibles sur Michael Doll. Vous n’y voyez pas d’inconvénient ? »
Elle fit non de la tête, presque imperceptiblement.
« Dans ce cas, dites-moi, Colette, quel était votre plan une fois que vous auriez réussi à faire sa connaissance ?
— Simplement le faire parler.
— Du meurtre ?
— Oui.
— Mais ce n’était pas facile, n’est-ce pas ? Pouvez-vous m’en dire plus long sur vos conversations ? »
Une mèche de cheveux était tombée sur son front, qu’elle ramena en arrière. Elle tomba de nouveau, et elle s’efforça de la fixer avec une barrette.
« Doll n’a pas tellement d’amis, c’est le moins qu’on puisse dire. Je crois qu’il avait désespérément envie de parler à quelqu’un.
— Ou désespérément envie d’un ou d’une amie.
— C’est la même chose.
— En quelque sorte, dis-je. Combien de temps l’avez-vous fréquenté ?
— Pas longtemps. Une petite quinzaine de jours.
— Si j’ai bien compris, trois ou quatre de vos conversations ont été enregistrées, et ce que j’ai entendu était extrait de la dernière. Exact ?
— Exact.
— Qu’y avait-il dans les précédentes ?
— À quel propos ? » Elle semblait perplexe.
« Est-ce qu’il y parlait du meurtre ?
— Non.
— Est-ce vous qui avez abordé le sujet ?
— Un peu.
— Et lui, a-t-il répondu tout de suite ?
— J’ai d’abord dû gagner sa confiance.
— Il fallait qu’il vous fasse confiance avant de vous avouer qu’il avait assassiné quelqu’un, voulez-vous dire ?
— Évidemment. Seulement, il n’a pas vraiment avoué, n’est-ce pas ? C’est pour cela qu’on est allé vous chercher. »
Je posai mes deux coudes sur la table, rapprochant ainsi mon visage de celui de Colette.
« Vous savez, j’ai parlé avec des tas de gens qui avaient des problèmes terribles, qui avaient commis des choses terribles, et je sais que la principale barrière à franchir consiste à leur faire sentir qu’il est de leur intérêt de se montrer francs avec vous, de ne rien vous cacher. Et c’est difficile. Comment vous y êtes-vous prise ?
— Auriez-vous une cigarette ? demanda-t-elle.
— Vous avez de la chance. Il se trouve que oui. »
Je pris dans mon sac le paquet que j’avais apporté pour Doll.
« Je l’ai encouragé à parler librement, reprit Colette au bout d’un instant. Je lui ai dit que j’avais envie de connaître ses petits secrets.
— Vous lui avez dit que vous vous intéressiez à ses petits secrets, et il vous a répondu tout à trac qu’il avait commis un meurtre.
— Ça ne s’est pas passé aussi directement, bien entendu. En guise d’approche, j’ai commencé à lui parler de ses fantasmes.
— À ce moment-là, vous n’étiez plus dans un pub, j’imagine. Ces conversations ont eu lieu dans son appartement.
— Oui.
— Et une fois chez lui, vous avez abordé des sujets comme le sexe et la violence. »
Elle aspira une bouffée de sa cigarette.
« Je l’ai encouragé à parler. Comme aurait fait n’importe qui. Comme vous le faites vous-même.
— Était-ce une sorte d’échange ? Lui avez-vous confié des fantasmes en l’engageant à vous raconter les siens ?
— Encore une fois, j’ai fait ce que j’ai pu pour qu’il parle. L’essentiel était de lui montrer que rien de ce qu’il me dirait ne me choquerait.
— Seulement, les premières conversations avec lui n’ont pas donné de résultats ?
— Pas vraiment, non.
— Naturellement, Furth et les autres ont écouté les bandes ?
— Naturellement.
— Et ils ont dit que ça ne donnait rien.
— Ils avaient raison. Ça ne donnait rien.
— Donc, ils vous ont dit : “Retournez-y et rapportez-nous quelque chose de plus éloquent.”
— Pas exactement.
— Ils vous ont dit : “Encouragez-le un peu mieux.”
— Je ne comprends pas. Qu’est-ce que vous sous-entendez ?
— J’imagine qu’ils vous ont dit quelque chose dans ce genre : “Écoutez, Colette, pourquoi voulez-vous que Doll vous fasse des confidences si vous ne lui offrez rien en échange ? Il va falloir vous montrer plus persuasive.”
— Je ne vois pas ce que vous voulez dire. Je l’ai fait parler, un point c’est tout.
— Et comment ! Vrai, ce que j’ai entendu était grandiose. Complètement répugnant. Aucun doute, Colette, vous êtes retournée le voir, et cette fois, vous avez su trouver la bonne méthode.
— J’ai fait mon travail.
— Vous avez rencontré cet individu bizarre, perturbé, totalement asocial, et à la troisième ou quatrième rencontre il en était déjà à vous raconter un fantasme scabreux où il assassinait une femme. Vous voyez où je veux en venir, n’est-ce pas ?
— Je vous répète que j’ai fait mon travail. »
Je me penchai en avant, si près que nos nez se touchèrent presque.
« Avez-vous couché avec Michael Doll ? »
Elle tressaillit.
« Non », dit-elle d’une voix qui n’était guère plus qu’un murmure. Puis, plus fort : « Non ! »
Mes yeux ne quittèrent pas les siens.
« Vous portiez un micro. Coucher avec lui aurait peut-être posé quelques problèmes. Peut-être n’avez-vous pas couché avec lui à proprement parler.
— Non », répéta-t-elle en secouant la tête.
Elle se frotta le coin d’un œil.
« Tant mieux, dis-je à voix basse. Rentrons, maintenant. »
Nous marchâmes en silence, jusqu’au moment où nous montâmes les marches du commissariat. Je m’arrêtai et la retins par le bras.
« Dites-moi, Colette… »
Elle détourna le regard.
« Qui vous a préparée à cette mission ? Qui vous a conseillée ?
— Furth. Personne d’autre.
— Je vois, dis-je. Et maintenant, comment vous sentez-vous quand vous y repensez ?
— Comment voulez-vous que je me sente ?
— Troublée, peut-être.
— Pourquoi ? C’est ce qui est pénible avec les gens comme vous. À vous écouter, tout le monde devrait se sentir traumatisé.
— J’essayais de me montrer compatissante.
— Je n’ai pas besoin de compassion. »
Nous nous séparâmes froidement et je fis appeler Furth sans attendre une minute. Il apparut, l’air jovial et sûr de lui.
« Alors ? demanda-t-il.
— J’ai besoin d’entendre toutes les bandes », répliquai-je.