CCXCIV

Où le roi ne s’amuse pas.

Ainsi que nous l’avons dit, il y avait soirée, c’est-à-dire fête, au château de Saint-Cloud.

Triste fête !

Sans doute, les visages habituellement tristes, chagrins et renfrognés de MM. de Villèle, de Corbière, de Damas, de Chabrol, de Doudeauville et du maréchal Oudinot – quoique la figure souriante et satisfaite de lui-même de M. De Peyronnet leur servît de contrepoids – n’étaient pas propres à fomenter une exubérante hilarité ; mais la physionomie de tous les courtisans était, cette nuit-là, d’une mélancolie beaucoup plus expressive encore qu’à l’ordinaire : l’inquiétude était peinte dans leurs regards, dans leurs paroles, dans leurs gestes, dans leur attitude, dans leurs moindres mouvements, enfin. Ils se regardaient entre eux comme pour s’interroger sur le parti à prendre afin de sortir de la mauvaise situation où tout le monde se trouvait placé.

Charles X, en habit d’officier général, le cordon bleu à l’épaule, l’épée au côté, se promenait mélancoliquement de salle en salle, répondant, par un sourire insignifiant et un salut distrait, aux marques de respect que provoquait son passage.

De temps en temps, il s’approchait d’une fenêtre et regardait au-dehors avec la plus grande attention.

Que regardait-il ?

– Il regardait le ciel lumineux de cette belle nuit et paraissait désavantageusement comparer sa royale et terne soirée à la fête éclatante et joyeuse que la lune donnait aux étoiles.

De temps en temps encore, il poussait un profond soupir, absolument comme s’il eût été seul dans sa chambre à coucher, et qu’au lieu de s’appeler Charles X, il se fût appelé Louis XIII.

À quoi songeait-il ?

Était-ce au sombre résultat de la session législative de 1827 ? Était-ce à l’inique loi contre la presse ? Était-ce aux outrages faits aux restes de M. de Larochefoucauld-Liancourt ? Était-ce au licenciement de la garde nationale et à l’effervescence qui en avait été la suite ? Était-ce aux conséquences de la dissolution de la Chambre des députés ou au rétablissement de la censure ? Était-ce à cette nouvelle infraction aux promesses faites, qui venait de retentir dans Paris et qui plongeait la population dans une fiévreuse consternation ? Était-ce, enfin, à l’arrêt de mort de M. Sarranti, qu’on devait exécuter le lendemain, et qui pouvait, nous l’avons vu par la discussion établie entre Salvator et M. Jackal, amener de si grands troubles dans la capitale ?

Non.

Ce qui préoccupait, inquiétait, attristait, consternait le roi Charles X, c’était un dernier nuage noir, reste obstiné de l’ouragan disparu, qui obscurcissait le front blanc de la lune.

C’était l’orage évanoui qu’il craignait de voir reparaître.

En effet, il y avait, pour le lendemain, grande chasse à tir organisée dans la forêt de Compiègne, et Sa Majesté Charles X, qui était, comme chacun sait, le plus grand chasseur devant Dieu qui eût paru depuis Nemrod, gémissait profondément à la pensée que cette chasse pouvait manquer, ou tout au moins être contrariée par le mauvais temps.

Nuage du diable

! grommelait-il

intérieurement

; lune maudite

! murmurait-il

sourdement.

Et, à cette pensée, il fronçait si tristement son front olympien, que les courtisans se demandaient tout bas :

– Savez-vous ce que peut avoir Sa Majesté ?

– Devinez-vous ce que peut avoir Sa Majesté ?

Supposez-vous ce que peut avoir Sa Majesté ?

– Sans doute, se disait-on, Manuel est mort !

Mais cette mort, douloureuse au parti de l’opposition, n’est point, pour la monarchie, un malheur qui doive tellement préoccuper le roi.

Ce n’est qu’un Français de moins en France ! ajoutait-on en parodiant ce mot tout national de Charles X à son entrée à Paris : « Ce n’est qu’un Français de plus en France. »

– Sans doute, se disait-on encore, on exécute demain M. Sarranti, lequel, assure-t-on, n’est coupable ni du vol ni de l’assassinat dont on l’accuse ; mais, s’il n’est ni un voleur ni un assassin, il est un bonapartiste, ce qui est bien pis ! et, s’il n’a mérité qu’une demi-mort d’une façon, il a bien, à coup sûr, mérité une triple mort de l’autre ! Il n’y a donc point, là encore, de quoi rider l’auguste front de Sa Majesté.

À ce moment, et comme une inquiétude si mortelle commençait à se répandre parmi les invités, qu’ils menaçaient de prendre la fuite, le roi, le visage toujours collé contre la vitre d’une des fenêtres, poussa une exclamation de joie si expressive, qu’elle se répercuta comme une étincelle électrique dans la poitrine de tous les assistants, et que, passant de salle en salle, elle s’étendit jusqu’aux antichambres.

– Sa Majesté s’amuse, dit la foule, dont la respiration comprimée se détendit.

En effet, le roi s’amusait prodigieusement.

Le nuage noir qui obscurcissait la lune, sans disparaître totalement, avait quitté la place qu’il occupait depuis si longtemps, et, ballotté par deux courants contraires, il allait de l’est à l’ouest et de l’ouest à l’est avec la grâce d’un volant entre deux raquettes.

C’était là ce qui égayait Sa Majesté ; c’était ce spectacle qui lui faisait pousser la joyeuse exclamation qui rassérénait le cœur des courtisans.

Mais sa félicité – le bonheur n’est pas fait pour les mortels ! – mais sa félicité fut bien courte.

Tandis que le ciel s’éclaircissait, la terre s’obscurcissait.

On annonça le préfet de police.

Le préfet de police entrait, le sourcil plus froncé que ne l’avait jamais été le sourcil du roi.

Il alla droit à Charles X, et, s’inclinant avec le respect qu’inspirait la double majesté de l’âge et du rang :

– Sire, dit-il, j’ai l’honneur, vu la gravité des circonstances de solliciter du roi l’autorisation de prendre toutes les mesures qu’exigeraient les événements graves dont la capitale peut être demain le théâtre.

– En quoi les circonstances sont-elles graves, et de quels événements voulez-vous parler

?

demanda le roi, qui ne comprenait pas qu’il pût se passer en ce moment sur le globe quelque chose de plus intéressant que ce qui se passait entre la lune, le nuage noir et les deux courants d’air.

– Sire, dit M. Delavau, je n’apprends rien à Votre Majesté en lui disant que Manuel est mort.

– Je le sais, en effet, interrompit Charles X

avec impatience ; c’était un homme d’un grand mérite, à ce qu’on assure ; mais, comme on assure en même temps que c’était un révolutionnaire, cette mort ne doit pas nous attrister outre mesure.

– Aussi n’est-ce point dans ce sens que la mort de Manuel m’afflige ou plutôt m’effraie.

– Dans quel sens ? Parlez, monsieur le préfet.

– Le roi se souvient, continua celui-ci, des scènes déplorables dont les obsèques de M. de la Rochefoucauld-Liancourt ont été l’occasion ou plutôt le prétexte ?

– Je m’en souviens, dit le roi. Il n’y a pas assez longtemps que ces événements se sont passés pour que je les aie oubliés.

– Ces malheureux événements, reprit le préfet de police, ont causé dans la Chambre une agitation qui s’est communiquée à une portion notable de votre bonne ville de Paris.

– Ma bonne ville de Paris !... ma bonne ville de Paris ! grommela le roi. Enfin, continuez.

– La Chambre...

La Chambre est dissoute, monsieur le préfet ; n’en parlons donc plus.

– Soit, dit le préfet légèrement découragé ; mais c’est justement parce qu’elle est dissoute et que nous ne l’avons pas pour nous appuyer sur elle, que je viens demander directement au roi la permission de mettre Paris en état de siège, afin de prévenir les événements qui peuvent résulter des funérailles de Manuel.

Ici, le roi parut prêter une plus vive attention aux paroles du préfet de police, et ce fut d’une voix quelque peu troublée, qu’il lui demanda :

– Le danger est-il donc si imminent, monsieur le préfet ?

– Oui, sire, répondit d’une voix ferme M.

Delavau, qui reprenait courage au fur et à mesure qu’il voyait poindre l’inquiétude sur le front du roi.

– Expliquez-vous, dit Charles X.

Puis, se tournant vers les ministres :

Venez, messieurs, continua-t-il en leur faisant signe de le suivre.

Il les conduisit dans l’embrasure d’une fenêtre ; puis, arrivé là avec eux et voyant le conseil à peu près au complet, il répéta au préfet :

– Expliquez-vous.

– Sire, reprit celui-ci, si je n’avais à craindre que les obsèques de Manuel, je ne parlerais même pas de mes inquiétudes au roi. En effet, en annonçant les funérailles pour midi et en faisant enlever le corps à sept ou huit heures du matin, j’aurais bon marché de l’effervescence populaire ; mais que le roi daigne songer que, s’il est déjà difficile de réprimer un mouvement révolutionnaire, il est, pour ainsi dire, impossible de s’en rendre maître quand, à ce premier mouvement, il s’en joindra un second.

Et de quel mouvement parlez-vous

?

demanda le roi étonné.

– D’un mouvement bonapartiste, sire, répondit le préfet de police.

– Fantôme ! s’écria le roi, Croquemitaine dont on peut effrayer les bonnes femmes et les enfants ! le bonapartisme a fait son temps, il est mort avec M. de Buonaparte ; n’en parlons donc pas plus que des agitations de la Chambre –

morte aussi. Requiescant in pace1 !

Permettez-moi d’insister, sire, dit le préfet 1 « Qu’ils reposent en paix », paroles chantées lors de l’office des morts.

avec fermeté. Le parti bonapartiste vit si bien, que, depuis un mois, il a, pour ainsi dire, dévalisé toutes les boutiques d’armurier et que les fabriques d’armes de Saint-Étienne et de Liège fonctionnent pour son compte.

Que m’apprenez-vous là

?... dit le roi

étonné.

– La vérité, sire.

– Faites-vous mieux comprendre, alors, dit le roi.

– Sire, on exécute demain M. Sarranti.

– M. Sarranti ?... Attendez, dit le roi rappelant ses souvenirs ; j’ai, sur la demande d’un moine, accordé à ce condamné quelque chose comme un grâce.

– Sur la demande de son fils, qui vous a demandé trois mois pour aller à Rome, d’où il devait, disait-il, rapporter la preuve de l’innocence de son père, vous avez accordé un sursis.

– C’est cela.

– Les trois mois, sire, expirent aujourd’hui, et, en vertu des ordres que j’ai reçus, l’exécution doit avoir lieu demain.

– Ce moine me paraissait un digne jeune homme, dit le roi pensif, et semblait bien sûr de l’innocence de son père.

– Oui, sire ; mais il ne l’a pas prouvée, mais il n’a même point reparu.

– Et c’est demain le dernier jour demandé par lui et accordé par moi ?

– C’est demain, oui, sire.

– Continuez.

– Eh bien, un des hommes les plus dévoués à l’empereur, celui-là même qui a tenté d’enlever le roi de Rome, a dépensé, depuis huit jours, plus d’un million pour sauver M. Sarranti, son compagnon d’armes et son ami.

– Croyez-vous, monsieur, demanda Charles X, qu’un homme qui serait en réalité un voleur et un assassin inspirerait un pareil dévouement ?

– Sire, il a été condamné.

– Bien, dit Charles X. Et vous savez de quelles forces dispose le général Lebastard de Prémont.

– D’une force considérable, sire.

Eh bien, opposez-lui une force double, triple, quadruple.

– Ces mesures sont prises, sire.

– Mais, alors, que redoutez-vous ? demanda le roi impatient et regardant le ciel à travers les vitres.

Le nuage avait entièrement disparu ; la figure du roi s’éclaircit en raison de l’éclaircissement du ciel.

– Ce que je redoute, sire, reprit le préfet de police, c’est la coïncidence des obsèques de Manuel et de l’exécution de M. Sarranti ; c’est la réunion, à ce propos, des bonapartistes et des jacobins ; c’est la renommée des deux hommes dans les deux partis

; ce sont enfin divers

symptômes alarmants, tels que l’enlèvement et la disparition d’un des agents les plus habiles et les plus dévoués à Votre Majesté.

– Qui donc a été enlevé ? demanda le roi.

– M. Jackal, sire.

– Comment ! demanda le roi stupéfait, on a enlevé M. Jackal ?

– Oui, sire.

– Quand cela ?

– Il y a trois heures, à peu près, sire, sur la route de Paris à Saint-Cloud, comme il se rendait au palais du roi pour conférer avec moi et le ministre de la justice sur de nouveaux faits qui venaient, à ce qu’il paraît, de se révéler. J’ai donc l’honneur, sire, continua le préfet de police en reprenant son discours, de vous prier, en prévision de malheurs incalculables, de prononcer la mise en état de siège de Paris.

Le roi hocha la tête sans répondre.

Voyant que le roi ne répondait pas, les ministres gardèrent le silence.

Le roi ne répondait pas, pour deux raisons.

D’abord, la mesure lui paraissait grave.

Puis l’on se rappelle cette belle chasse à tir de Compiègne arrêtée depuis trois jours, et dont le roi se faisait une si grande fête : il était difficile de chasser à grand bruit le jour même où l’on mettait Paris en état de siège.

Le roi Charles X connaissait les journaux de l’opposition et savait parfaitement qu’ils ne se tairaient point lorsqu’il leur fournirait une si belle occasion de parler.

Paris mis en état de siège, et, le même jour, le roi chassant à Compiègne, c’était impossible ; il fallait renoncer à la chasse ou à l’état de siège.

– Eh bien, messieurs, demanda le roi, que pensent Vos Excellences de la proposition de M.

le préfet de police ? Il y eut, au grand étonnement du roi, unanimité pour l’état de siège.

C’est que le ministère de Villèle, cimenté sur le roc depuis cinq ans, sentait, à de sourds tremblements de terre, un ébranlement progressif, et n’attendait, disons mieux, ne cherchait qu’une occasion de livrer une grande bataille au pays.

Ce parti extrême ne sembla aucunement du goût du roi. Il hocha la tête une seconde fois, mouvement qui signifiait qu’il ne partageait pas l’avis du conseil. Tout à coup, et comme illuminé d’une idée subite, le roi s’écria :

Si je faisais grâce à M. Sarranti

! non

seulement je diminuerais de moitié les chances de l’émeute, mais encore, je me ferais peut-être, par cette mansuétude, bon nombre de partisans.

– Sire, dit M. de Peyronnet, Sterne a eu bien raison de dire qu’il n’y avait pas un grain de haine dans l’âme des Bourbons.

Qui a dit cela, monsieur

? demanda

Charles X visiblement flatté du compliment.

– Un auteur anglais, sire.

– Vivant ?

– Non, mort depuis soixante ans.

– Cet auteur nous connaissait bien, monsieur, et je regrette, moi, de ne pas l’avoir connu ; mais ne nous écartons pas de la question. Je le répète, cette histoire de M. Sarranti ne me paraît pas claire. Je ne veux pas que l’on reproche à mon règne d’avoir ses Calas et ses Lesurques. Je le répète, j’ai bien envie de faire grâce à M.

Sarranti.

Mais les Excellences, comme la première fois, gardèrent le silence. On eût dit les Excellences de cire du salon de Curtius, qui existait encore à cette époque.

– Eh bien, dit le roi légèrement irrité, vous ne répondez pas, messieurs ?

Le ministre de la justice, soit qu’il fût plus hardi que ses collègues, soit que la grâce du condamné le regardât plus personnellement, fit un pas vers le roi, et, s’inclinant :

– Sire, dit-il, si Votre Majesté me permet d’exprimer librement mon opinion, j’oserai dire que la grâce du condamné produirait le plus triste effet sur l’esprit des fidèles sujets du roi ; on attend l’exécution de M. Sarranti comme s’il était le dernier rejeton du parti bonapartiste, et sa grâce, au lieu d’être regardée comme un acte d’humanité, ne manquerait pas d’être taxée de faiblesse. Je supplie donc le roi – et je crois, en faisant ainsi, exprimer l’opinion de tous mes collègues –, je supplie donc le roi de laisser la justice suivre son cours.

– Est-ce, en effet, l’avis du conseil ? demanda le roi.

Tous les ministres répondirent d’une seule voix qu’ils partageaient l’avis du ministre de la justice.

– Qu’il soit donc fait comme vous le voulez, dit le roi d’un air désespéré.

– Alors, dit le préfet de police en échangeant un regard avec le président du conseil, le roi me permet de prononcer la mise en état de siège de la ville de Paris ?

– Hélas ! il le faut bien, répondit lentement le roi, puisque c’est votre avis à tous ; quoique, à vrai dire, cette mise en état de siège me semble un mode de répression bien rigoureux.

– Il y a des rigueurs nécessaires, sire, dit M. de Villèle, et l’esprit du roi est trop juste pour ne pas comprendre que le moment est venu de recourir à ces rigueurs.

Le roi poussa un profond soupir.

– Maintenant, dit le préfet de police, j’oserai exprimer au roi un profond désir.

– Lequel ?

– Je ne sais quelles étaient les intentions du roi pour demain.

Pardieu

! dit le roi, j’allais chasser à

Compiègne, et j’aurais eu un temps magnifique.

– Eh bien, je convertirai mon désir en prière, et supplierai le roi de ne pas quitter Paris.

– Hum ! fit le roi en regardant les uns après les autres tous les membres de son conseil.

– C’est notre avis, sire, dirent les ministres.

Nous autour du roi, mais le roi au milieu de nous.

– Eh bien, dit le roi, n’en parlons plus.

Et, avec un soupir plus douloureux qu’aucun de ceux qu’il eût encore poussés :

– Qu’on appelle mon grand veneur, dit-il.

– Votre Majesté va donner l’ordre ?...

– De remettre la chasse à une autre fois, messieurs, puisque vous le voulez absolument.

Puis, jetant les yeux sur le ciel :

– Oh ! un si beau temps ! murmura-t-il, quel malheur !

En ce moment, un huissier s’approcha du roi.

– Sire, dit-il, un moine qui prétend avoir l’autorisation de Votre Majesté de pénétrer jusqu’à elle, la nuit comme le jour, vient de se présenter aux antichambres.

– A-t-il dit son nom ?

– L’abbé Dominique, sire.

– C’est lui ! s’écria la roi ; faites-le passer dans mon cabinet.

Puis, se retournant du côté de ses ministres étonnés :

– Messieurs, dit le roi, que personne ne bouge jusqu’à mon retour ; on m’annonce un homme dont l’arrivée va peut-être changer la face des choses.

Les ministres se regardèrent avec étonnement ; mais l’ordre était si péremptoire, qu’il n’y avait point à l’éluder. Sur sa route, le roi rencontra son grand veneur.

– Sire, que me dit-on ? demanda celui-ci, que la chasse de demain ne peut avoir lieu ?

– C’est ce que nous saurons tout à l’heure seulement, répondit Charles X ; en attendant, ne recevez d’ordres que de moi.

Et il continua son chemin, à demi rasséréné par l’espoir que cette arrivée inattendue allait peut-être modifier les dispositions terribles qu’on lui proposait pour le lendemain.