la science est une tâche infinie
Le tout est un rébus, une devinette, une interrogation béante, une énigme. Pour avancer dans cette énigme aussi loin que possible, nous avons une seule ressource : notre pensée. Et un seul outil : la science.
La science n’en est qu’à ses débuts. Elle fera des choses inouïes. Elle modifiera les climats, la face de la planète, la condition des hommes, elle leur permettra de s’échapper de la Terre, elle conquerra d’autres mondes, elle inventera d’autres soleils, elle allongera notre vie au-delà de l’imaginable et elle la transformera de fond en comble. Il n’est pas impossible qu’elle franchisse le mur de Planck. Ce qui est impossible, c’est qu’elle fournisse la clé de l’énigme.
La science progresse : c’est son métier et sa gloire. À mesure qu’elle progresse, son horizon s’élargit. Parce que l’univers est inépuisable, chaque problème résolu ouvre sur un nombre toujours croissant de questions. Au point que ce que nous ne savons pas, au lieu de se restreindre, aurait plutôt tendance à s’accroître à la façon d’un ballon qui ne cesserait de se gonfler. La science n’atteint jamais son but parce que le but n’en finit pas de se dérober – et qu’en vérité il n’y a pas de but : la science est une tâche infinie. Sa grandeur est de se présenter comme un rêve toujours inassouvi.