le rêve du Vieux
Mes ennemis s’agitent et s’enhardissent contre moi ; et ceux qui me haïssent injustement se sont multipliés.
Ils me rendent le mal pour le bien ; ils me déchirent parce que je m’attache au bien.
Ils ont percé mes mains et mes pieds, ils ont compté tous mes os.
Ils sont là à me regarder, à me considérer ; ils se sont partagé mes vêtements, ils ont tiré au sort ma tunique.
Oui, bien sûr, les choses ont changé. Longtemps, le destin des hommes a dépendu de Dieu. Maintenant, après Newton et Darwin, et surtout après Marx, Nietzsche et Freud, le destin de Dieu dépend des hommes.
Mais qui croira que le sort de l’être est entre les mains des créatures ? L’être est, et il n’y a rien d’autre à en dire.