3

— Du beau travail, déclara le docteur Lionardo avec cette gaieté qui s’emparait toujours de lui à la vue d’un cadavre.

Il s’était agenouillé près du mort et examinait sa gorge avec le regard ravi d’un collectionneur venant de découvrir une monnaie rarissime ou une assiette en faïence particulièrement précieuse. Il inclina la tête du défunt vers la gauche pour permettre à Tron d’admirer le cou de manière appropriée. Une profonde empreinte violacée en faisait le tour.

— Trente secondes de râles, trente secondes de gesticulations et puis exitus ! commenta-t-il d’une voix fébrile. L’assassin lui a passé une corde au-dessus de la tête et l’a serrée. Sans doute par-derrière et sans doute pas très longtemps. Le corps est encore chaud, je ne distingue pas la moindre raideur.

Il releva la tête et regarda le commissaire, le visage grave, pendant un instant.

— Ce n’est pas une mort très agréable, mais rapide.

Dix minutes après l’arrivée de Tron sur les lieux, le médecin légiste avait accosté à la porte donnant sur l’eau, suivi de ses deux habituels assistants au regard triste dont la tâche consistait à embarquer les cadavres et à les transporter à l’ospedale di Ognissanti.

Les nouvelles lampes à pétrole à miroir réfléchissant, installées par le sergent Bossi, baignaient l’ensemble de la pièce dans une lumière artificielle digne d’une scène de théâtre : le mort au visage bleuâtre gisant sur le sol, les quelques meubles magnifiques et les murs couverts de tableaux serrés les uns contre les autres, qui pouvaient sans peine entrer en lice avec la collection de la princesse de Montalcino. Bossi avait déjà monté son appareil photographique et attendait avec impatience que le docteur Lionardo débarrasse enfin le plancher.

Pourtant, le médecin légiste se mit à examiner avec soin les mains du cadavre, doigt après doigt, et ne fit même pas semblant de se presser. Tron s’accroupit de l’autre côté du corps.

— A-t-il essayé de se défendre ?

— Comme je vous l’ai dit, répondit le docteur Lionardo sans interrompre son examen, l’assassin a dû passer une corde au-dessus de sa tête et serrer par-derrière. Pas moyen de se défendre. Notre homme s’est tout simplement effondré. Il ne s’est même pas cogné.

Ah non ? Se pouvait-il qu’un détail ait échappé à ce bon docteur ? Tron appuya l’avant-bras sur son genou gauche et afficha un sourire de supériorité.

— Qu’en est-il de ces hématomes sur le visage ? Ces rougeurs au niveau des pommettes ?

Pendant un instant, il se réjouit à l’idée d’avoir découvert un indice ayant échappé à Lionardo. Mais au lieu de lui répondre, celui-ci sortit un mouchoir blanc de la poche de sa redingote, le mouilla du bout de la langue et frotta la joue du défunt. Une tache rouge et grasse se forma sur le tissu.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda Tron en fronçant les sourcils.

— Du rouge, commissaire ! répondit le docteur en le dévisageant d’un air amusé. Il s’est maquillé. Regardez, il s’est même mis un peu de fard à paupières. Il s’imaginait sans doute que cela l’embellissait.

Le médecin attrapa une mèche retombée sur la joue gauche du cadavre et la souleva légèrement.

— Vous n’avez rien remarqué sur ses cheveux ?

— Qu’est-ce que je devrais remarquer ?

— Vous ne voyez rien ?

Non. Avec la meilleure volonté du monde, il ne voyait rien. Ce qui, à vrai dire, avait peut-être une explication très simple. Bien que persuadé qu’on voyait avec l’entendement et non avec les yeux, Tron sortit par précaution son binocle et le fixa sur son nez. Alors, il aperçut ce à quoi le docteur faisait allusion. Les cheveux, gris à la racine, prenaient une chaude couleur de noisette au bout d’un demi-centimètre.

— Il se teignait, constata-t-il.

Lionardo hocha la tête.

— Oui, notre homme s’efforçait d’avoir l’air plus jeune. À ce propos, il venait juste de se mettre du rouge sur les joues.

Il fixa le commissaire d’un air songeur.

— Peut-être attendait-il de la visite ?

Il attrapa alors sa mallette et se releva en gémissant.

— Mais ce genre de déduction est de votre ressort.

Sur ce point, il n’avait pas tort, pensa Tron. Kostolany ne se rajeunissait sûrement que pour accroître le plaisir qu’il prenait à se regarder dans un miroir. Ces cheveux teints et ce rouge sur les joues, cela lui évoquait quelque chose, mais quoi ? Ah oui, exact ! Cet écrivain allemand qu’on avait retrouvé mort sur le Lido deux ans plus tôt. Comment s’appelait-il déjà ? Bendix Grünlich ? Non. Ce n’était pas ce nom-là. Mais lequel alors ? Bah, peu importe !

Quoi qu’il en soit, les objets ressortaient quand même plus nettement quand il avait son binocle. Il voyait à présent le filet de salive séchée qui partait de la commissure gauche des lèvres du défunt et s’étirait sur son menton, deux incisives jaunâtres entre ses lèvres (maquillées ?), de petites cicatrices presque imperceptibles sur son menton, sans doute un souvenir du rasage matinal. Et sur le carrelage de longs traits sombres qui avaient échappé aussi bien au sergent Bossi qu’au docteur Lionardo.

Tron fronça les sourcils et se releva. Les traits menaient au vestibule – quatre lignes marron foncé, plus ou moins fortes, qui serpentaient un peu. En les suivant, il constata qu’elles s’arrêtaient au beau milieu de la pièce. On aurait dit… Il réfléchit un moment. Des traînées. Comme si on avait tiré quelque chose derrière soi et qu’on l’avait rapporté dans la salle d’exposition ou, plus précisément, à l’emplacement exact du cadavre. Soudain, Tron comprit d’où elles provenaient.

— Ôtez les chaussures de Kostolany, ordonna-t-il au sergent. Et frottez le sol avec l’arrière du talon !

Comme prévu, il en résulta une traînée marron foncé dont la couleur et la consistance – un trait granuleux comme un dessin à la craie grasse sur une feuille de papier rugueux – ressemblaient aux traces qui menaient dans le vestibule. Il annonça en souriant : — On dirait que l’assassin a traîné le cadavre dans le vestibule avant de le ramener dans cette pièce.

Le docteur Lionardo plissa le front.

— Pourquoi aurait-il fait cela ?

— Peut-être pour recevoir ici un visiteur, suggéra le commissaire d’un air pensif. Un visiteur que la vue d’un cadavre aurait troublé…

Il fit une pause lourde de sens.

— À ce stade de l’enquête, en dire plus serait présomptueux.

Ou carrément fou. L’évocation d’un deuxième visiteur frisait à elle seule déjà la folie, même si elle donnait l’impression d’être mûrement réfléchie. Pourtant, Tron éprouvait le besoin pressant de tirer quelques conclusions. Le sergent, toujours admiratif, lui adressa un regard plein de respect. Le médecin légiste, lui, bâilla de manière démonstrative.

— Pouvons-nous remballer, commissaire ?

— Pas avant que le sergent Bossi ait pris quelques photographies du lieu du crime, répondit-il d’un ton sec.

— Quelques quoi ?

La mâchoire inférieure du médecin pendait dans le vide. Et tiens ! Il ne l’attendait pas, celle-là. Tron lui adressa un sourire aimable.

— Des photographies du lieu du crime constituent un instrument précieux pour la recherche de preuves, déclara-t-il. Il s’agit d’établir des chaînes d’indices. Ces méthodes ont été mises au point par la police parisienne.

C’était du moins ce que le sergent Bossi avait prétendu pour l’inciter à faire acheter du matériel photographique par le commissariat de Saint-Marc. Il lui devait aussi les termes de recherche de preuves et de chaîne d’indices qui faisaient toujours beaucoup d’effet. Le sergent Bossi, futur inspecteur âgé d’une bonne vingtaine d’années, tenait à tout prix à être à la pointe du progrès en matière d’investigation policière. Investigation policière, encore une expression à la mode. Tron se tourna vers son subalterne : — Où est le domestique qui a découvert le corps ?

Bossi releva la tête qu’il s’apprêtait à introduire sous le tissu noir de son appareil photographique et tendit le menton au-dessus de son épaule.

— Dans la cuisine, commissaire. Deuxième porte à gauche.

— Est-il sous le choc ?

Le sergent eut besoin de réfléchir. Tenant le tissu noir à deux mains comme s’il s’agissait d’un linceul, il roula des yeux en fixant le plafond d’un air rêveur.

— Non, finit-il par répondre, il ne m’a pas donné cette impression.

Tron s’était attendu à trouver un domestique d’un certain âge. En fait, le serviteur de Kostolany se révéla être un garçon d’une quinzaine d’années. Assis à la table de cuisine, il feuilletait le Giornale di Padova. Quand le commissaire entra, il posa le journal sur le côté et se leva avec lenteur.

Grand et mince, il avait des yeux noisette avec de longs cils épais et une peau hâlée, lisse comme de la porcelaine. Les filles devaient en être folles, se dit Tron. Et pas uniquement les filles sans doute, poursuivit-il. Lui-même, pourtant assez conservateur en matière d’érotisme, n’était pas insensible à son charme. Comme ce gamin avait de beaux yeux ! Moins troublé qu’amusé par sa propre réaction, Tron sourit.

— Je suis le commissaire Tron.

Le jeune homme s’avança de derrière la table et lui tendit la main.

— Andrea Manin, se présenta-t-il.

Sa voix claire et en même temps un peu voilée, comme s’il venait de lui faire une confidence, s’accordait bien au regard, lui aussi à peine voilé, qu’il décocha entre ses cils épais et qui s’arrêta sur le commissaire… quelques instants de trop. Tout cela était des plus troublant. Le gamin savait-il que son charme n’agissait pas que sur les femmes ? En usait-il à la moindre occasion ?

D’un geste de la main, Tron lui fit signe de se rasseoir.

— Mon sergent m’a dit que vous avez découvert le corps. Quelle heure était-il ?

Le jeune homme haussa les épaules.

— Un peu plus de onze heures. Il gisait par terre. Les yeux grands ouverts, le regard fixe.

Si la mort de Kostolany l’avait choqué, il n’en laissait en tout cas rien paraître.

— Pensez-vous qu’on a dérobé quelque chose ? Un tableau par exemple ?

Andrea secoua la tête sans hésiter une seconde.

— Non, je connais toutes les œuvres ici. S’il manquait quoi que ce soit, je l’aurais vu aussitôt.

— Qu’avez-vous fait après avoir trouvé le corps ?

— J’ai refermé à double tour et me suis rendu au poste de police sur la place Saint-Marc.

— Où avez-vous passé la soirée ?

— J’ai rendu visite à ma mère à Padoue et suis rentré sans tarder de la gare.

— Quelqu’un vous a-t-il vu dans le train ?

— Oui, le contrôleur. Il me connaît.

Le jeune homme s’appuya contre le dos de sa chaise et fronça les sourcils. Ses yeux de velours couleur noisette scintillaient comme des paillettes.

— On me soupçonne ?

Au fait, pourquoi pas ? Le cadavre que Bossi était en train de photographier dans la pièce voisine était encore chaud. Le domestique aurait très bien pu le tuer à son retour et se présenter au commissariat une dizaine de minutes plus tard. Il ne fallait pas être très fort pour passer un collet au-dessus de la tête de quelqu’un et tirer. D’un autre côté, Tron avait du mal à imaginer cette créature gracieuse, qui avait maintenant posé un coude sur la table et appuyait avec nonchalance une joue dans la paume de sa main, en train d’étrangler le marchand d’art et de le voir mourir sous ses yeux. Il sourit.

— Tout le monde est soupçonné au début d’une enquête.

Autant qu’il pouvait en juger à la lueur de la lampe à pétrole, la cuisine était bien tenue et le carrelage gris balayé avec soin. Tron se pencha au-dessus de la table.

— Quelle fonction remplissiez-vous au juste dans cette maison, monsieur Manin ?

Cette fois, le jeune homme hésita une fraction de seconde.

— J’assistais signor Kostolany, dit-il avant d’ajouter : Je rédigeais sa correspondance quand elle était en italien. Et lors des acquisitions, je veillais à ce que les tableaux achetés par lui ne souffrent pas pendant le transport.

— Donc, vous connaissez les personnes à qui les œuvres appartenaient ?

— Pour la plupart, oui.

Le jeune homme releva la tête et poussa un soupir théâtral.

— Le transport des tableaux n’était jamais une partie de plaisir. En règle générale, les vendeurs n’avaient pas le choix et en voulaient à Kostolany de profiter de leurs malheurs. Parfois, d’ailleurs, un vendeur refaisait surface et tentait de renégocier.

Tron ouvrit l’agenda.

— Trois noms sont inscrits pour ce soir. Une certaine signora Caserta, un signor Valmarana et enfin les initiales « P.T. ». S’agit-il d’anciens vendeurs contestataires ?

Andrea hocha la tête.

— Valmarana, à coup sûr ! Il avait confié un dessin à Kostolany pour qu’il l’examine. L’autre jour, il a débarqué ici en hurlant qu’on devrait tordre le cou à des vautours de son espèce.

Tordre le cou ? Intéressant !

— À quand remonte cette visite ?

Le jeune homme réfléchit un bref instant.

— Cela doit faire trois jours.

— Savez-vous où habite ce M. Valmarana ? Est-il originaire de Venise ?

Andrea fixa Tron sans comprendre.

— Au palais Valmarana, je pense.

Le commissaire ne se donna pas la peine de cacher sa surprise.

— Vous voulez parler du comte Valmarana ?

— Oui, il s’agissait bien d’un comte.

Ercole Valmarana. Mon Dieu, depuis quand était-il sorti de son esprit ? Tron ferma les paupières et, soudain, tout réapparut – comme si une brèche s’était ouverte dans le cours du temps et qu’il était tombé à l’intérieur. Il reconnut l’odeur d’encens qui envahissait les salles de classe et les couloirs, la chaleur insupportable en été et le froid glacial en hiver. Ainsi que cette douleur lancinante quand la badine animée par le bras du prêtre frappait la paume des mains.

Valmarana était un garçon malingre qui avait passé les deux dernières années du séminaire patriarcal assis juste devant lui. Mauvais en latin, mauvais en grec, mais extrêmement versé en poésie italienne – Leopardi, Foscolo. Aujourd’hui, d’après ce que Tron avait entendu dire, il était sur le point de perdre son palais. Le commissaire résolut de lui rendre visite dès le lendemain matin. Peut-être pourrait-il encore quelque chose pour lui… à supposer qu’il ne doive pas l’arrêter. Il rouvrit les yeux et s’éclaircit la gorge.

— Savez-vous ce que signifient les initiales « P.T. » ?

— Oui, elles désignent Troubetzkoï, le grand-prince Troubetzkoï, consul général de Russie à Venise. Comme Kostolany vendait beaucoup d’œuvres au tsar, ils étaient obligés de collaborer de temps à autre. Mais Troubetzkoï ne pouvait pas le supporter.

— Pourquoi cela ?

— Il aurait préféré acheter lui-même pour le compte du tsar et se remplir les poches au passage. Mais il s’était déjà fait refiler deux fois des faux. Donc, il n’organisait plus que le transport des œuvres à Saint-Pétersbourg.

— Vous avez une idée de ce qui aurait pu le conduire ici ?

Le jeune homme fit non de la tête.

— Et cette Mme Caserta ?

— Jamais entendu parler.

Tron tourna les yeux vers la porte. À en juger par les bruits provenant du vestibule, les deux assistants du docteur Lionardo devaient être en train de charger le corps de Kostolany sur une civière. Ce qui laissait supposer que Bossi avait ses photographies dans la boîte (Tron croyait se souvenir que le sergent avait employé cette expression). Il se leva. Le jeune homme l’imita poliment, non sans balancer les hanches avec grâce.

Il restait un point à éclaircir. Le commissaire observa l’éphèbe qui s’arrêta près de la table dans un parfait contraposto (jambe statique, jambe dynamique).

— Et quel était… ?

Il hésita, ne sachant comment s’exprimer.

— … votre rapport personnel à M. Kostolany ?

Le jeune homme esquissa un sourire en coin. Il semblait s’être attendu à cette question.

— Pas aussi personnel que Kostolany l’aurait souhaité.

Tron fronça les sourcils.

— Il vous a… euh…

Andrea secoua la tête.

— Non, pas importuné. Mais il m’a laissé entendre qu’il était prêt à augmenter mon salaire à certaines conditions.

Un marché que le jeune homme n’avait de toute évidence pas accepté. Sa beauté à elle seule, pensa Tron, devait sûrement lui permettre de mener Kostolany par le bout du nez.

— Nous devons hélas vous prier de ne pas quitter Venise, conclut-il.

— Je n’en avais de toute façon pas l’intention, commissaire.

Tron se retourna et, pendant un instant, il put sentir le regard du jeune homme dans son dos. Peut-être ferait-il bien de charger Bossi de vérifier son alibi. Il ne devait pas être difficile de dénicher ce contrôleur.

 

Lorsque Tron revint dans la salle d’exposition, le sergent était en train de replier le dernier des trois pieds en bois qu’il posa ensuite dans un boîtier prévu à cet effet. Le commissaire avait remarqué que chaque pièce de l’appareil se rangeait dans un coffret séparé, où elle reposait – comme des pistolets de duel – sur un coussin en velours rouge. La chambre photographique était déjà remballée. Une grande caisse en acajou verni, équipée de poignées en laiton, attendait devant la porte donnant sur l’eau, à côté d’une autre, plus petite, contenant les plaques en verre – d’après ce que le sergent avait expliqué auparavant.

— Des plaques sèches à la gélatine, précisa-t-il d’une voix bouffie d’orgueil.

— Pardon ?

Bossi prit la même mine de curé que lorsqu’il parlait de chaîne d’indices.

— Cette technique simplifie considérablement l’opération, commissaire. Avec le procédé au collodion humide, je devrais toujours emporter avec moi une chambre noire portative.

Oui bien sûr ! Le procédé au collodion humide, c’était évident ! Tron hocha la tête, bien qu’il n’eût rien compris. Le sergent ne manquait pas une occasion de le bombarder de termes techniques.

— Le domestique vous a-t-il appris quelque chose ? voulut savoir Bossi en jetant un regard tendre à la caisse renfermant les plaques sèches à la gélatine.

Tron répondit :

— Il a évoqué une dispute avec un certain Valmarana qui aurait menacé Kostolany de lui tordre le cou il y a trois jours.

Les yeux de Bossi brillèrent d’excitation.

— Nous tenons donc une piste sérieuse !

Le commissaire se demanda comment il faisait pour garder autant d’entrain à une heure aussi peu chrétienne.

— L’adresse de ce Valmarana est-elle connue, commissaire ?

Le sergent se frottait les mains avec ardeur. Quoi ? Il n’avait quand même pas l’intention de rendre visite au comte en pleine nuit ? Tron jeta un regard éloquent sur sa montre de gousset et bâilla.

— Nous nous en occuperons demain, résolut-il.