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Le temps était constamment imprévisible dans les parages de l’isthme, mais l’été arriva finalement même là, avec son cortège de journées plus chaudes et de vents moins âpres. L’herbe rêche, en haut des falaises, se décida à renaître et forma comme une longue bande de velours vert entre le bleu et l’argent des mers qui la bordaient de part et d’autre. De petites fleurs tapissèrent les bords de la route et poussèrent jusque dans les lézardes de la maçonnerie, tout le long des murailles et à l’intérieur des cours.

En chevauchant sur les falaises avec Korin et les Compagnons, Lutha s’efforça de puiser quelque espoir dans la saison nouvelle. Du sud affluaient toujours au triple galop des rumeurs confuses propagées par les nobles et les chefs de guerre encore sous le choc.

Le campement tentaculaire qui envahissait peu à peu la partie plate du terrain devant la forteresse abritait près de cinq mille hommes en tout. Il ne s’agissait pas uniquement de cavaliers et de fantassins, d’ailleurs. Quinze gros vaisseaux commandés par le duc Morus de Havre Cerfwoir se trouvaient ancrés dans le port de Cima. Les rapports étaient unanimes sur le fait que Tobin n’avait à sa disposition, lui, que les quelques bateaux rescapés de l’attaque plenimarienne.

Korin découvrit dans les nouveaux venus des généraux chevronnés, Morus inclus, qu’il avait officiellement nommé amiral ; le fils aîné du duc Solari, Lord Nevus ; et le bouillant, redoutable Lord Ursaris de Tor Corbeau, qui passait pour avoir l’une des meilleures cavaleries des territoires du nord. Ce dernier n’était arrivé que tout récemment, mais il s’était vite débrouillé pour obtenir une place d’honneur à la table du roi. Comme Lutha l’avait surpris plutôt deux fois qu’une en grande conversation avec Nyrin, c’est à l’influence du magicien qu’il imputait cette faveur. Les généraux semblaient tous être au demeurant dans ses petits papiers.

Le soir, les longues tables de l’immense salle pullulaient de lords à mines graves qui buvaient à la santé de Korin et juraient par Sakor de reprendre Ero pour son souverain légitime.

Or, il suffit à Lutha de croiser ces mêmes hommes dans les corridors ou dans les cours du château pour surprendre des bribes de disputes à voix basse et de débats véhéments. Il n’était un secret pour personne que la chute d’Ero avait entraîné la perte du Trésor. On racontait que le jeune roi ne s’était pas particulièrement distingué pendant la bataille. On en faisait beaucoup de gorges chaudes, mais ses défenseurs eux-mêmes en étaient maintenant venus à se demander pourquoi il ne faisait toujours pas mouvement pour marcher contre le prétendant.

Les discussions s’interrompirent net et les regards se détournèrent piteusement dès que l’on eut repéré l’emblème de Lutha, mais il en avait suffisamment attrapé au passage pour s’alarmer. Quelques-uns des nobles s’éclipsèrent à la faveur de la nuit, cependant la grande majorité d’entre eux resta, sous couleur d’inaltérable fidélité envers la mémoire du père de Korin.

Des bruits, il en courait des tas et des tas sur Tobin, ou Tamir, comme il se faisait appeler maintenant, en plus des informations rapportées par les mouchards de Nyrin, mais ils étaient aussi contradictoires que difficiles à avaler. Il en était un toutefois qui vous rebattait les oreilles avec une constance impressionnante, c’est que l’Oracle d’Afra avait envoyé ses propres prêtres pour bénir cette reine par substitution.

On parlait aussi d’une gigantesque tablette d’or portant une inscription magique. Un espion qui l’avait vue de ses propres yeux rapporta qu’il s’agissait en fait de la stèle d’or de Ghërilain, autrefois dressée dans la salle du Trône du Palais Vieux. Nyrin s’inscrivit immédiatement en faux. N’était-il pas de notoriété publique que la prestigieuse tablette avait été détruite ?

« Des illiorains, des prêtres félons et des fripouilles de magiciens, voilà ceux qui voudraient vous imposer une reine de supercherie ! » assena-t-il à tous les douteurs. Chacun des repas du soir lui fournissait un prétexte pour stigmatiser la faction rebelle. « Des traîtres, tous tant qu’ils sont. Et la trahison ne saurait être tolérée. Qu’ils soient de basse ou de haute naissance, ils doivent être considérés comme ce qu’ils sont, une menace pour la paix de Skala. Ils se sont tenus à l’affût jusqu’ici, telles des vipères lovées dans les hautes herbes, et maintenant, voici qu’ils se faufilent hors de leurs repaires afin de mordre les talons de ceux qu’ils se figurent vulnérables.

— Qu’est-ce que vous en dites, en l’occurrence, Lord Nyrin ? » lui lança d’un air de défi un lord grisonnant dénommé Tyman, un soir où l’on était assis à picoler dans la grande salle. « Est-il possible à un magicien de transformer un garçon en fille ?

— Sans l’aide d’un couteau bien aiguisé et de quatre solides gaillards pour le tenir, vous voulez dire ? » riposta Nyrin avec un sourire entendu.

Si la plaisanterie fit s’esbaudir de bon cœur toute l’assistance, en revanche, Lutha, qui se tenait aux côtés de Caliel, le sentit frissonner, lui-même en éprouvant un vague haut-le-cœur.

Subitement, il perçut qu’un regard s’appesantissait sur lui et, relevant les yeux, s’aperçut que cette ordure de Moriel le dévisageait une fois de plus, engrangeant sans doute des choses à cafarder plus tard à son patron. Il avait bu plus que sa ration coutumière de vin. Avec un reniflement de mépris, il balança son hanap à la tête du petit fouinard. Mais cet enfant vicieux esquiva le projectile et fila se fourrer dans la foule.

« Mais si vous entendez par là grâce à des moyens magiques, alors, force m’est de vous désappointer, poursuivit Nyrin. La magie d’Orëska ne dispose d’aucun sortilège susceptible d’opérer quoi que ce soit de tel. Il ne faudrait rien de moins que recourir à la nécromancie pour réaliser semblable métamorphose.

— De la nécromancie ? À Skala ? demanda sèchement Caliel. Je croyais que vous-même et vos Busards aviez déraciné ce genre de choses depuis belle lurette. N’allez pas me dire que vous en avez raté quelques-unes ? »

De sa place à table, Nyrin se pencha pour lui sourire. « La nécromancie est une menace permanente, messire, et nous ne devons pas relâcher notre vigilance à son encontre.

— Mais pourquoi diable le propre clergé de l’Oracle irait-il s’acoquiner avec des nécromanciens ? s’entêta Caliel.

— Nous n’avons aucune preuve que ce soit le cas, répliqua durement Nyrin. Lorsque nous marcherons sur Ero et que nous capturerons ces traîtres, vous vous rendrez compte, j’en suis convaincu, qu’il n’y a là qu’un tissu de mensonges.

— Si nous marchons, maugréa quelqu’un vers le bas de la table, du côté de Lutha.

— Un complot illiorain, grommela Korin pardessus le bord de sa coupe, d’une voix quelque peu pâteuse. Ils ont harcelé et maudit mon père jusqu’à la tombe. Ils ont traîtreusement livré la ville aux Plenimariens.

— Quoi ? » s’exclama Ursaris.

Caliel et Lutha échangèrent un regard ahuri. C’était la première fois qu’ils entendaient parler d’un pareil complot.

Korin hocha sombrement la tête. « J’ai mes espions et mes sources. »

Sa réflexion suscita l’échange d’un nouveau coup d’œil furtif entre les deux amis; c’était Lord Nyrin qui dirigeait le réseau d’espionnage royal, et c’était de lui que Korin tenait la totalité de ses renseignements.

« Vous tous qui étiez dans la ville... Vous avez vu leurs marques en forme de croissant apparaître de toutes parts des mois avant l’attaque, poursuivit Korin, s’adressant désormais à l’ensemble des convives. Vous les avez entendus parler de trahison contre mon père à chaque coin de rue, vous les avez entendus dire qu’en portant la couronne il avait fait s’abattre la peste et la famine sur le pays. Mon père, avec toutes ses victoires ! L’homme qui avait pansé comme un père attentionné les plaies causées au pays par la démence ravageuse de sa propre mère ! » Il reposa si brutalement sa coupe de vin devant lui que la lie du fond lui éclaboussa sa tunique. Ses prunelles sombres jetaient des éclairs, et sa voix se mit à trembler. « Mon père a été un homme de cœur, un héros de Skala ! Ariani n’était rien qu’une gosse, et l’ennemi était à nos portes. Vous auriez voulu avoir une gosse sur le trône, à l’époque ? Où est-ce qu’on en serait maintenant, hein ? » Il était à présent planté sur ses pieds, et il gueulait presque. « Et elle n’a pas fini par devenir aussi folle que sa mère, peut-être, hein ? Et Tobin qui s’y met à son tour ? » Il s’interrompit, la poitrine haletante.

Ce spectacle angoissait de plus en plus Lutha; le roi Erius s’était comporté de la même façon, quand il commençait à piquer ses crises.

« J’ai toujours pensé qu’il marchait à côté de ses bottes, et ça dès le jour où il s’est ramené à Ero, débita Alben d’une voix languide, intervenant comme d’habitude dès qu’il s’agissait d’appuyer une calomnie qui visait Tobin. Th as été bon pour lui, Korin, tu as été meilleur qu’un frère, et voilà comment il te rend la monnaie de ta pièce. »

Korin se laissa retomber dans son fauteuil, l’air passablement hébété. « Dingue. Il est devenu dingue !

— De quelle certitude pouvons-nous nous targuer ? demanda Caliel. Sauf votre respect, Lord Nyrin, je ne sais rien des espions dont vous vous servez. Je ne sais pas davantage jusqu’à quel point ils sont des observateurs dignes de foi. Et je doute fort qu’aucun d’entre eux connaisse Tobin comme nous l’avons nous-mêmes connu. »

Un silence de plus mauvais augure encore tomba sur la tablée lorsque Nyrin se tourna derechef vers le contestataire. « Est-ce le discernement de Sa Majesté que vous mettez en doute à ce propos, Lord Caliel ? »

Celui-ci se raidit, conscient de l’impair qu’il venait de commettre, et Lutha le vit chercher du regard le soutien de Korin. Korin se concentra sur l’épluchage d’une pomme, comme s’il ne prêtait aucune attention à la conversation.

Le restant des lords et des guerriers avaient assisté à cette passe d’armes comme une meute de loups jaugeant les forces en présence afin de mieux choisir la proie sur laquelle ils se jetteraient ensuite. Caliel ne s’en tirait pas à son avantage. Même Alben et Urmanis demeuraient sur leur quant-à-soi.

Lutha était mortifié de son propre mutisme, mais avant qu’il n’ait trouvé quelque chose à dire, Cal capta son regard et secoua la tête pour le dissuader d’intervenir. Lutha n’obtempéra que la mort dans l’âme.

« Je dis tout simplement qu’ici nous nous situons beaucoup trop loin d’Ero » , reprit Caliel à la seule adresse de Korin, comme s’il n’y avait personne d’autre dans la pièce.

Korin se contenta de finir d’éplucher sa pomme, d’en couper une tranche et de la tremper dans son vin.

« Ce qu’il y a de vrai dans tout ça, nous le saurons quand nous aurons capturé le prince Tobin et toute sa clique de traîtres ! s’exclama le jeune Nevus. Nous sommes prêts à suivre notre véritable roi, n’est-ce pas ? cria-t-il, aussitôt approuvé par des ovations.

— C’est sur le Palatin que nous célébrerons le solstice d’été ! glapit quelqu’un d’autre.

— Ouais, Majesté, donnez l’ordre ! Nous pouvons être là-bas vers la fin de la semaine » , ajouta maître Porion.

Korin sourit et pressa son poing contre son cœur pour accuser réception du message, mais il ne se leva pas pour annoncer l’entrée en campagne.

Un regard à la ronde sur l’assistance permit à Lutha de percevoir le même courant d’impatience tacite qu’il avait déjà ressenti, camouflé derrière toutes les beuglantes et le martèlement frénétique des coupes de vin.

La compagnie s’égailla peu après, laissant aux alliés de Korin le choix d’aller vaille que vaille rejoindre leur tente en pleins courants d’air ou de roupiller dans la grande salle, ivres morts, sur le plateau des tables ou les bancs. Lutha sortit dans le sillage de Caliel, avec qui il espérait parler, mais celui-ci lui fit non d’un signe de tête et se retira seul vers sa propre chambre.

Complètement démoralisé, Lutha était en train de regagner la sienne avec Barieüs quand ils se firent intercepter par les autres Compagnons qui les entraînèrent chez Urmanis.

« Quelle mouche a piqué Cal ? demanda Alben.

Qu’est-ce qui lui prend de tourner le dos à Korin maintenant, juste au moment où il a le plus besoin de lui ?

— Tourner le dos, lui ? Lutha regarda tour à tour d’un air incrédule Alben et Urmanis. Vous n’avez donc pas prêté la moindre once d’attention à rien ? Je sais que vous n’avez jamais eu de sympathie pour Tobin, mais êtes-vous prêts pour autant à laisser Nyrin jouer le lord Chancelier, le grand prêtre et Sakor seul sait quel autre rôle du même acabit ? Vous savez ce que Korin peut avoir l’air d’être et, avec tous les événements qui se sont produits, il est pire que jamais ... »

Les Compagnons s’étaient toujours exprimés sans détours, entre eux, tant lords qu’écuyers, même avec Korin. Aussi ni Lutha ni Barieüs ne s’attendaient-ils à voir les deux autres tirer leurs poignards et les acculer dans l’angle le plus éloigné de la porte.

« Vous avez tous les deux prêté un serment ! gronda Alben. Vous êtes les Compagnons du roi, et c’est à lui qu’appartient votre loyauté. Pas à Cal ou à Tobin ou à quelque prêtre que ce soit. En est-il ainsi ou pas ? »

Barieüs se déplaça pour couvrir Lutha.

« Vous savez que nous sommes loyaux ! » hoqueta celui-ci, moins choqué par le miroitement de l’acier dénudé que par le scepticisme qu’il lisait dans les yeux de ses camarades. « Et Cal de même, palsembleu ! Nous nous tracassons seulement pour Korin, voilà tout ! Ça fait une éternité qu’il n’est plus lui-même, et il boit tant et plus ... et... »

Et Nyrin s’acharne sur lui comme une fièvre maligne, songea-t-il, mais quelque chose dans le regard des autres empêcha les mots de sortir de sa bouche. Il n’avait peut-être pas l’esprit le plus vif de Skala, mais son instinct ne le trompait pas, qui l’avertissait à présent que dire à quiconque du mal de Nyrin était malavisé.

« Rengainez vos lames, à moins que vous n’ayez l’intention de vous en servir, dit-il à la place, tout en affectant de prendre les choses à la légère. Par les couilles de Bilairy, Alben, c’est moi que tu es en train de traiter de traître ? »

Les autres rangèrent lentement leurs poignards, et Lutha entendit Barieüs exhaler l’ombre d’un soupir étouffé.

Urmanis le gratifia d’un sourire désappointé puis lui ébouriffa les cheveux. « Nous vivons des temps incertains, frérot. Th devrais réfléchir avant d’ouvrir ta grande gueule de crétin. Je suis moi aussi fâché de voir la tournure que prennent les relations de Korin et Caliel, mais ne laisse pas ton cœur t’aveugler sur tes obligations. Ce n’est pas Korin qui a trahi Skala. Tobin, si. »

Lutha lui repoussa la main puis le bouscula pour se diriger vers la porte. « Je suis aussi loyal que toi, et Cal pareil, lança-t-il par-dessus l’épaule. Tu n’as aucun droit de nous accuser, simplement parce que nous parlons sans fard ! Korin n’a que faire d’esclaves et de larbins, contrairement à un quelconque Overlord plenimarien. C’est de guerriers qu’il a besoin. De guerriers skaliens ! Garde-toi d’oublier, toi, ce que nous sommes. »

Le temps d’avoir franchi le seuil, il tremblait de tous ses membres et fut doublement heureux de la présence de Barieüs qui le talonnait. Une telle colère bouillait en lui qu’il lui fallut cracher trois fois pour se préserver qu’elle lui attire la poisse.

« Qu’est-ce qui se passe ? interrogea Barieüs dès qu’ils furent en sécurité derrière leur propre porte. Comment peuvent-ils rester sur leur cul, là, bien peinards, dans cette foutue salle, à regarder Barbe de Goupil insulter Caliel comme ça ?

Je l’ignore. Et puis ils ont l’impudence de mettre en doute ma loyauté, de me le balancer à la gueule ? » Lutha cracha encore un coup puis se mit à arpenter la chambre exiguë. « Peut-être qu’ils sont tous en train de devenir aussi braques que la vieille Agnalain en personne ! Mais je vais te dire un truc, tout de même. Que Korin ne se décide pas dare-dare à sauter le pas d’une manière ou d’une autre, et les ovations ne tarderont pas, elles, à se faire moins tapageuses.

 

Nyrin fut encore plus frappé que Lutha de l’impatience des guerriers. Le jeune roi la sentit, lui aussi, et il les aurait volontiers emmenés dès le lendemain, sans l’intervention subtile du magicien. Bien que conscient des risques que comportait le report indéfini de l’ouverture des hostilités, celui-ci n’était pas encore prêt à laisser filer la laisse de Korin.

La femme de charge de Nalia, Tomara, s’était prise d’affection pour sa nouvelle maîtresse, mais cela ne l’empêchait pas de rester l’informateur privilégié de Nyrin. Lorsqu’elle s’était présentée chez lui, la nuit précédente, elle avait une mine toute déconfite.

« Son flux de lune est revenu » , dit-elle en exhibant une serviette sanglante à titre de preuve.

Avec un froncement de sourcils, Nyrin se dirigea vers l’un des gros coffres verrouillés qui s’alignaient dans ses appartements et farfouilla parmi les sachets d’herbes qu’il recelait. Après en avoir sélectionné trois, il mélangea des fleurs et des feuilles sèches dans une cuvette puis les empaqueta soigneusement dans une pochette de lin.

« Faites-lui ses infusions avec ceci, et veillez à ce qu’elle les boive. Elle concevra.

— Bien sûr qu’elle le fera, jeune et vigoureuse comme elle est, lui confirma la vieille. Et puis le jeune roi est si assidu, en plus ! » Elle lui adressa un clin d’œil. « Les draps en portent un fameux témoignage. »

Nyrin sourit et lui donna un sester.

Assis près de sa fenêtre ensuite, il murmura, les yeux levés vers la tour de Nalia . « C’est pour moi que tu dois concevoir, ma petite fille. » Il n’était pas inquiet, seulement impatient. Il avait prévu la naissance d’un héritier pour la lignée d’Erius. Et ainsi en adviendrait-il.