Paul Éluard
(1895-1952)

L’AVENTURE

Prends garde c’est l’instant où se rompent les digues

C’est l’instant échappé aux processions du temps

Où l’on joue une aurore contre une naissance

Bats la campagne

Comme un éclair

Répands tes mains

Sur un visage sans raison

Connais ce qui n’est pas à ton image

Doute de toi

Connais la terre de ton cœur

Que germe le feu qui te brûle

Que fleurisse ton œil

Lumière.

Les Mains libres