Catherine Pozzi
(1882-1934)

Terre rapide aux rives de la route

Terre imprévue en un regard dissoute

Terre entraînée au passé par les vents

Je prends et perds tes arbres, tes vallées

Tes noirs chemins, tes villes constellées

Et tes vivants.

Le grand pays du bonheur sans mémoire

Se forme enfin sur la route où tu fuis

De l’horizon accourt la grande image

Des cieux nouveaux vont toucher mon visage

Je suis debout

Très haut amour