UN RÉCIT EXPLOSIF

Peter Schweighofer & John Paul Lona

7 ap. BY

Chronologie

Tour à tour novelliste, anthologiste, éditeur, rédacteur d’articles, de Sourcebook ou de guides, Peter Schweighofer est un nom qui compte dans l’Univers Étendu Star Wars. Ses collaborations avec West End Games ou Wizards of the Coast en ont fait un expert des jeux de rôles made in Star Wars et l’un des fondateurs et éditeurs du célèbre Star Wars Adventure Journal.

John Paul Lona a commencé sa carrière en tant qu’illustrateur freelance pour West End Games. Il a notamment travaillé sur plusieurs guides et Sourcebook avec Peter Schweighofer et illustré les premières nouvelles publiées par ce dernier dans le Star Wars Adventure Journal.

Troisième opus des travaux mixtes de Schweighofer et Lona, ce Récit Explosif nous fait cette fois-ci découvrir un épisode de la vie trépidante de Jai Raventhorn, un acolyte du Twi’lek Tru’eb et de la contrebandière Platt Okeefe. Paru dans le troisième numéro du Star Wars Adventure Journal, tous les ingrédients des précédentes nouvelles du duo sont repris, à savoir des illustrations qui complètent le texte au lieu de l’illustrer.

Titre original : Explosive Developments

 

Cette nuit-là, le groupe de la taverne avait sillonné les rues du quartier du spatioport de Wroona en suivant une série de ruelles.

— J’ai connu le Moff Jellrek, dit Jai en s’avançant devant le groupe. J’ai failli le tuer moi-même.

— Tous ceux qui rencontrent le Moff Jellrek pour la première fois ont envie de l’assassiner, dit Tru’eb.

— J’ai essayé encore et encore et il a fini par mettre une prime sur ma tête, répondit Jai.

— De quoi est-ce que tu t’es servi ? D’un fusil à lunette ? demanda Platt.

— Les fusils, ce n’est pas mon truc, dit Jai. J’ai utilisé des explosifs. Un genre concentré.

Le groupe s’arrêta devant une porte au fond d’une ruelle sombre. Dirk donna trois coups sur la porte, puis cette dernière s’ouvrit.

— Lo hong, lo hong, nechak, dit le rodien à l’intérieur.

— Viens-en au fait, Tulagn, dit Dirk, faisant signe aux autres d’entrer. La remise était remplie de caisses en plastique dépourvues de marquage. Où est la marchandise ?

Le rodien marcha en direction d’une caisse située au centre de la pièce. Il l’ouvrit et esquissa un sourire en découvrant les charges explosives contenues à l’intérieur.

— Whoa ! s’écria Starter. Il doit y avoir assez de bombes dans cette caisse pour faire sauter un Destroyer Stellaire. Qu’est-ce que tu vas faire avec tout…

Platt colla sa main contre la bouche de Starter, l’intimant de se taire.

Dirk soupesa l’une des charges dans sa main. Il leva les yeux vers Jai.

— À ton avis, combien il nous en faut ?

Jai s’approcha de la caisse et examina une autre charge.

— Je dirais que cinq devraient suffire.

Starter, libéré de l’emprise de Platt, ouvrit une autre caisse et en sortit un détonateur thermique.

— Hé, Jai, attrape ! dit Starter à voix haute en lançant le détonateur vers sa collègue.

Elle pivota, les yeux écarquillés et le regard perdu lorsqu’elle vit le détonateur voler dans les airs. Jai l’attrapa avec une main puis s’assura qu’il n’était pas armé.

Starter se tint dans l’angle, ricanant de sa petite plaisanterie.

— Alors, Jai, on est un peu nerveuse ?

Avant que Starter n’ai pu inhaler une autre bouffée d’air, Jai lui serra le cou à l’aide de sa main libre, le plaquant contre le mur.

— Ne refais jamais, jamais ça, gronda-t-elle. Ou tu vas te retrouver avec un de ces trucs enfoncés dans la gorge…

— On ne pourrait pas agir en êtres civilisés pour une fois ? demanda Tru’eb. (Jai lâcha prise et Starter pu à nouveau remplir ses poumons d’air.) Merci, dit Tru’eb.

— On va en prendre cinq, dit Dirk au Rodien.

— Pourquoi est-ce qu’elle aussi nerveuse d’un coup ? demanda Starter à Platt. Ce n’était qu’une plaisanterie.

— Ta réaction à la farce de Starter était plutôt extrême, lui fit remarquer Tru’eb.

— Disons que ces machins m’en ont fait voir de toutes les couleurs, répondit sèchement Jai.

— Tu veux nous en parler ? demanda Platt.

Jai passa un doigt sur la cicatrice qui courait le long de sa joue, puis jeta un regard vers Dirk, qui était occupé à négocier le prix des explosifs avec le Rodien.

— Je suppose qu’on a le temps, dit-elle en s’asseyant sur une caisse.

— Le Moff Jellrek avait déjà émis une prime sur ma tête pour toutes mes tentatives d’assassinat infructueuses, commença Jai. Je devais le buter avant que l’un de ses hommes de main ne fasse de même avec moi. J’étais sur Romar, la planète où le Moff Jellrek avait un domaine. J’ai caché mon vaisseau dans le Désert de Derrbi et marché pendant trois jours, évitant les capteurs et les patrouilles d’éclaireurs, jusqu’à ce que j’atteigne le manoir…

Jai s’accroupit derrière un massif d’arbustes soigneusement taillés, scrutant la zone à la recherche de la moindre patrouille. Deux soldats impériaux montaient la garde près de l’entrée principale du manoir, mais la voie qui menait au quai était libre. Elle vérifia son pistolet blaster lourd, s’assurant que la sécurité était enlevée puis vérifia que les deux charges explosives dans sa sacoche étaient prêtes à être fixées. Elle referma le sac, sonda les alentours pour voir si d’autres gardes étaient apparus, et fonça jusqu’au quai.

Le quai était désert. Quelques speeder-bikes étaient suspendus dans les airs le long d’un mur, mais le speeder blindé de commandement du Moff était stationné tout près de l’entrée du quai. Jai jeta un œil à sa montre ; le Moff allait partir pour le spatioport dans cinq minutes. Si Jai était suffisamment rapide, ce serait le vol le plus court de sa vie.

Elle ouvrit le sas côté pilote et s’engouffra à l’intérieur. Elle régla le minuteur du détonateur sur cinq minutes, arma la charge et la fixa sous la console de commande du pilote grâce à une plaque d’attache magnétique. Elle fit de même avec l’autre charge explosive, mais cette fois-ci, la fixa sous la console d’en face.

Jai s’apprêtait à sortir du speeder lorsqu’elle remarqua un petit écran d’affichage et un bouton dissimulé sous la console du pilote. Après avoir vérifié les câbles et les circuits reliés à la petite unité, elle tourna le bouton de quelques clics. L’écran s’alluma.

01 : 00… 00 : 59… 00 : 58… 00 : 57…

Le Moff Rellnek ne va pas y échapper cette fois, se dit Jai.

Elle se glissa hors du speeder de commande et voulut refermer le sas.

— Halte ! hurla le soldat qui se trouvait près de l’entrée du quai. On ne bouge plus !

Dans un geste rapide Jai dégaina son blaster et abattit le soldat. D’autres gardes entendraient sans doute le vacarme. Elle devait s’échapper tout de suite, et surtout pas à bord du speeder de commandement.