IX

Sir Arthur ne sourcilla point, il ne se retourna même pas, et continua à tenir à l’écart le jeune comte de Château-Mailly.

– Vous ! murmura celui-ci, vous !

– Moi, répéta sir Arthur, moi-même !

– Comment… vous pourriez…

– Monsieur, j’ai franchi le détroit, et suis venu tout exprès à Paris. Seulement…

– Ah ! dit le comte, il y a des obstacles, sans doute ?

– Il peut y en avoir de votre part…

– De ma part ? fit le comte de plus en plus étonné.

– Sans doute. Vous pouvez ne pas consentir aux petites conditions.

– Je devine, dit le comte, vous me proposez une affaire…

– Peut-être… Seulement, je commence par dire qu’il ne s’agit point d’argent.

Cette réponse déconcerta fort le jeune comte. Il avait cru deviner, il ne devinait rien.

– Parlez, monsieur, dit-il, expliquez-vous, car je ne vous comprends pas.

Sir Arthur croisa ses jambes avec nonchalance et se pencha à demi vers l’oreille de son interlocuteur :

– Monsieur, dit-il, si on vous demandait un million sur la succession du duc, dans le cas où cette succession vous reviendrait, le donneriez-vous ?

– De grand cœur, monsieur.

– Rassurez-vous, je ne vous le demande pas. Je vous l’ai dit, il ne sera point question d’argent entre nous. Je voulais seulement connaître l’étendue des sacrifices que vous seriez capable de faire pour obtenir le résultat que je vous promets.

Le comte était anxieux et regardait sir Arthur avec un étonnement mêlé d’une âpre curiosité.

En examinant attentivement ce singulier personnage, il éprouva comme une sensation d’effroi. Le regard de l’Anglais était froid et acéré comme une lame d’épée ; son geste sobre avait un cachet de fatalité inouïe, et le comte crut deviner que cet homme devait être terrible sous son enveloppe ridicule.

– Mon cher comte, reprit sir Arthur, sur un ton plus intime, le duc votre oncle est un vieillard amoureux ; de plus, il a une nature apoplectique.

– Que voulez-vous dire ? murmura le jeune homme en pâlissant.

– Je veux dire que M. de Château-Mailly, si son mariage venait à manquer, pourrait bien avoir un coup de sang.

Et sir Arthur accompagna ces mots d’un sourire qui donna le frisson au comte.

– Écoutez, poursuivit-il, le duc est amoureux, et, comme un amoureux septuagénaire qu’il est, il est sourd et aveugle. Madame Malassis a été légère, mais légère en femme prudente et avisée ; il ne reste aucune trace sérieuse du passé. Donc, tout ce que l’on pourrait faire et dire pour perdre madame Malassis à ses yeux serait inutile.

– Je le sais, dit le comte avec l’accent d’une conviction profonde.

– Il faudrait donc une de ces preuves irrécusables, palpables, éclatantes, devant lesquelles le doute s’évanouit forcément, pour faire reculer M. de Château-Mailly. Cette preuve, j’en ai acquis la certitude, n’existe pas… ou plutôt, elle n’existe pas encore.

À ces derniers mots, le comte fit un brusque mouvement.

– Voilà, murmura-t-il, où j’essaye en vain de comprendre…

– Attendez. Je dis que cette preuve n’existe pas encore. Mais je puis la faire exister, moi.

– Vous ! fit le comte stupéfait.

– Moi. Et devant cette preuve, M. de Château-Mailly demeure foudroyé, et celle dont il veut faire sa femme ne sera plus pour lui que la dernière et la plus vile des créatures.

Le comte demeura pensif et hésitant.

– Remarquez, reprit l’Anglais, que votre oncle est septuagénaire, qu’il appartient à cette génération de vieux viveurs qui ont maltraité leur corps à ce point qu’un souffle les peut tuer. Qui vous dit que, après huit jours d’hyménée, madame Malassis ne trouvera point un matin son vieil époux mort à ses côtés ?

– Cela peut arriver, dit le comte.

– Alors vous vous apercevrez que, par un excès de délicatesse, vous avez abrégé la vie de votre oncle, tout en lui laissant le temps de consommer une mésalliance et de vous déshériter.

Le comte réfléchissait et ne répondit pas.

– Voyons, insista sir Arthur, décidez-vous. Je ne puis croire que vous ayez rêvé le bonheur de madame Malassis.

Le comte releva tout à coup la tête et regarda sir Arthur.

– Pardon, dit-il, mais enfin, en admettant que je vous donne carte blanche, puisque vous… ne… voulez… pas… d’argent… et que, cependant, il y a… des conditions, qu’attendez-vous de moi ?

Sir Arthur regarda fixement le jeune comte.

– Monsieur, dit-il, il y a dans le monde une femme qui m’a foulé aux pieds.

Le comte jeta un regard à la dérobée sur sir Arthur, et s’avoua que les cheveux blond filasse de l’insulaire pouvaient, jusqu’à un certain point, justifier les rigueurs dont il se plaignait.

– Cette femme, poursuivit sir Arthur, est jeune, belle, riche, entourée. Elle a tout ce qui peut et doit tourner la tête à un homme comme vous.

– Eh bien ? demanda le comte.

– Eh bien ! si vous voulez me jurer sur l’honneur de votre écusson de vous acharner à la poursuite de cette femme et de faire tout ce qui dépendra de vous pour vous en faire aimer…

– Tiens, dit le comte d’un ton léger, vous avez une singulière façon de vous venger.

– Je suis un Anglais, répondit le gentleman.

Cette réponse était logique et ferma la bouche au comte.

– Le jour où vous serez aimé de la femme dont je vous parle, continua sir Arthur, l’héritage de M. le duc du Château-Mailly vous appartiendra.

– Monsieur, dit gravement le comte, vous m’offrez un moyen de reconquérir mon héritage qu’un homme jeune et fougueux acceptera toujours. Seulement, il faut tout prévoir. La femme dont vous parlez… est…

– La vertu même, dit froidement sir Arthur. Ah ! dame ! je ne vous donne point une besogne facile ; mais quand on veut…

– C’est juste, dit le comte. Mais il est besoin de patience quelquefois… je puis attendre six mois… un an…

– Peu importe ! je suis patient aussi.

– Et si mon oncle se marie d’ici là ?

– Vous êtes un homme d’honneur ?…

– Je le crois.

– Si vous me faites un serment, vous le tiendrez ?

– Je le tiendrai.

– Alors, jurez-moi que, si j’empêche ce mariage, vous serez aussi fidèle à vos engagements envers moi que je l’aurai été envers vous.

– Sur ma parole, dit le comte, je vous le jure ! Mais…

– Ah ! dit sir Arthur, il y a une restriction ?…

– Sans doute.

– Voyons ?

– Il y a le cas où je ne réussirais pas, en dépit de tous mes efforts…

– Si vous faites tous vos efforts, et si ces efforts, combinés avec les miens…

– Ah ! vous m’aiderez ?…

– Sans doute. Et, fit le gentleman avec un sourire, je suis fort. Donc, si, malgré mon aide, vous échouez après avoir dépensé toute votre énergie, et tout votre vouloir, c’est que ma vengeance aura été impossible, et je me résignerai.

– À ce compte-là, j’accepte, et je vous renouvelle mon serment.

Et le comte jura de nouveau.

– Maintenant, dit le gentleman, je n’ai plus qu’un mot à vous dire : souvenez-vous bien qu’un pacte mystérieux et solennel nous lie, mais que le monde entier doit l’ignorer.

– Je serai muet.

– Et vous aurez raison, car la moindre indiscrétion de votre part perdrait tout, en me forçant à quitter Paris et à renoncer à vous suivre.

Le comte s’inclina.

– Maintenant, dit-il à son tour, puis-je vous demander quelle est cette femme ?

– Chut ! répondit sir Arthur ; il est probable que cette nuit, dans un des salons où nous sommes, deux hommes échangeront une provocation à voix basse, mais il est probable aussi que vous en serez le témoin.

– Eh bien ? demanda M. de Château-Mailly.

– Eh bien ! l’un de ces deux hommes sera le mari de cette femme.

– Ah ! fit le comte.

– À partir de ce moment, vous ferez la cour à cette femme, car il est probable que le mari quittera le bal sans elle…

Comme le gentleman prononçait ces derniers mots, onze heures sonnaient à la pendule du boudoir et les préludes d’une valse se faisaient entendre.

– Adieu… dit l’Anglais, nous nous reverrons.

Il se glissa du boudoir dans la salle de jeu, où s’organisaient les tables de whist, tandis que le jeune comte allait valser.

La marquise se levait, elle aussi, et allait prendre le bras de l’un de ces hommes qui se trouvaient auprès d’elle, lorsque le major Carden s’approcha et lui présenta Chérubin, ou plutôt Oscar de Verny.

Il est de bizarres pressentiments de la destinée qui nous assaillent à de certaines heures.

À la vue de ce jeune homme qui avait su prendre une attitude timide et réservée et qui baissait à demi les yeux, la créole havanaise éprouva une sensation extraordinaire.

On eût dit que cet inconnu, qui lui apparaissait si naturellement, cependant, au milieu d’une fête, était comme un agent mystérieux de la fatalité qui entrait dans sa vie.

Elle alla prendre la main d’un homme d’un âge mûr, à qui elle dit tout bas :

– Voulez-vous me faire valser ?

Le major soufflait ces mots à l’oreille de Chérubin :

– Notre chef mystérieux ne s’était point trompé, mon jeune ami, en comptant sur l’effet de votre physionomie. Tenez, la marquise est déjà troublée, et son mari déjà jaloux.

– Vous croyez ? fit Chérubin qui tressaillit.

– Que voulez-vous ? mon cher, poursuivit le major, c’est étrange, inouï, mais cela est vrai, cependant… La marquise passe sa vie au milieu des hommes les plus séduisants du monde ; elle les regarde tous avec une indifférence parfaite, et voici qu’elle pâlit et se trouble à votre vue… Eh bien ! acheva le major, savez-vous pourquoi ?

– Non, demanda Chérubin, et cependant je me suis aperçu bien souvent déjà de cette fascination que j’exerce sur les femmes à première vue.

Pendant que le major et Chérubin échangeaient ces quelques mots, le jeune comte de Château-Mailly promenait son regard sur un groupe de jeunes femmes et cherchait parmi elles une valseuse.

Il aperçut madame Fernand Rocher.

C’était la première fois que Fernand et sa femme venaient aux grands bals de la marquise, qu’ils avaient rencontrée aux eaux de Vichy l’été précédent.

M. de Château-Mailly n’avait jamais vu Hermine.

Il la trouva belle, et, guidé par ce flair merveilleux de l’homme désœuvré qui cherche des bonnes fortunes, il alla l’inviter à valser.

Hermine, on le sait, était grande, svelte et elle valsait à ravir.

Le comte était jeune, et son caractère à demi mélancolique lui faisait adorer la valse allemande qui est la reine des valses.

Pendant vingt minutes il entraîna la jeune femme haletante à son bras, oubliant un peu le bizarre personnage avec lequel il causait naguère, et l’étrange serment qu’il lui avait fait.

Quand le dernier soupir de la valse s’éteignit, le comte un peu grisé, reconduisit Hermine à sa place et la regarda :

– Ma parole d’honneur ! pensa-t-il, elle est charmante et si c’était par hasard, celle qui m’est réservée pour victime, je gagnerais l’héritage de mon oncle sans la moindre répugnance.

Le comte, en songeant ainsi, promena autour de lui un regard investigateur, cherchant des yeux l’excentrique sir Arthur.

Sir Arthur n’était point dans le grand salon.

Il se tenait dans un coin de la salle de jeu, auprès d’une table d’écarté qui demeurait veuve de joueurs.

L’attitude mélancolique du gentleman semblait indiquer le désir qu’il avait de trouver un partner.

Un jeune homme, le lorgnon dans l’œil, la barbe taillée en collier, à la physionomie impertinente et pourtant la tête en arrière, vint à passer.

Ce jeune homme, qui venait pour la première fois chez la marquise Van-Hop, avait été amené par un étranger de distinction. On le nommait M. le vicomte de Cambolh.

Il menait grand train, disait-on, avec de beaux chevaux, et habitait un délicieux entre-sol dans le faubourg Saint-Honoré. Il s’arrêta d’un air indifférent devant la table d’écartés, prit un jeu de cartes et les laissa tomber une à une à gauche et à droite, comme s’il eût été banquier au lansquenet.

Alors sir Arthur s’approcha et le salua avec la roideur habituelle des fils d’Albion.

– Voudriez-vous, monsieur, lui dit-il, faire une partie avec un gentleman qui souhaite fort jouer et ne trouve pas de partners ?…

Le vicomte de Cambolh s’inclina, s’assit, et jeta négligemment cinq louis sur le tapis. L’Anglais salua à son tour, s’assit pareillement, et ouvrit son portefeuille, d’où il tira une bank-note de cinq livres.

La partie commença silencieusement tout d’abord.

La table d’écartés se trouvait en un coin du salon où il y avait encore peu de monde, et où un whist à cinq louis la fiche absorbait la curiosité universelle.

Les deux joueurs d’écartés se trouvaient donc parfaitement isolés, et pouvaient causer à mi-voix sans la moindre crainte d’être entendus.

Alors sir Arthur Collins perdit, comme par enchantement, son accent britannique.

– Ma parole d’honneur ! mon cher Rocambole, dit-il, tu es tout à fait un homme du monde, un gentilhomme de cheval dans l’acception la plus complète.

– Peuh ! fit modestement M. le vicomte de Cambolh, on fait de son mieux… mais vous, capitaine, poursuivit-il avec admiration profonde, le plus bel Anglais que j’aie jamais vu. Votre belle chevelure jaune, votre teint rouge brique et votre faux ventre vous rendent si méconnaissable, que je m’y serais trompé, si je n’avais assisté à votre toilette.

Le baronet sir Williams, car c’était lui, se prit à rire.

– Il est certain, dit-il, que mon frère le philanthrope, qui me reconnut jadis, le jour de mon duel avec Bastien, ne me reconnaîtrait pas aujourd’hui.

– Voyons, reprit Rocambole, quand faut-il commencer ?

– Ah ! dame, répondit sir Williams, attendons une occasion ; tout est prêt, du reste. La Turquoise est prévenue, je l’ai installée dans le petit hôtel de la rue Moncey hier matin, elle sait déjà son rôle par cœur. Et toi ?

– Moi, dit Rocambole, je sais à merveille la botte secrète, et je suis aussi sûr de loger un pouce de fer dans la chair de mon adversaire que je suis certain de l’identité de sir Arthur Collins et de sir Williams.

– Surtout, observa le baronet, souviens-toi bien de la place où il faut toucher. Ne faisons pas de bêtises, nous jouons avec des millions.

– Soyez tranquille, mon oncle.

– On va jouer au lansquenet, reprit sir Williams, c’est certain, le marquis me l’a dit tout à l’heure. Notre ami est joueur, il y viendra… c’est alors qu’il faudra avoir de l’esprit.

– On en aura. Rien n’est plus facile, murmura Rocambole avec une adorable fatuité.

En effet, au moment même, et comme le faux sir Arthur Collins tournait gravement le roi quatre à quatre et empochait les cinq louis de M. le vicomte de Cambolh, on dressa une table de lansquenet, et le marquis Van-Hop vint à l’Anglais et lui dit :

– Êtes-vous des nôtres, my dear ?

– Yes ! répondit sir Arthur en se levant.

Une douzaine de personnes entouraient déjà la table, et parmi elles Fernand Rocher et le jeune comte de Château-Mailly. On tira les places d’abord, puis la main. Un roi tomba devant Rocambole.

Le vicomte salua les pontes, et prit la taille en jetant deux louis sur le tapis.

– Messieurs, dit-il en souriant, je ne passe jamais deux fois. La taille sera hachée, vous verrez. Je suis un vrai jettatore !

M. le vicomte de Cambolh se trompait. Il débuta par un refait d’as.

– Bravo ! dit-on.

– Alors, fit-il négligemment, qui veut de mes quatre louis ? C’est de l’argent sûr.

Les quatre louis furent tenus, le vicomte gagna.

– C’est bien extraordinaire, dit-il.

Et il passa trois fois encore et arriva à soixante louis.

– Bravo ! dit une voix, celle de l’Anglais sir Arthur.

– Valet et valet ! répliqua presque aussitôt le banquier.

Et il dit en souriant :

– Ma parole d’honneur ! cela ne m’est jamais arrivé, et, pour la rareté du fait, je ne veux pas passer la main. Je tiendrai tout ce qu’on voudra. Il y a, messieurs, cent vingt-huit louis au moins, et plus même si vous voulez.

En parlant ainsi, le vicomte tira une jolie bourse à travers les mailles de laquelle on vit blanchir quelques chiffons de la banque et étinceler des pièces d’or, et il la plaça devant lui.

– Banco ! dit une voix à l’extrémité de la table.

Le vicomte leva la tête et regarda.

C’était M. Fernand Rocher qui, son portefeuille à la main venait de tenir le banco.

Alors Rocambole, qui tenait les cartes à la main, les posa froidement sur la table.

– Je passe la main, dit-il.

Et l’accent dont il revêtit ces trois mots fut d’une impertinence si glacée, si dédaigneuse, que le rouge monta au visage de Fernand Rocher.

– Monsieur, cria-t-il, que signifie ?…

– Pardon, monsieur ! dit Rocambole en remettant les cartes à son voisin de droite, qui était précisément le baronet sir Williams, sous les traits couleur brique de sir Arthur Collins, j’use simplement de mon droit, je passe la main.

– Cependant, observa Fernand Rocher se contenant avec peine, il y a dix secondes, vous annonciez que vous ne passeriez pas la main.

– Monsieur, dit tranquillement le vicomte de Cambolh, j’ai réfléchi.

Et il quitta la table de jeu, où cet incident avait jeté un certain émoi.

Mais les joueurs, une fois attablés ne se troublent point pour si peu. D’ailleurs, à tout prendre, Rocambole avait usé de son droit, et ce droit se trouva justifié par l’événement, car la banque passée perdit au premier coup dans les mains de sir Arthur.

– Il a eu du nez ! dirent quelques joueurs. On a des pressentiments.

– Moi, ajouta un autre, je suis fait ainsi, je tiendrai tout ce qu’on voudra avec de certaines personnes, et rien contre telle ou telle figure.

En ce moment, le baronet sir Williams regarda d’un air significatif le jeune comte de Château-Mailly, qui était assis auprès de lui. Le comte tressaillit et comprit que c’était là la provocation dont lui avait parlé le gentleman.

Il se pencha à son oreille et lui dit :

– Quel est ce jeune homme qui vient de passer la main ?

– C’est le vicomte de Cambolh.

– Et l’autre ?

– L’autre, dit sir Arthur bas, c’est M. Fernand Rocher, le mari de cette jeune femme que vous avez fait valser tout à l’heure, comprenez-vous ?

– Oui… murmura le jeune comte, dont le cœur se prit à battre d’une soudaine émotion.