III
Le major Mac Gregor
Tandis que le canot, autour duquel se groupaient tous les épisodes que nous avons dits et s’accomplissaient toutes les catastrophes que nous avons raconté, faisait un second voyage au brick ; tandis qu’en arrivant à bord une femme de soldat accouchait d’une fille qui reçut le nom de Cambria, et qui, selon toute probabilité, vit encore aujourd’hui, – le jour tirait à sa fin et le colonel Fearon et le capitaine Cobb, et le major Mac Gregor se montraient d’autant plus empressés à accomplir leurs devoirs, en secourant par tous les moyens possibles les braves gens qu’ils s’étaient imposé l’obligation de sauver avant de penser un instant à se sauver eux-mêmes.
À cet effet, et pour établir un moyen plus 307
facile de quitter le bâtiment, le capitaine Cobb ordonna de suspendre à l’extrémité du gui de brigantine, espèce de mât couché qui dépasse la poupe du bâtiment d’une quinzaine de pieds, un cordage le long duquel les hommes devaient se laisser glisser du bâtiment dans les embarcations.
Mais, par cette manœuvre, on courait deux dangers :
Le premier, de ne pouvoir arriver sans vertige au bout du gui, que le mouvement du tangage élevait parfois à trente pieds au-dessus des flots ; Le second, une fois suspendu à la corde, de manquer le canot et d’être plongé à la mer ou bien d’être brisé contre les plats-bords.
Aussi beaucoup de ceux qui, n’étant pas marins, n’avaient point l’habitude de grimper le long des manœuvres ou de courir sur les vergues, préféraient-ils se jeter à la mer par les fenêtres de poupe et essayer de gagner les canots à la nage.
Mais cependant, comme, malgré tous ces moyens de sauvetage, plus de la moitié des hommes était encore à bord, et qu’on ne pouvait 308
savoir ce qu’il en resterait au moment où les flammes forceraient ces derniers à quitter le bâtiment, on commença de construire des radeaux avec les planches des cages à poules et tous les matériaux que l’on put réunir.
En même temps, chaque homme eut ordre de se mettre une corde autour du corps afin de s’amarrer aux radeaux si l’on était forcé d’y avoir recours.
Au milieu de ces dangers et des souffrances dont ils étaient accompagnés, quand, à la crainte incessante d’être lancé dans l’espace et dans l’éternité, se joignaient les premières atteintes d’une soif intolérable, un soldat découvrit par hasard, une caisse d’oranges, et fit part de cette trouvaille à ses camarades.
Alors tous, d’un commun accord, avec un respect et une affection auxquels, en pareille circonstance, on ne pouvait guère s’attendre, apportèrent depuis la première jusqu’à la dernière, ces oranges à leurs officiers, et refusèrent d’y toucher avant que chaque officier eût pris la sienne.
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Comme entre chaque départ et chaque retour des chaloupes il s’écoulait près de trois quarts d’heure, les officiers pouvaient, pendant cet intervalle, faire de bien précieuses observations.
Nous allons donc, jusqu’à la fin de ce chapitre, pour mettre ces observations à notre tour sous les yeux du lecteur, emprunter notre récit à l’admirable, philosophique et précise relation du major Mac Gregor.
« Le temps ne me permet malheureusement pas de retracer ici les diverses pensées qui occupèrent mon esprit pendant cette terrible journée, ni les observations que je pus faire de ce qui se passait dans l’âme de mes compagnons d’infortune ; mais je crois devoir consigner ici un fait moral dont je conserve un souvenir parfaitement distinct.
« Il y avait un si grand nombre de personnes à bord, que j’eusse cru trouver, dans cette quantité d’organisations différentes, des nuances de caractères et de force d’âme assez diverses pour faire, si je puis m’exprimer ainsi, une échelle décroissante, depuis l’héroïsme jusqu’au dernier 310
degré de la faiblesse et de l’égarement. Je fus promptement détrompé ; la situation mentale de mes compagnons de souffrances fut
immédiatement séparée en deux catégories parfaitement distinctes, en deux couleurs fortement tranchées par une seule ligne, qui, ainsi que j’eus l’occasion de le voir, n’était pas impossible à franchir. D’un côté étaient rangés les puissants de cœur, ceux-là dont l’âme était encore exaltée par la force de la situation ; de l’autre, le groupe incomparablement moins nombreux de ceux chez qui le danger avait paralysé toute faculté d’agir et de penser, ou qu’il avait plongés dans le délire ou l’abattement.
« Ce fut avec un vif intérêt que j’observai les échanges de force et de faiblesse qui se firent entre ces deux groupes pendant les dix ou onze heures où je me trouvai à portée de les observer.
Quelques hommes, par exemple, que leur agitation et leur faiblesse avaient rendus le matin l’objet de la pitié et même du mépris de tous, s’élevèrent, les premières heures passées, par quelque grand effort intérieur, jusqu’à l’héroïsme le plus sublime, tandis que d’autres, au contraire, 311
qui, en se roidissant contre les premières émotions, avaient fait admirer leur calme et leur courage, se laissant accabler tout à coup sans aucun sujet de désespoir nouveau, semblaient, à l’approche du danger, abandonner tout à la fois leur corps et leur esprit.
« Peut-être me serait-il possible de rendre compte de ces anomalies, mais ce n’est pas le but que je me propose. Je me borne à raconter ce que j’ai vu, en y ajoutant une circonstance qui produisit sur moi une vive impression.
«
Comme j’étais sur le pont, occupé des observations que je viens de dire, j’entendis un soldat qui disait derrière moi :
« – Tiens ! voilà le soleil qui se couche.
« Cette parole, bien simple en toute autre circonstance, me lit tressaillir vivement, car il était évident que ce soleil qui se couchait, c’était mon dernier soleil. Je tournai les yeux vers l’occident, et je n’oublierai jamais l’impression que me produisit cet astre à son déclin. Pénétré de cette conviction que l’océan, dans lequel le soleil semblait se plonger, serait cette nuit même mon 312
tombeau, j’en arrivai peu à peu, en descendant pour ainsi dire dans ma pensée, à me représenter dans tout leur effroyable réalisme les dernières souffrances de la vie et les conséquences de la mort. Cette pensée, que je voyais pour la dernière fois, ce soleil immense, foyer d’existence et de lumière, s’empara peu à peu de toute mon âme et donna à mes réflexions un côté de terreur qui jusque-là m’avait été complètement inconnu. Ce que ressentais, ce n’était point le regret d’une vie que l’on trouve toujours inutile ou mal remplie quand on la regarde du seuil de la mort. Non, c’était comme une prescience vague, comme une vue sans bornes de l’éternité elle-même, abstraction faite de toute idée de misère ou de félicité. Non, l’éternité telle qu’elle se présentait à moi dans ce moment, c’était le vide, une atmosphère sans horizon, sans soleil, sans nuit, sans peine, sans plaisir, sans repos, sans sommeil, quelque chose de terne et de glauque comme le jour que l’homme qui se noie voit à travers la vague qui roule entre lui et le ciel. Cette pensée était cent fois pire que celle qui m’eût présenté une éternité de flammes, car la mienne à moi, 313
telle que je la voyais, ce n’était ni la vie ni la mort, c’était une espèce de somnolence stupide qui tenait de l’une et de l’autre, et, en vérité, je ne sais jusqu’à quel sombre désespoir m’eût entraîné cette espèce de folie si tout à coup je n’eusse fait un effort pour sortir de ce commencement de léthargie, et si ne je ne me fusse rattaché, comme on le fait dans les convulsions de la mort, à quelqu’une de ces douces promesses de l’Évangile qui peuvent seules donner du charme à une existence immortelle. La vue même de ce soleil prêt à disparaître à l’horizon ramena mon âme vers celui qui a tout créé, et, au souvenir de ses adorables promesses, je me rappelai cette cité bienheureuse qui n’a besoin ni de la lumière, ni du soleil, ni de la lune, parce que c’est la gloire même de Dieu qui l’éclaire.
« Je laissai donc le soleil se perdre entièrement à l’horizon, et, aussi calme que s’il ne s’agissait point pour moi de franchir ce pas terrible qui sépare la vie de l’éternité, je descendis dans la grande chambre pour y chercher quelque objet qui me garantît du froid, devenu plus intense encore depuis que le soleil avait disparu.
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«
Rien n’était triste et désolé au monde comme l’aspect de cette salle qui, le matin même, était encore le théâtre d’une conversation amicale et d’une douce gaieté. À l’heure où l’on était arrivé, elle était presque déserte
; on n’y
rencontrait que quelques malheureux qui, ayant cherché dans l’eau-de-vie ou le vin l’oubli du danger, roulaient sur le plancher leur ivresse brutale, ou bien quelques misérables en quête de pillage, rôdant autour des secrétaires ou des armoires pour s’approprier un or ou des bijoux dont la jouissance était loin de leur être assurée.
Les sofas, les commodes, ces meubles élégants qui font des bâtiments de transport anglais des modèles de confort et de bien-être, étaient brisés en mille morceaux et renversés sur le parquet. Au milieu de leurs pieds brisés, au milieu de leurs coussins épars, des oies, des poulets couraient, échappés de leurs cages, tandis qu’un cochon, qui avait trouvé moyen de sortir de son étable, située sur le gaillard d’avant, s’était mis en possession d’un magnifique tapis de Turquie dont une des chambres était décorée.
« Ce spectacle, devenu plus triste encore par la 315
vue de la fumée qui commençait à passer à travers les planches du parquet, me serra le cœur ; je m’empressai de prendre une couverture et je montai sur le pont, où je retrouvai, parmi le petit nombre d’officiers demeurés à bord, le capitaine Cobb, le colonel Fearon et les lieutenants Ruxton, Rooth et Evans, qui dirigeaient avec un zèle admirable le départ de nos malheureux camarades, dont le nombre diminuait rapidement.
« En général, au reste, les hommes doués d’une véritable force d’âme ne montrèrent ni impatience de quitter le bâtiment ni désir de rester en arrière. Les vieux soldats avaient trop de respect pour leurs officiers et trop de soin de leur propre réputation pour montrer de la hâte à partir les premiers ; d’un autre côté, ils étaient trop sages et trop résolus pour hésiter un seul instant lorsqu’ils recevaient l’ordre de partir.
« Et cependant, comme cette scène terrible tirait à sa fin, quelques malheureux qui restaient encore à bord, loin de montrer de l’empressement à partir, témoignaient, au contraire, toute leur répugnance à employer le périlleux moyen de 316
salut qui leur était offert. Le capitaine Cobb fut donc forcé de renouveler, d’abord avec prière, puis ensuite avec menace, l’ordre de ne pas perdre un seul instant, et un des officiers du 31e, qui, se dévouant au salut de tous, avait exprimé l’intention de rester jusqu’à la fin et de ne quitter le bâtiment qu’un des derniers, fut contraint de déclarer, à la vue de cette hésitation, que, passé un délai qu’il indiqua à haute voix, il quitterait le bâtiment, abandonnant à ce qui pourrait leur arriver les cœurs faibles dont l’hésitation compromettait non seulement leur propre salut, mais encore le salut des autres.
«
Au milieu de ces retards, dix heures approchaient ; quelques hommes, épouvantés par l’élévation du gui et l’agitation de la mer, rendue plus terrible encore au milieu des ténèbres, se refusaient absolument à se sauver par ce moyen, tandis que d’autres demandaient qu’on les descendît, chose impossible, à la manière des femmes et avec un cordage autour du corps. Tout à coup on vint annoncer que le bâtiment, déjà enfoncé de neuf ou dix pieds au-dessus de la flottaison, venait encore de baisser tout à coup de 317
deux pieds. Calculant d’ailleurs que les deux embarcations qui attendaient sous la poupe, jointes à celles qu’à la lueur des flammes on voyait éparses sur la mer ou revenant du brick, étaient suffisamment grandes pour contenir tous ceux qui, en état d’être transportés, se trouvaient encore à bord du Kent, les trois derniers officiers supérieurs du 31e régiment, au nombre desquels je me trouvais, songèrent sérieusement à faire retraite.
« Et maintenant, comme je ne saurais mieux donner une idée de la situation des autres qu’en décrivant la mienne, je demande au lecteur la permission de l’entretenir quelques instants de moi et de lui raconter avec quelques détails la façon dont j’échappai. Mon histoire sera celle de quelques centaines d’individus qui m’avaient précédé sur l’étroit chemin où je vais m’aventurer à mon tour.
« Le gui de brigantine d’un navire de la grandeur du Kent, qui dépasse la poupe de quinze à dix-sept pieds en ligne horizontale, se trouve en temps de calme à dix-huit ou vingt pieds au-318
dessus de la surface de la mer ; mais, au milieu d’une tempête comme celle qui s’acharnait sur nous, la hauteur des vagues et la violence du tangage le levaient souvent jusqu’à trente et quarante pieds.
« Il fallait donc à la fois, pour atteindre la corde flottante à l’extrémité du gui, comme une ligne au bout de son bâton, ramper le long de cet agrès arrondi et glissant, manœuvre qui, même pour des marins qui en avaient l’habitude, n’était point sans danger, et qui exigeait de tout le monde, marins ou autres, une tête exempte de vertiges, une main adroite et des muscles vigoureux.
« Ce voyage aérien avait, avant moi, déjà coûté la vie à bien des personnes : les unes n’avaient pas voulu le risquer et s’étaient jetées tout d’abord à la mer ; aux autres, la tête avait tourné au tiers ou à la moitié du voyage, et elles s’étaient laissées tomber dans le gouffre, qui, béant au-dessous d’elles, les avait, aussitôt englouties.
« Quelques-unes étaient arrivées à bon port 319
jusqu’à l’extrémité du gui ou même jusqu’à l’extrémité de la corde ; mais là elles n’avaient point été sauvées. Restait cette chance à peu près égale d’être descendu dans la chaloupe, d’être brisé sur ses plats-bords ou d’être trempé dans la mer, et, arrivé à bout de forces, de lâcher le câble pendant l’immersion.
« Comme on le voit, il n’y avait pas grande chance de salut dans notre seule chance de salut.
Mais enfin, je le répète, comme c’était la seule, je n’hésitai point, mon tour venu, à me mettre à cheval sur ce morceau de bois glissant, malgré mon inexpérience et ma maladresse d’une semblable manœuvre ; mais je dois le dire et je suis heureux même de le dire, avant que de m’y aventurer, je remerciai Dieu de ce que ce moyen de délivrance, si dangereux qu’il fût, me fût encore offert, et je le remerciai surtout d’en être arrivé à ne penser à mon propre salut qu’après avoir dignement rempli mon devoir envers mon souverain et envers mes camarades.
« Cette courte prière en actions de grâces envoyée au ciel plutôt avec le cœur et les yeux 320
qu’avec les lèvres, je me hasardai sur ma route aérienne et j’avançai du mieux que je pus.
« J’étais précédé par un jeune officier aussi inexpérimenté que moi dans la manœuvre que nous accomplissions, lorsque, arrivés à la presque extrémité du gui, nous fûmes assaillis par un grain violent mêlé de pluie qui nous contraignit d’interrompre notre route et de nous cramponner à ce bâton.
« Un instant nous crûmes qu’il nous fallait renoncer à tout espoir d’atteindre la corde ; mais, Dieu nous aidant, il en fut autrement ; après quelques minutes d’immobilité, mon compagnon se remit en chemin et atteignit le câble, s’y cramponna et fut recueilli dans le canot, mais non sans avoir été immergé trois ou quatre fois.
« Son exemple me servit de leçon.
«
Je calculai qu’au lieu de commencer à descendre quand le bateau était immédiatement au-dessous du câble, mieux valait, au contraire, risquer cette descente quand le bateau était à vingt-cinq ou trente pas, attendu que, dans ce mouvement de va-et-vient, c’était le seul moyen 321
de me trouver au bout de la corde juste au moment où la chaloupe, de son côté, se trouverait au-dessous de moi.
« Grâce à ce calcul, en effet, me laissant glisser le long du câble, que je serrais à la fois entre mes mains et entre mes genoux, je fus le seul qui atteignit la chaloupe sans avoir été plongé dans la mer et sans avoir reçu de graves contusions.
« Le colonel Fearon, qui me suivait, fut moins heureux. Après avoir été balancé en l’air pendant quelque temps, et avoir plongé dans la mer à plusieurs reprises ; après avoir été heurté contre le plat-bord du canot et même entraîné sous sa quille, il se trouva si épuisé, qu’il lâcha la corde ; par bonheur, au même moment, un des hommes du canot l’aperçut, le saisit par les cheveux, et le tira à bord presque sans connaissance.
« Quant au capitaine Cobb, il avait déclaré qu’il ne quitterait que le dernier le pont de son bâtiment. Aussi, comme s’il eût répondu de la vie de tous ceux qui étaient sur le Kent, depuis le premier jusqu’au dernier, refusa-t-il de gagner les 322
embarcations avant d’avoir fait tout ce qu’il lui était possible de faire pour triompher de l’irrésolution de ce petit nombre d’hommes que la frayeur avait privés de leurs facultés.
« Toutes ses supplications furent inutiles.
« Cependant, comme il entendait déjà tous les canons, dont les palans étaient coupés par les flammes, tomber, l’un après l’autre, dans la cale et y faire explosion, il pensa qu’un dévouement plus long ne serait qu’un entêtement insensé, et, jetant un dernier regard sur son bâtiment :
« – Adieu, noble Kent ! dit-il ; adieu, mon vieux compagnon ! Tu méritais une mort plus digne et plus belle, et j’eusse partagé ton sort avec joie, s’il nous eût fallu couler ensemble au milieu d’une victoire ; mais nous n’avons pas ce bonheur. Adieu, noble Kent ! Hélas ! hélas ! était-ce donc ainsi que nous devions nous séparer ?
«
Puis, après quelques secondes d’un
douloureux silence, il saisit la balancine d’artimon, et, se laissant glisser le long de ce cordage par dessus la tête des malheureux qui restaient immobiles sans oser faire un pas ni en 323
avant ni en arrière, il atteignit l’extrémité du gui, d’où, sans même se donner la peine de glisser le long de la corde, il se laissa tomber dans la mer et gagna le canot à la nage.
«
Et cependant, malgré l’inutilité de ses supplications envers eux, il ne voulut point abandonner tout à fait ces cœurs faibles qui, s’exposant à un danger plus grand, n’avaient point osé braver le danger de leurs compagnons.
« Une embarcation fut laissée en conséquence en station au-dessous de la poupe, jusqu’au moment où les flammes qui sortaient violemment des fenêtres de la chambre du conseil rendirent impossible le maintien de cette position.
«
Et néanmoins, lorsqu’une heure après l’arrivée du capitaine Cobb à la Cambria, l’embarcation laissée en arrière accosta à son tour, ramenant le seul soldat qu’il eut été possible de déterminer à fuir, le capitaine de la Cambria ne voulut point permettre aux matelots et au lieutenant de monter à bord, qu’il n’eût reconnu que la chaloupe était montée par M. Thomson, jeune officier qui avait fait preuve dans cette 324
journée d’un zèle et d’un dévouement remarquables. »
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