IV – DESRUES

 

 

J’ai dit plus haut que nous étions loin d’apporter une âme également sereine dans toutes les exécutions qu’il nous était ordonné d’accomplir ; j’ai raconté comment ce glaive de la justice, que la fiction fait sourd et aveugle, pouvait éprouver le vertige du doute en accomplissant sa terrible mission, comment le sang répandu pouvait laisser dans nos âmes ces vagues inquiétudes qui ressemblent de si près au remords. Quelquefois aussi, la grandeur du forfait que nous avions à châtier triomphait de l’impassibilité que la loi exige de son ministre ; lorsqu’elle nous commandait de faire rentrer dans les ténèbres quelqu’un de ces monstres à face humaine, que l’enfer vomit quelquefois pour l’épouvantement des générations, nous ne pouvions ne pas éprouver une émotion profonde en portant la main à ce qui pouvait alors vraiment paraître l’épée de Dieu.

Antoine-François Desrues fut un de ces monstres.

Ses crimes inspirent à la fois une secrète terreur et un invincible dégoût. On s’épouvante de cette hypocrisie qui atteint quelquefois au génie, et on ne saurait toucher à cette fange de sentiments bas et pervers, qui tous ont l’assassinat pour moyen et la cupidité pour but, sans sentir le cœur se soulever.

Antoine-François-Michel Desrues était né à Chartres, le 20 janvier 1744.

Son père, Michel Desrues, était marchand de blé, si on s’en rapporte au contrat de mariage de François-Michel ; mais les pièces de la procédure lui donnent la profession d’aubergiste. Il est probable qu’il exerçait simultanément les deux états : le second lui ménageant avec les fermiers beaucerons des relations dont devait singulièrement profiter le premier.

Michel Desrues mourut en 1748, en laissant quatre enfants dont le personnage qui nous occupe était l’aîné. Lorsque les crimes de Desrues eurent attiré la célébrité sur son nom, une de ses sœurs était professe, l’autre novice au couvent des Dames de la Visitation, à Chartres ; le frère était cabaretier.

Resté orphelin à l’âge de quatre ans, car sa mère avait suivi de bien près son père dans le tombeau, François-Michel Desrues fut recueilli par un de ses oncles.

Pour Desrues, comme pour Cartouche, la légende n’a pas manqué d’émailler le premier âge de perversités enfantines par lesquelles le bambin prélude aux forfaits de son âge mûr. Malheureusement, les historiettes que racontent les deux biographes de Desrues, Cailleau et Baculard d’Arnaud, ne sont pas d’accord avec le trait caractéristique de la physionomie de ce criminel, une hypocrisie poussée jusqu’à ses dernières limites ; cela seul me ferait douter de leur authenticité et je me dispenserai de les reproduire. D’ailleurs, il me semble que cette curiosité qui s’attache aux criminels exceptionnels ressemblerait par trop à de l’intérêt, si elle allait jusqu’à s’enquérir des moindres détails de leur enfance.

Son oncle l’avait mis en apprentissage chez le ferblantier Legrand, à Chartres, puis chez la veuve Cartel, quincaillère ; il ne fit que passer dans ces deux maisons.

Desrues n’avait aucune des aptitudes qui caractérisent l’ouvrier ; être aussi féminin que masculin, chez lequel, dit Cailleau, le sexe était tellement indécis, qu’il fallut une opération pour lui procurer le caractère distinctif de la virilité, s’il avait une vocation, elle devait le pousser vers une de ces professions mixtes qui conviennent également à l’homme et à la femme, et dans lesquelles les mêmes soins, les prévenances, les caquets, jouent le rôle que remplissent la force et l’habileté clans un autre état.

Aussitôt que Desrues fut libre de consulter ses goûts, il se fit garçon épicier, et, après un stage chez un marchand de la ville de Chartres, vint à Paris, où il se plaça en premier lieu chez un épicier de la rue Comtesse-d’Artois, puis chez la belle-sœur de son premier maitre, qui était elle-même épicière dans la rue Saint-Victor. Ici, le vrai Desrues se dessine : Cet être souffreteux, incomplet, qui mérite à peine le nom d’homme, est dévoré d’ambition ; il a rêvé qu’il sortirait de la foule, qu’il arriverait à la fortune et aux honneurs, et, du bas-fond social où il végète, il a vu, avec une sûreté de coup d’œil qui fournit la mesure de l’énergique volonté de son tempérament, le premier échelon qui facilitera son ascension.

Desrues n’était pas depuis plus d’un mois chez la veuve que celle-ci en raffolait. Elle l’aimait non pas seulement à cause de son caractère doux, affable, bienveillant, de sa vie réglée et religieuse, mais encore et surtout en raison de la multiplicité de clients nouveaux que sa politesse, son air doux, ses façons obséquieuses avaient attirés à la petite boutique de la rue Saint-Victor.

Levé avant le jour, il recevait les chalands. Doué de facultés d’assimilation extraordinaires, admirable comédien, il avait saisi avec un grand tact le côté faible de tous ceux avec lesquels il se trouvait en rapport, et il parlait à chacun sa langue. Sans façon et bon enfant avec le vulgaire, facétieux avec ceux qui aimaient à rire, il acquérait une sorte de distinction lorsqu’il avait affaire à quelques bourgeois ; il affectait les dehors de la piété la plus sincère avec le clergé et les dévotes. Jamais il ne sortait que pour aller aux offices ; sa ferveur était si grande qu’il avait obtenu de sa maîtresse de lui louer un banc à Saint-Étienne-du-Mont en sacrifiant la moitié de ses gages à cette œuvre pie.

L’habileté de cette conduite n’avait point échappé aux fortes tètes du quartier qui disaient déjà : Le petit Desrues, ou plutôt ma commère Desrues, car c’était ainsi qu’on le nommait dans la rue Saint-Victor, ira loin. 

On ne s’étonna donc pas, lorsqu’en janvier 1770 on apprit que Desrues venait d’acquérir le fonds d’épicerie de la veuve.

Comment acheta-t-il ce fonds ? Comment paya-t-il le prix de cet achat ? Desrues a assuré, et ses deux biographes ont répété, qu’il avait eu trois mille cinq cents livres de sa part de l’héritage paternel. Peut-être est-il permis de présumer que la bienveillance de sa maîtresse lui facilita cette acquisition.

Quoi qu’il en fût, il avait vingt-six ans lorsqu’il fut reçu marchand, au mois d’août 1770.

Une fois établi, que fit Desrues ? Cailleau et Baculard prétendent que le vol et l’incendie l’aidèrent à arriver à une fortune qu’on estimait très importante ; mais il n’y a rien de positif dans ce qu’ils avancent, et, en admettant cette donnée, il faudrait admettre alors que ces actes eussent été bien cachés, puisque l’instruction minutieuse, dont les antécédents de Desrues furent l’objet, ne put rien incriminer dans cette époque de sa vie.

Desrues devait être décidé à arriver à tout prix, c’est-à-dire à ne pas reculer, même devant un crime pour atteindre le but vers lequel il tendait ; mais il me semble qu’une nature essentiellement calculatrice, comme l’était la sienne, ne se décide au crime que lorsqu’il est indispensable à ses projets, que lorsqu’elle a épuisé tous les autres moyens d’obtenir l’accomplissement de ses desseins.

Ce qu’ambitionnait Desrues, ce n’était pas seulement la richesse, c’était la considération. Cette considération, non seulement pour lui, elle avait son prix comme moyen, mais il était vain et il la regardait comme le plus envié de tous les résultats définitifs. Il était trop avisé pour aventurer à bas prix ce but de ses aspirations.

Il me paraît donc probable qu’il fit honnêtement son petit trafic d’épicier ; peu scrupuleux sur les fraudes, sur les falsifications, et s’en donnant à cœur-joie, fourbant même si l’occasion s’en rencontrait, mais encore convaincu, durant ces deux années dans lesquelles l’œil investigateur de la justice ne trouva rien à reprendre, que l’on pouvait parvenir à la fortune avec ce qu’il appelait de la probité. 

En 1772, une de ces nouvelles, qualifiées par les superlatifs de Madame de Sévigné, mettait en émoi tout le quartier Saint-Victor.

La commère Desrues se mariait ; il épousait une jeune fille, riche et titrée, qui allait faire de lui un gros seigneur et lui ménageait ses entrées à la cour. 

Ce mariage est un roman dont les très sérieuses péripéties semblent appartenir bien plutôt à la fiction qu’à la vie réelle.

Comme dans un véritable conte de fée, l’ambitieux épicier avait découvert sa pseudo-princesse dans une échoppe de la rue de Charonne.

La fée, dont la magique baguette devait métamorphoser le magasin de l’épicier en palais, se nommait Marie-Louise Nicolais. Elle n’était ni belle, ni intelligente. Son père, bas-officier d’artillerie était mort ; sa mère avait épousé, en secondes noces, un savetier, paresseux et ivrogne, qui les laissait dans un tel dénûment qu’elles nattaient des paillassons pour vivre. Mais si de dot il n’était pas question, l’épousée avait cependant dans son bagage matrimonial une aventure qui devait ouvrir des horizons bien dorés à l’aventureuse imagination de Desrues et qui lui procurait, en outre, le moyen de fournir des éblouissements aux esprits crédules sur lesquels il comptait pour arriver à ses fins.

Voici quelle était cette aventure.

Un gentillâtre nommé Despleignes du Plessis, habitait naguère une espèce de donjon féodal, à moitié ruiné, que l’on nommait le fief de Caudeville et qui était situé dans les environs d’Auxerre.

Ce Despleignes du Plessis était une façon de misanthrope rustique, doté de toutes les petites passions particulières aux petits esprits, avare, bourru, et si méfiant, qu’il ne souffrait pas même la présence d’un domestique dans sa tourelle. Haïssant ses voisins qui le lui rendaient bien, tracassant ses fermiers, et faisant une guerre acharnée aux braconniers, qu’en sa qualité de fervent disciple de saint Hubert, il haïssait comme autant de pestes.

Un jour on le trouva étendu sans vie, dans son fauteuil, au coin de l’âtre, et la poitrine trouée par une charge de plomb à lièvre.

Le crime était flagrant ; car la fenêtre était restée ouverte, et les fusils du mort étaient tous chargés dans leur râtelier ; cependant les investigations de la justice furent impuissantes, et fermier malmené, ou braconnier mécontent, l’assassin ne fut pas découvert.

Mais Despleignes du Pléssis était assez peu intéressant pour qu’il n’y ait pas lieu de s’étonner qu’on oubliât assez promptement le mort, pour ne songer qu’au partage de son héritage.

Or, la fille du sous-officier Nicolais, avait une part à revendiquer dans la succession du gentillâtre, et voici comme.

Despleignes n’avait pas toujours été Despleignes, écuyer, seigneur de Caudeville, Herchies et autres lieux ; il s’était appelé Béraud, et son père avait tenu boutique à Beauvais, peut-être dans les conditions si courtoises de M. Jourdain, mais à coup sûr non moins lucrativement que le bourgeois-gentilhomme, car il avait ramassé assez d’écus dans son commerce pour acheter les fiefs dont il vient d’être question, et ménager à son fils cette métamorphose du Béraud en Despleignes du Plessis. L’arbre généalogique du défunt se trouvait ainsi greffé de quelques parentés parfaitement roturières, et, en qualité de cousine issue de germaine, Thérèse Richardin, veuve Nicolais, épouse en secondes noces du savetier Caron, et mère de la future madame Desrues, avait ses droits dans la succession du hobereau.

C’étaient ces droits qui avaient tenté le petit épicier, c’étaient eux qu’il épousait.

Le contrat fut passé en bonne forme, et avec non moins de cérémonial que s’il se fût agi de vraiment hauts et puissants seigneurs, par devant maître Rendu, notaire à Paris. Desrues savait tout le prix d’un acte comme celui-là dans l’exploitation qu’il entendait entreprendre. Il y était stipulé que les futurs époux seraient communs en meubles, immeubles et conquets. Desrues estimait son apport en marchandises, meubles et créances liquides, à vingt mille livres. La dame Caron, évaluait à mille livres le trousseau et les meubles de la demoiselle Marie-Louise Nicolais, sa fille ; et enfin, en faveur de ce mariage, ladite dame Caron, pour ce autorisée par son mari, constituait en dot une part de la succession non encore liquidée, mais inventoriée, de messire Jacques-Jean Despleignes du Plessis, chevalier, seigneur de Caudeville, Herchies et autres lieux, part fixée au tiers, les autres ayant-droits étant un sieur Laurent, oncle à la mode de Bretagne, et une Marie-Charlotte Courtonne, cousine germaine du défunt. Cette part était fixée au tiers des droits de la dame Caron. 

Desrues n’est pas plutôt en possession de ce qu’il a considéré comme devant être l’instrument de sa fortune à venir, qu’il se met à l’œuvre avec l’énergique âpreté qui le caractérise.

La donation de son contrat est signifiée par lui à ses co-héritiers, par acte insinué à Montereau, ès mains de l’oncle Laurent, et à Paris, ès mains des époux Courtonne.

Ce jalon posé, il songe à s’approprier en son entier la part réservée à sa belle-mère, et les époux Caron ne sont pas de force à tenir tête à ce rude jouteur ; il les caresse, il les amadoue si bien, il fait si éloquemment ressortir à leurs yeux les difficultés dont il les débarrasse, qu’ils acceptent presque avec reconnaissance la transaction qu’il leur propose.

Les deux tiers réservés au savetier et à sa femme leur furent rachetés moyennant un principal de trente mille livres, dont cinq mille étaient acquittées par voie de compensation, ce qui signifiait que Desrues se taillait un supplément de dot dans la succession. Sur les vingt-cinq mille livres qui restaient, les époux Caron reçurent mille livres ; le reste fut échangé en une rente de douze cents livres à leur profit, avec cette clause qu’en cas de décès de la dame Caron, la moitié de cette rente serait servie au mari survivant.

Mis au lieu et place de ses hoirs, Desrues attaqua les cohéritiers. Il eut facilement raison de l’oncle Laurent. C’était un de ces bourgeois du vieux temps qui faisaient de la philosophie épicurienne sans le savoir, une des plus vaillantes fourchettes de la ville de Montereau, qui accomplissait avec la même béatitude tous les actes de son existence, et qui trouvait que le papier timbré noirci à son intention avait déjà trop souvent troublé le calme de ses facultés digestives. Il accepta les offres de Desrues et consentit aisément à s’accommoder, pour sa part, de la vaisselle d’argent et des meubles du donjon de Caudeville.

En revanche, les époux Courtonne se montrèrent intraitables ; conseillés par un de ces procureurs madrés et retors qui foisonnaient dans la grande ville, ils n’étaient nullement disposés à céder leurs droits sans compensations avantageuses, et ce n’était pas l’affaire de Desrues.

Toutefois, le partage se trouvait déjà singulièrement simplifié. Sa part n’était point encore la part qu’il avait rêvée, c’est-à-dire celle du lion ; cependant il arrivait pour moitié dans la division de cet héritage, dont le neuvième seulement lui avait primitivement appartenu, et il pouvait baser quelques opérations sur une liquidation dont son imagination resterait libre d’embellir les futurs résultats aux yeux de ceux qu’il aurait à y intéresser.

Il était temps, car le petit épicier se trouvait aux prises avec de sérieux embarras.

Bien avant son mariage, il ne s’en était pas tenu à débiter son poivre et sa cannelle. Affriandé par ses appétits, il avait mordu à l’appât des gros bénéfices que présentent les affaires dites véreuses, négociations interlopes, achat et vente de créances et de marchandises, prêts sur gages et à la petite semaine, et il y avait laissé les plus belles plumes de ses ailes. 

Mis en goût par la succession, ébloui par son mirage, il travailla plus en grand, mais toujours dans le milieu où il avait jusqu’alors tripoté, et sans se montrer plus prudent ni moins avide ; il se trouva qu’il n’avait élargi que le cercle de ses pertes, qui devinrent bientôt assez considérables pour nécessiter des emprunts et des achats à longs termes, qui achevèrent de bouleverser sa situation.

En même temps, Desrues n’osait plus s’avouer à lui-même qu’il était épicier. La modestie de cette profession cadrait si mal avec les visées ambitieuses de celui qui l’exerçait !

Ce n’était pas seulement la succession Despleignes qu’il avait entendu exploiter, c’était la parenté nobiliaire qu’elle constituait à son épouse.

Déjà, dans le contrat de mariage, il avait subrepticement raccourci le nom de Nicolais de sa consonne finale. Un tréma de plus, et madame Desrues appartenait sans conteste à une des plus illustres familles de robe de ce temps-là. Mais le moyen de revendiquer cette illustre origine dans une officine de la rue Saint-Victor ! 

En décembre 1773, Desrues vendit son fonds. Il le vendit à perte, mais peu lui importait ; sa nouvelle individualité avait ses coudées franches ; ce n’était pas trop que du sacrifice de quelques mille francs pour acquérir la liberté de prendre son essor.

Il s’installa dans un vaste appartement de la rue des Deux-Boules-Sainte-Opportune, paroisse Saint-Germain-l’Auxerrois, sous le titre élastique de négociant ; le fameux tréma fit son apparition triomphante sur le nom plébéien de mademoiselle Nicolais, devenue de Nicolaï ; il parla à tout propos de son château de Caudeville, de sa seigneurie d’Herchies, de ses bois, de ses prés et de ses étangs, et, en conséquence de toutes ces grandeurs, il ne crut pas pouvoir faire moins que de s’intituler Desrues de Bury.

M. Desrues de Bury continua le métier qu’avait ébauché Desrues l’épicier, celui d’usurier ; seulement, sa manière de le mettre en pratique était assez originale. La vente de son magasin était loin de lui avoir suffi à satisfaire tous ses créanciers ; son passif montait à la somme de quinze mille huit cents livres, et il n’avait à son actif que son mobilier, un peu d’argent comptant et quelques créances d’un recouvrement problématique ; pour suppléer au manque de fonds, il emprunta lui-même pour prêter à sa clientèle ; il est vrai qu’il empruntait probablement avec la volonté très arrêtée de ne jamais rendre, et que ses rapports avec cette nouvelle clientèle, composée de gens fort ruinés, mais très titrés, devait singulièrement flatter sa passion dominante, qui paraît avoir été la vanité.

L’historique des opérations de Desrues ne saurait entrer dans le cadre de mon récit ; il doit me suffire de constater que chacune de ces opérations fut un désastre, que, bien loin de voir réaliser le rêve qu’il avait caressé, Desrues marchait à grands pas à sa ruine, que de 1774 à 1777, son passif, qui avait été de quinze mille huit cents livres à l’époque de la vente de son fonds, s’était élevé à plus de soixante mille livres ; qu’à cette dernière date la succession Despleignes du Plessis se trouvait grevée d’une obligation notariée consentie par la femme Desrues au profit d’un sieur Liefman Calmer, en remboursement de marchandises vendues par l’ex-épicier à moitié prix de leur valeur ; que le moment était venu où toutes les ressources de l’astuce, de la fourberie, ne pouvaient plus rien pour le sauver ; où il ne pouvait échapper à une catastrophe de plus en plus imminente que par la fuite ou par un crime.

Je vais, en introduisant de nouveaux personnages en scène, apprendre à mes lecteurs comment Desrues s’y prit.