III - AVÈNEMENT DE CHARLES-HENRY SANSON
C’est au mois de janvier 1754 que Charles-Jean-Baptiste Sanson fut atteint de la maladie qui ne devait plus lui permettre de remplir ses pénibles fonctions. Son fils aîné, Charles-Henry, déjà âgé de quinze ans, grand et robuste pour cet âge, se trouvait par cela même en état de le remplacer avec le concours de vieux aides tout dévoués à la maison. Mais c’était, en quelque sorte, pour la seconde fois que l’échafaud tombait en minorité et passait en des mains qu’on pouvait taxer d’inexpérimentées, il n’en fallait pas davantage pour nous faire disputer cet apanage de famille et donner l’éveil aux convoitises qui nous l’enviaient.
Dès que la maladie de mon bisaïeul fut connue, et bien que, grâce à son fils, le service n’eût point souffert d’interruption, sans qu’il eût été besoin de recourir à aucune assistance étrangère, la place d’exécuteur à Paris n’en fut pas moins l’objet d’une foule de sollicitations et d’intrigues de toutes sortes.
Il semble que Dieu n’eût accordé une si longue vie à Marthe Dubut, que pour veiller fidèlement sur la transmission de ce sanglant héritage. Ce fut encore elle qui mit à profit ses vieilles relations avec la magistrature pour assurer au petit-fils l’emploi du père et de l’aïeul. Lorsqu’elle fut obligée d’avouer l’extrême jeunesse de Charles-Henry Sanson au procureur-général, celui-ci émit le doute, facile à comprendre, qu’un adolescent de quinze ans à peine pût suffire aux exigences d’un pareil métier.
— Rassurez-vous, monsieur le procureur- général, répondit hardiment cette singulière femme, il est grand et fort, et si vous voulez bien me permettre de vous le présenter demain, vous verrez qu’il marque bien plus que son âge et ne ferait point mauvaise figure dans la voie que lui ont tracée ses pères.
— Amenez-le, fit le magistrat qui, au fond, ne demandait pas mieux que de voir se perpétuer dans la même famille une pareille judicature.
Le lendemain, Marthe Dubut revint triomphante avec mon grand-père, dont la constitution vigoureuse et la gravité précoce satisfirent complètement le procureur-général, à qui il suffit d’un coup-d’œil pour les remarquer. Toutefois ce magistrat ne voulant rien terminer définitivement sur cet examen un peu sommaire, il se borna à autoriser, Charles-Henry Sanson à remplacer provisoirement son père, ajournant à plus tard de l’investir légalement de la survivance de l’office. Il en fut de ce provisoire comme de tout ce qui porte ce nom : il dura vingt-quatre ans, et ce ne fut qu’à la mort de Jean-Baptiste, qui eut lieu au mois d’août 1778, que mon aïeul obtint la délivrance des lettres de provision qui le nommaient exécuteur en remplacement de son père, lequel n’exerçait plus déjà depuis 1754.
Au moment où Charles-Henry Sanson et sa grand’mère entraient dans le cabinet du procureur-général, ils se croisèrent avec deux hommes qui en sortaient. L’un était déjà presque un vieillard, mais l’autre était dans toute la force de l’âge. Ils paraissaient se retirer précipitamment, mais pas assez cependant pour qu’à travers la porte qui était restée entr’ouverte, on n’entendît la voix du procureur-général disant à un exempt de police qui sortait derrière eux :
— Accompagnez ces hommes à leur hôtel, et, si dans deux heures ils n’ont pas quitté Paris, faites les conduire à la prison du Châtelet.
En passant devant Marthe Dubut, les deux hommes parurent embarrassés ; mais celle-ci, qui avait d’abord tressailli en les apercevant, se remit de suite et leur lança un regard méprisant.
— Mon enfant, dit-elle à son petit-fils, voici de mauvais parents que vous ne connaissiez point. Il sont venus ici pour vous enlever l’héritage de votre père. M’est avis qu’ils ont été mal reçus. Lorsque vous les reverrez un. jour et que je ne serai plus là, souvenez-vous de ce qu’ils voulaient vous faire.
En effet, ces deux hommes, le père et le fils, exécuteurs dans une ville de province, nous étaient alliés par suite de cet éternel croisement des familles d’exécuteurs entre elles, et instruits de la maladie de mon bisaïeul, ils étaient accourus à Paris pour solliciter sa place. Afin d’assurer le succès de cette intrigue, ils avaient cru ne pouvoir mieux faire que d’offrir à M. le procureur-général une somme de vingt-quatre mille livres s’il leur faisait obtenir la charge. On a vu avec quel mépris ce magistrat repoussa leur tentative de corruption. Ils partirent l’oreille basse, mais fort heureux d’en être quittes à si bon marché.
On me permettra de taire le nom de ces deux compétiteurs désappointés, en raison du lien de parenté qui nous unissait et par ménagement pour leurs descendants qui portent encore ce nom. Pourtant la même chose m’est arrivée à moi, pendant mes sept années d’exercice en chef. Dès qu’on commença à se douter que je ne me donnerais guère la peine de défendre des fonctions qu’on me savait antipathiques et pour lesquelles je n’avais point d’héritier ; c’est inouï ce qui s’ourdit de machinations ténébreuses pour me supplanter ou au moins s’assurer ma succession. Si de pareils détails n’étaient au-dessous du lecteur et de moi, je pourrais raconter ici cette curieuse histoire qui montrerait quelque chose de plus étonnant encore que la résignation avec laquelle nous nous soumettions à nos tristes emplois, ce sont les ambitions de ceux qui nous les enviaient. Je crois qu’il serait difficile de trouver nulle part des types plus avilis de l’abjection humaine.
Mais écartons ce triste sujet et revenons à Charles-Henry Sanson, succédant de fait à son père, en attendant qu’au bout de vingt-quatre ans de cette substitution effective, il lui succède de droit. Il semble que cette circonstance ait été pour Marthe Dubut l’occasion d’entonner son cantique de saint Siméon ; car elle mourut peu de temps après, certaine d’avoir élevé une nombreuse postérité pour le gouvernement de l’échafaud. Depuis quelque temps elle s’affaiblissait de plus en plus et passait les journées entières dans un grand fauteuil à oreilles, où elle travaillait à un interminable tricot, jusqu’à ce qu’elle tombât dans une sorte de somnolence dont il fallait invariablement la tirer aux heures des repas. Elle se levait alors et, malgré la débilité de son grand âge, s’obstinait à vouloir rouler elle-même, avec le seul, concours de Madeleine Tronson, sa bru, le fauteuil sur lequel mon bisaïeul Jean-Baptiste était aussi cloué par la paralysie. Heureusement le salon où ils se tenaient tout le jour était contigu avec la salle à manger, et la brièveté du trajet permettait à Marthe de prendre, sans trop de peine, ce soin maternel qu’elle considérait comme un devoir.
Sa mort modifia sensiblement les habitudes de la maison. Jean-Baptiste Sanson, autant pour fuir les lieux qui lui rappelaient trop cruellement le souvenir de sa mère qu’il avait adorée, que pour essayer si l’air de la campagne n’apporterait pas quelque soulagement dans la triste situation de sa santé, prit la résolution d’aller se fixer avec sa femme dans cette petite maison de Brie-Comte-Robert, qui n’était auparavant qu’une villégiature passagère. Il ne s’en trouva pas mal, puisque nous l’avons vu au moment de l’exécution du comte de Lally-Tollendal, ayant recouvré assez de vigueur pour tenir une promesse qui, d’une espèce de plaisanterie, était devenue la plus sinistre réalité.
A partir du départ de son père, quoique bien jeune encore et à peine majeur, Charles-Henry Sanson était devenu le chef de la famille et de la maison. C’est à celui-là que devait être départi le plus long règne sur ce trône de la mort qu’on appelle l’échafaud. Nous avons assisté, pour ainsi dire, à ses premières armes, dans les monstrueuses barbaries du supplice infligé à Damiens comme châtiment d’une tentative de régicide qui avait plutôt le caractère d’un acte de folie que celui d’un crime ; nous le verrons bientôt, instrument fatal des passions révolutionnaires, consommer à son tour un régicide revêtu des formes juridiques ; nous l’avons vu frappant dans Lally et La Barre les victimes de l’intrigue et du fanatisme ; nous le verrons pendant la Terreur, cette orgie de sang, rivé à son implacable tâche, égorger des milliers de victimes. L’arme de la loi n’est plus un glaive : c’est une faulx et il faut à chaque jour sa moisson de têtes humaines.
Il me paraît impossible de trouver dans aucun pays, sous aucune latitude, sous l’empire d’aucune législation, une personnification plus complète du bourreau, que celle que la Révolution avait créée à mon grand-père. Ministre des représailles populaires, incarnation de la pensée de Marat et de Robespierre, liquidateur des vengeances amassées pendant de longs siècles contre les abus de la monarchie, il semble, à cette époque exceptionnelle, être devenu l’alpha et l’oméga de la politique. La royauté, la Gironde, la Montagne, périssent successivement par ses mains ; toute crise aboutit à lui comme si le sinistre triangle d’acier que ses mains homicides font mouvoir, invention contemporaine qu’on dirait éclose des inspirations de ce temps, renfermait en soi la solution des questions sociales si violemment agitées.
J’anticiperais sur ce qui me reste à dire à une place plus opportune, si je m’étendais ici davantage sur ce sujet. J’ai cru devoir pourtant donner dès à présent une idée de cette longue carrière fournie par mon grand-père au milieu d’événements si tragiques, car cela justifie, et l’épigraphe de ce livre, et ce que j’avançais tout à l’heure en disant que je ne croyais pas qu’il fût possible de trouver une personnification plus complète de l’exécuteur que Charles- Henry Sanson.
Je reviens maintenant à sa jeunesse dont nous connaissons déjà les principaux détails. Ils sont consignés dans ces annales de famille dont il avait repris et suivi sans relâche la continuation, quoi qu’il fût bien loin de prévoir jusqu’à quel point elles se confondraient avec l’histoire du pays.
La dernière partie du règne de Louis XV est sobre de sang. Après Lally et La Barre, la soif est étanchée ; la cour se vautre dans le vice sans le souiller de cruauté. Aussi ne trouvé-je sur le registre de mon aïeul que des condamnés de la Tournelle. Ce sont des scélérats vulgaires, dont les crimes ne dépassent pas ce niveau de dépravation qui est inhérent aux mauvaises exceptions de la nature humaine. La seule chose digne de remarque, c’est que tous ou presque tous avaient interjeté appel devant le Parlement des sentences rendues contre eux par des juridictions inférieures, et que cet appel n’aboutissait le plus souvent qu’à une aggravation de peine. Ainsi il était rare que les simples bailliages condamnassent les malheureux qu’ils avaient à juger à être rompus vifs et attachés sur la roue jusqu’à ce que mort s’en suive, ce qui était assurément un des plus terribles raffinements de férocité que l’imagination humaine ait pu concevoir ; la corde et la potence leur paraissaient un châtiment suffisant. Eh bien, généralement le Parlement n’infirmait la sentence que pour substituer le premier de ces supplices à l’autre. On se demande vainement pourquoi ce surcroît de rigueur de la part d’une cour souveraine, à laquelle ces malheureux ne s’adressaient que dans l’espoir d’obtenir au contraire un allégement à leur sort. Cette roue était un odieux emblème pour la justice, et l’on se sent saisi d’une indignation mêlée de haine en la voyant si souvent figurer dans les arrêts du corps le plus élevé de la magistrature du royaume. Où étaient donc alors ce sens moral si pur, ce calme plein de force et de modération qui n’ont cessé depuis de caractériser chez nous l’action judiciaire ?
Parmi ces crimes obscurs dont je viens de résumer l’ensemble et de tirer le seul enseignement qu’ils puissent offrir, je rencontre, en 1774, un parricide qui mérite peut-être plus d’attention. Un marchand de chevaux, nommé Chabert, domicilié dans l’enclos même du Palais-de-Justice, avait un fils unique à qui il nourrissait l’espoir de laisser son commerce florissant. Malheureusement ce jeune homme répondait mal à cette tendre sollicitude. Adonné déjà à la débauche, non seulement il passait sa vie dans l’oisiveté et les plaisirs, mais encore il aspirait an moment où la mort de son père le rendrait maître d’une petite fortune amassée lentement par le travail, et qu’il avait hâte de gaspiller pour la satisfaction de ses vices.
Au nombre de ses compagnons habituels de plaisir se trouvait un ouvrier appelé Cellier, à qui il n’hésita point à faire part de ses coupables impatiences, qui prirent bientôt la forme d’un projet criminel : celui de se défaire de son père, pour jouir plus tôt de la liberté et de l’aisance qu’il ambitionnait.
Cellier était aussi une nature perverse et un esprit faible : deux raisons pour que la semence perfide des excitations du jeune Chabert fructifiât. Il se laissa gagner, et consentit à commettre l’horrible attentat dont ce fils dénaturé avait conçu le projet. Unis désormais comme deux complices, ils fixèrent ensemble le jour et l’heure où il faudrait agir. Chabert remit lui-même à Cellier un grand couteau qu’il avait pris soin d’aiguiser et d’affiler, pour être plus sûr que le meurtrier ne manquerait pas son coup.
Un soir que Chabert père rentrait chez lui, entre huit et neuf heures, Cellier, qui l’y attendait caché, lui porta deux coups de couteau. Une lutte s’engagea entre l’assassin et la victime, qui, résistant énergiquement, était parvenue à le saisir par les cheveux. Aux cris poussés par son père, le fils coupable accourut ; mais, au lieu de lui porter secours, il se joignit au meurtrier, qui, grâce à ce renfort, put s’échapper. Chabert, épuisé par la perte de son sang, tomba sur le sol, où il resta privé de mouvement.
Des soins donnés à temps auraient peut-être pu sauver ce malheureux ; le monstre sans entrailles qu’il avait pour fils s’éloigna avec l’indifférence stupide de la brute.
Ce crime audacieux avait été commis dans l’enclos du Palais ; les juges du bailliage instruisirent immédiatement le procès. Chabert et Cellier, facilement découverts dans la retraite où ils avaient cru se cacher, furent arrêtés, et une sentence rendue le 12 décembre 1774, déclara : « Mathias Cellier coupable d’avoir assassiné, de guet-apens et de dessein prémédité, le 2 décembre, Antoine Chabert père, en lui portant deux coups de couteau, dont ce dernier était mort dans la même nuit ; et Louis-Antoine Chabert fils, atteint et convaincu de complicité avec ledit Cellier, de l’avoir engagé et sollicité plusieurs fois de commettre cet assassinat, et d’avoir, la veille, essayé devant lui le couteau destiné à commettre le crime. En conséquence, ledit Chabert fils a été condamné à faire amende honorable, nu en chemise, la corde au cou, tenant entre ses mains une torche de cire ardente du poids de deux livres, devant la principale porte de Notre-Dame ; à y être mené par l’exécuteur de la haute justice dans un tombereau, ayant un écriteau devant et derrière portant ces mots : Parricide et coupable de l’assassinat de son père ; et là, tête nue et à genoux, dire à haute et intelligible voix, qu’il a méchamment fait assassiner son père ; après quoi ledit Chabert, avoir le poing coupé sur un poteau placé au devant de ladite église, puis conduit, avec ledit Cellier, dans le même tombereau, sur la place Dauphine, pour y être tous deux rompus vifs, placés ensuite sur la roue, le visage tourné vers le ciel, et demeurer autant qu’il plaira à Dieu leur, conserver la vie ; enfin le corps du parricide être, après sa mort, brûlé sur un bûcher préparé à cet effet, et ses cendres jetées au vent : ses biens et ceux dudit Cellier acquis et confisqués au roi ; ordonnant que la somme de deux cent vingt livres dont ledit Chabert fils était porteur lors de sa capture, et qui a été déposée au greffe du bailliage, soit remise au curé de la basse-chapelle, pour être employée à faire dire des prières pour le repos de l’âme du malheureux Chabert père. »
Le même jour le Parlement confirma la sentence, et renvoya les condamnés au lieutenant-criminel du bailliage du Palais pour faire exécuter l’arrêt.
La rapidité avec laquelle cette affaire fut évoquée, instruite et jugée, montre jusqu’à quel point de pareils forfaits blessaient la conscience publique, et combien on avait hâte de les voir expier par un châtiment exemplaire. Mais cette précipitation s’allie-t-elle bien avec la justice. On dit de Dieu qu’il est patient parce qu’il est éternel. La justice humaine, qui ne peut s’arroger de punir qu’au nom de ce Dieu, source de toute vérité et de toute morale, ne doit-elle pas, à son exemple, se montrer lente si elle veut paraître sûre ? Loin de m’associer aux critiques qu’elles ont parfois soulevées, j’ai toujours approuvé les lenteurs de la procédure criminelle dans la législation moderne. Il est bon que toutes passions aient eu le temps de s’éteindre, toutes impressions extérieures de s’effacer, quand le jour solennel du jugement vient à luire. Nous lisons dans les livres saints qu’il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui revient que pour cent justes qui persévèrent. Il m’a toujours semblé qu’il devait aussi y avoir plus de joie dans le temple de la justice pour une innocence qu’on proclame que pour cent crimes que l’on punit.
Quoi qu’il en soit, le sort de Chabert fils et de son complice n’était que trop mérité. Le parricide étant heureusement un crime rare à cette époque, Charles-Henry Sanson n’avait peut-être pas eu encore l’occasion d’infliger les aggravations de peine qu’édictait l’arrêt : l’amende honorable, l’amputation du poing et la combustion du cadavre. Les grandes exécutions se présentent moins qu’on ne pense dans le cours de nos existences d’exécuteurs. Celles qui alors réclamaient le plus souvent le ministère de mon aïeul étaient la fustigation et la marque, punitions habituelles des voleurs et des faussaires. J’en pourrais faire une longue énumération ; mais elle n’inspirerait au lecteur qu’un sentiment de dégoût, sans exciter son intérêt.
Nos lois modernes, qui tiennent plus de compte de la dignité humaine, ont aboli les peines corporelles. La marque et le carcan ont disparu l’un après l’autre ; je les ai vu rayer de mes funestes attributions. La mutilation, qui précédait l’exécution des parricides, est tombée en désuétude, comme un raffinement de cruauté indigne d’une société civilisée. La crémation des cadavres, la dispersion de leurs cendres au vent, tout cela ne serait plus aujourd’hui qu’une odieuse fantasmagorie qui soulèverait la conscience publique et avilirait la justice. Il ne reste debout que l’échafaud et la mort donnée au nom de la loi ; une voix intérieure annonce au vieux descendant des bourreaux que ces derniers fétiches de barbarie ne tarderont pas à être emportés comme les autres par le souffle du progrès, et que la législation, retrempée aux sources éternelles de la religion reconnaîtra enfin l’inviolabilité de la vie humaine, œuvre de Dieu, que seul il a le droit de détruire.