Chapitre 11 LA MAÎTRESSE DE L’EMPEREUR

– Relevez-vous, madame, lui dit l’empereur d’une voix tellement troublée que le père Rossi, qui ne comprenait rien à cette scène, redouta quelque chose de plus qu’une auguste scène de jalousie. Relevez-vous, après avoir remercié humblement votre souveraine du plus grand service qui puisse être rendu à une mère. Relevez-vous, car il n’y a que les coupables qui restent à genoux, madame.

Clémentine leva, à ces mots, ses beaux yeux sur son royal amant, car elle n’osait regarder Gisèle. Elle non plus ne comprenait rien aux paroles de l’empereur. Que voulait-il dire avec ses remerciements et le service rendu à une mère ? Que venait faire cette reine ici ? cette épouse ? Que lui voulait-on ? Pourquoi lui infligeait-on cette humiliation et ce supplice ? Elle ne pouvait prononcer une parole… et elle restait à genoux… L’empereur alla à sa maîtresse et lui prit la main. Elle fut debout, chancelante.

– Remerciez l’impératrice, madame, qui a bien voulu sauver votre fils du plus grand danger qu’il ait jamais couru !

– Édouard, s’écria Clémentine, recouvrant aussitôt et sa voix et ses forces, Édouard court un danger ! Je viens de le quitter à l’instant même ! Quel danger ? La lettre anonyme avait donc raison ! Quel danger ?

– On en veut à sa vie !

Elle eut une fureur farouche :

– À sa vie… Et qui donc en veut à sa vie ? Qui a dit cela ? Non ! Non ! ce n’est pas vrai ! Édouard n’a jamais fait de mal à personne ! c’est mon enfant… à moi… rien qu’à moi ! Mais parlez ! vous m’épouvantez ! On ne vient pas dire ainsi à une mère qu’on en veut à la vie de son enfant, sans s’expliquer… sans lui dire… Mais parlez ! Qui ? qui en veut à la vie de mon enfant ?

Ce fut encore l’empereur qui parla :

– Votre oncle, madame… l’oncle Baptiste.

– Lui !

Et elle ne protesta pas. Ses yeux, dans sa face blême, devinrent immenses. Elle montra des prunelles de folle. Elle se prit à trembler et laissa échapper dans un râle d’angoisse :

– Le misérable en est bien capable !

L’empereur était déjà sur elle, lui brisant les poignets :

– Parlez ! mais parlez donc ! dites-nous tout ! C’est un misérable, n’est-ce pas ?

Elle n’était plus capable de se défendre, plus capable de mentir… L’idée que son enfant était en danger de mort la laissait désarmée devant ceux qui l’interrogeaient.

– C’est un misérable ? répétait l’empereur, dont les yeux brûlaient le regard de sa maîtresse qui se détourna, ne pouvant en soutenir la flamme.

– Oui, sire.

– Il faut tout nous dire, si vous voulez sauver l’enfant ! notre enfant, Clémentine ! reprit la voix plus terrible de l’empereur. Ce n’est pas votre oncle ?

– Non, sire !

– Alors, vous m’avez menti ?

– Oui, sire.

– Qui donc est cet homme que vous m’avez présenté comme votre oncle ? avec qui vous viviez ? qui a continué de venir chez vous ? d’être reçu chez vous comme un parent ? Me le direz-vous, Clémentine ? Me direz-vous pourquoi vous m’avez menti ?

Elle était retombée à genoux. Il voulut encore la redresser.

– Debout ! Il faut me répondre en face ! Je veux voir vos yeux pour savoir si vous ne me mentez pas encore !

Mais elle se laissait traîner par lui… Et elle se taisait. Alors il la lâcha. Il s’éloigna d’elle un instant, eut un geste terrible de menace… fit quelques pas dans la pièce, regarda l’impératrice qui assistait à toute cette scène sans un mot, sans un geste, les paupières closes… comme morte… puis, faisant un effort prodigieux pour dompter l’effrayante colère qui commençait de galoper dans ses veines en feu… il revint à la misérable à genoux qui ne savait maintenant que répéter en sanglotant :

– Mon enfant ! mon enfant ! Pourquoi en veut-il à la vie de mon enfant ?

– Écoutez-moi, madame, fit l’empereur d’une voix sourde et tremblante, et répondez-moi… car il y va de notre salut à tous… Celui que vous appeliez l’oncle Baptiste est reconnu pour un des plus dangereux criminels d’État… Cet homme a juré depuis de nombreuses années ma perte… et celle de tous ceux qui me sont chers, et peut-être comprendrez-vous ainsi qu’il en veuille à la vie de cet enfant que je chéris à l’égal de vous, madame… Ah ! vous poussez un cri d’horreur ! Vous commencez à comprendre peut-être… Écoutez, Clémentine, je ne vous accuse pas… Un bandit pareil est capable de tromper une honnête femme et vous ne sauriez avoir été sa complice… Non, cela n’est pas possible ! Mais vous allez nous dire ce qu’est cet homme, à vos yeux… et ce qu’il vous était quand vous m’avez connu ?

Il s’arrêta, épouvanté de ce qu’il voyait. Il voyait sur le plancher, une femme qui se traînait, une misérable chair qui se tordait de douleur, qui râlait, que secouaient d’effrayants sanglots, qui demandait grâce. Cela était plus affreux que tout… Son cœur se serra… il étouffait… Alors c’était donc vrai ? Il dit simplement, cependant que des gouttes de sueur perlaient à son front :

– Dites-moi… Cet homme était votre amant ?

Elle fit signe de la tête que oui, que cet homme était son amant. Il reçut le coup debout, mais il fut abattu tout de suite, car ses jambes ne le soutenaient plus et il s’affala dans un fauteuil. Alors elle se traîna jusqu’à ce fauteuil et avança vers lui ses mains nouées qui demandaient grâce.

Il la repoussa brutalement du pied. Et comme elle continuait à gémir, il détourna la tête pour ne plus voir cette femme qu’il avait tant aimée, qu’il avait cru la plus pure de toutes. Il se souvint de ce nom de Barbaraque lui avait dénoncé l’impératrice. Il dit au père Rossi de continuer d’interroger Barbara. Quand ce nom vint frapper ses oreilles, la pauvre femme eut un véritable hurlement !

– Non ! pas ça ! pas ça ! pas ça ! clamait-elle en s’usant les coudes et les genoux au parquet… Pas ça… je ne l’ai pas mérité ! Ah ! mon père, gémit-elle vers le père Rossi, vous m’aviez dit que Dieu l’avait oublié !

Le jésuite tressaillit à ce cri, car l’empereur avait tourné vers lui un regard de glace.

– Vous saviez donc, monsieur ?

– J’ai reçu maintes fois la confession de Mme Bleichreider…

– De Barbara ! interrompit François.

– De Barbara… reprit le père Rossi d’une voix lente et profonde… J’ai été le seul à savoir tout ce que cette femme a souffert, tout ce qu’elle n’a cessé de souffrir… J’ai connu son cœur qui est aimant, et ses remords qui sont sincères.

– Et vous lui avez conseillé de continuer à tromper l’empereur ! exprima avec un mépris écrasant l’impératrice qui se mêlait pour la première fois à cette conversation.

L’empereur fut frappé des paroles de Gisèle.

– L’impératrice a raison, fit-il, très dur… Certes votre conscience vous interdisait de nous dévoiler le secret de la confession… mais elle vous dictait aussi un devoir… elle vous ordonnait de commander à cette fille de cesser ses mensonges… et de dire toute la vérité à son maître.

– Le secret de la confession est si terrible et si parfait que je ne puis répondre à Votre Majesté… Mais je la prie humblement de croire que le ministre de la religion a fait tout ce que celle-ci lui ordonne de faire dans ces tristes conjonctures.

– Il m’a refusé l’absolution… tant que je ne parlerais pas ! fit entendre la misérable Clémentine, qui ne cessait point ses sanglots… Ah ! parler ! parler ! décharger ce poids abominable qui pesait sur mon cœur !

– Et pourquoi ne l’avez-vous pas fait, madame ?

– Sire ! Sire ! ayez pitié de moi ! Nouscraignions de vous porter un coup trop affreux, sire ! Ah ! pardonnez-moi ! Si vous saviez ce que j’ai souffert ! – Et elle put ajouter, la voix basse, honteuse : – Le révérend père devait me fixer le jour convenable à d’aussi terribles aveux.

– Jésuite ! gronda l’impératrice… Il lui refuse l’absolution parce qu’elle ne parle pas, et il lui défend de parler !

L’empereur, dont les ongles déchiraient le bois de son fauteuil, se leva. Son cœur saignait désormais d’une blessure irréparable : mais plus que le cœur encore peut-être, l’orgueil formidable du plus orgueilleux des souverains subissait une épreuve surhumaine. Il était, lui, l’empereur, ridicule devant l’impératrice ! C’est elle qui avait eu raison en toutes choses ! Il avait été joué, berné par une coquette, comme un vieux galant. Les plaintes atroces, la douleur déchirante de Clémentine ne l’émouvaient pas… Il ne pensait qu’à lui… qu’à sa haute figure impériale qui avait été traînée, salie dans la boue d’une basse intrigue…

Et il voulut tout savoir… tout… Il n’y mit aucune pudeur… Il oublia carrément l’impératrice… Et le plus extraordinaire, c’est que Gisèle resta là à entendre ces infamies. Mais les entendait-elle ? Elle restait, parce qu’elle pensait à Jacques Ork ! et qu’elle voulait savoir !

Quant à l’empereur, Jacques Ork lui était tout à fait sorti de l’esprit… Il ne voyait qu’une chose… la jeune fille qu’il avait rencontrée un soir de promenade solitaire et qui s’était réfugiée dans ses bras… cette pure enfant adorable était la maîtresse d’un vieil horloger… Tout… tout… dans cette première idylle amoureuse, comme le reste, n’avait dû être que mensonge ! Tout cela avait été un coup monté ! Oh ! Il commanda brutalement :

– Père Rossi, interrogez ! Demandez à cette fille si elle savait à qui elle avait affaire la première fois qu’elle me vit ?

Le père Rossi posa la question… Mme Bleichreider avait cessé ses plaintes, ses sanglots. Étendue tout de son long, les bras en avant, les mains jointes, la tête enfermée dans les bras, elle paraissait morte ou en prière. Elle entendit, car elle répondit distinctement à la question :

– Oui.

– Et, continua l’empereur, dont l’exaltation recommençait à faire peur, cette rencontre n’était peut-être point due au hasard ? On me recherchait ? On espérait attirer mon attention ?

Même signe affirmatif de la tête, même réponse dans un souffle de la Bleichreider.

– On voulait me séduire ! C’était entendu ? comédie ?

– Oui.

– Et toutes les scènes qui s’en sont suivies… comédie ?

– Oui.

L’empereur s’était arrêté devant ce grand corps harmonieux étalé à ses pieds… Ah ! avec quelle haine il le regardait maintenant…

– Cette ignoble comédie, tonna l’empereur, qui négligeait maintenant d’interroger sa maîtresse par l’intermédiaire du père Rossi, vous l’avez jouée de votre plein gré ?

– Non ! répondit la tête de la Bleichreider.

– Qui vous y forçait ?

– Lui !

Et tout le corps de cette femme fut secoué d’un long frisson.

– Il vous tenait donc bien ?

– Oui.

– Il était votre amant ?

– Oui.

– Où l’avez-vous connu ?

Encore un frisson du corps et le silence.

– Répondez-moi. Je vous demande où l’horloger Baptiste a connu la fille Barbara.

Ce fut comme si le corps avait reçu une décharge électrique. Elle se redressa, montrant une figure de suppliciée.

– Pas ça ! Pas ça ! Pas ça !

Il y avait là un si prodigieux désespoir, une douleur si immense et si sincère, une honte si formidable, que l’impératrice eut enfin pitié de tant de misère. Elle fit un mouvement vers la malheureuse pour la soutenir et elle pria François de lui laisser le soin de l’interroger. Elle avait dès lors la perception que Mme Bleichreider était une victime, elle aussi, de ce monstre.

Elle eut voulu faire cesser au plus tôt le supplice de cette femme si Clémentine ne se refusait pas à lui donner les renseignements précisdont elle avait besoin concernant le sinistre horloger. Mais François voulait à toute force savoir jusqu’où était allée l’hypocrisie de sa maîtresse et sa stupidité à lui.

Il repoussa l’impératrice. Et il reprit la malheureuse, l’entreprit, la tortura, se tortura, et il apprit enfin l’atroce vérité.

Il sut où l’horloger était allé chercher Barbara, pour la lui offrir à lui, l’empereur ! Il sut où M. Baptiste avait connu sa douce, sa pure, sa chaste Clémentine. Dans une maison publique de Venise !

Oui, c’était dans un bouge fréquenté par des matelots… qu’il était allé chercher cette pourriture nommée Barbara, qui avait déjà traîné dans dix autres bouges et qu’il destinait au lit de l’empereur et dont l’empereur devait avoir un enfant. C’était ça, la mère d’Édouard… Et il apprit que deux ans seulement avant qu’elle ne fît sa connaissance à lui, François, au Graben, l’horloger maudit était venu, l’avait sortie de cette petite maison dont la lanterne s’allumait chaque soir dans une ruelle infâme.

Il sut que pendant ces deux années, le sauveur de Barbara avait si bien travaillé à la transformer, à l’instruire, à l’éduquer, que son élève était vite devenue méconnaissable ; enfin, il était si bien parvenu à lui donner tous les dehors de la vertu qu’il l’avait rendue réellement vertueuse, et qu’elle avait bientôt conçu pour son ancien état une haine, une honte indicibles. La reconnaissance de Barbara était immense. Et elle se demandait comment elle pourrait un jour s’acquitter de cette formidable dette quand elle apprit du mystérieux horloger ce qu’il attendait d’elle : se faire aimer d’un homme sur le chemin duquel il la plaça dès leur installation à Vienne aussi souvent qu’il le put et qui était l’empereur. Il lui apprit son dessein, implacablement.

D’abord elle se révolta. Mais il lui fallut bien céder devant la menace de se voir replongée dans la misère et dans la tourbe d’autrefois ! Elle eût voulu se sauver ! Elle ne le pouvait pas. Il avait juré qu’il la poursuivrait partout, où qu’elle allât, et qu’il dénoncerait à tous Barbara, la fille du quai des Esclavons. Elle se soumit.

Ce qu’on lui demandait était bien infâme ! Ce dont on la menaçait était plus infâme encore… On lui demandait d’aimer un homme… Elle en avait connu tant d’autres ! Elle se soumit. Elle pensait que cette aventure pourrait servir à la sauver de cette tutelle détestée… Et elle avait fini par accepter le rôle qu’on lui dicta… L’aventure avait réussi au-delà de toute espérance ! Elle avait été aimée de l’empereur, et elle l’avait aimé ! Et les remords étaient venus, les déchirants remords ! Et l’autre, l’autre ! l’horloger veillait au fond de l’alcôve ! sur son œuvre ! sur le bonheur de son élève… sur sa maternité… sur son enfant !

Oh ! cette confession ! ces cris ! ces hoquets ! ces larmes ! ces aveux ! ces silences ! L’abominable histoire fut arrachée à la malheureuse par lambeaux. Et quand elle eut fini, quand il l’eut tramée, pantelante, dans tout ce hideux passé, il n’entendit point ses cris de grâce, ses supplications délirantes, et il la rejeta jusqu’à la porte, avec des injures affreuses, pendant que Gisèle et le père Rossi eux-mêmes pleuraient.

Et sur le seuil de la porte, il la retint encore, les yeux injectés de sang, la bouche grinçante.

– Et après ? rugit-il… après ? tu as continué à le recevoir ! tu as continué à l’aimer ! tu le recevais chez toi ! tu continuais à le subir !

– Non ! non ! je te jure ! Oh ! François ! je te jure ! sur la tête de ton enfant !

– Misérable ! siffla-t-il… tu me parles de mon enfant… La première fois que je suis venu te surprendre, chez toi, la nuit… qui donc ai-je trouvé dans ta chambre ? L’oncle Baptiste ! Ton bon oncle Baptiste ! Eh bien ! va donc le rejoindre !

Et il la poussa du pied dehors, refermant la porte sur elle, retournant vers l’impératrice et le jésuite sa face terrible de vieux lion blessé à mort. Il attendit quelques minutes que le tumulte qui gonflait ses veines se fût apaisé dans sa poitrine haletante, et il dit à Gisèle :

– Vous avez raison, madame… il faut maintenant nous occuper de cet homme et le retrouver coûte que coûte. – Et se tournant vers le père Rossi : – Je vais vous apprendre une chose bien étrange, monsieur ! L’impératrice croit que ce Jacques Ork, que nous cherchons en vain depuis tant de mois, n’est autre que l’oncle Baptiste lui-même.

Le père ne put, à cette parole, retenir une exclamation.

– Oh ! Oh ! fit-il… Cela pourrait expliquer bien des choses ! Il y a dans l’existence de ce jeune homme que nous interrogeons en ce moment au couvent des séraphins… un M. Baptiste… Ah ! Ah ! mais alors ! le danger qui menace Votre Majesté est bien proche ! bien terrible ! Cet homme, l’oncle Baptiste, a dû préparer des choses…

– Il a préparé, reprit François d’une voix tonnante, il a préparé, exclusivement pour moi, une Mme Bleichreider dont j’ai un fils que j’adore… Il a préparé le petit Édouard ! Prenons garde !

– Oui, hâtons-nous ! fit l’impératrice. Mais que faire ? qui nous dira où est cet horloger maudit ? Oh ! il ne doit pas être loin d’ici ! Je l’ai suivi jusqu’ici !

À ce moment toute la maison retentit d’un cri effrayant… d’une clameur sauvage :

– Mon fils ! Mon fils ! Édouard ! Édouard !

L’empereur, l’impératrice, le père Rossi se ruèrent hors de la pièce, et l’appel désespéré de Clémentine leur arriva si déchirant qu’ils coururent comme des insensés… François avait bondi, et déjà il escaladait les étages quand une furie apparut qui se tordait les mains.

– Mon fils ! On m’a volé mon fils ! C’est lui !

Et elle roula dans l’escalier, s’ouvrant le front sur un coin de marche, inondant les degrés de son sang… François passa par-dessus ce corps agonisant, et continua sa course vers la chambre d’Édouard…

La chambre était vide… toutes les chambres étaient vides ! L’empereur appela les domestiques… pas un ne répondit… toute la maison était vide ! Tous ceux qui avaient mission de veiller sur Édouard avaient disparu avec lui… Et sans doute pour qu’il n’ignorât point d’où venait ce dernier coup, l’empereur trouva sur l’oreiller du petit Édouard… une paire de lunettes vertes… la paire de lunettes vertes de M. Baptiste, horloger.