Prologue
Les enfants de six ans de la classe de première année de Méduse la Gorgone à l’école élémentaire Égéenne en Grèce s’étaient moqués d’elle encore une fois, cette journée-là. Ils l’avaient surnommée « Tête de gorgonzola ». Ils s’étaient bouché le nez et avaient dit qu’elle sentait le fromage puant. Mais maintenant que l’école était finie pour la journée et que Méduse était chez elle dans sa chambre, elle prit son crayon vert préféré et une feuille de papyrus pour y dessiner. Au haut de la feuille, elle écrivit :
La reine de la haine : Une bande dessinée hilarante et tout à fait véridique au sujet de moi, Méduse !
— Dans l’épisode d’aujourd’hui, se mit à dire la petite Méduse en commençant à dessiner des personnages en bâtons d’allumettes avec de grosses têtes rondes, les enfants qui m’ont taquinée à l’école seront mis à mal par mes pou-voirs magiques, car je suis la reine de la haine. Yééé ! Et aucun de ceux qui n’ont pas été gentils avec moi ne s’en sortira indemne.
Sortant la langue de côté, Méduse se concentra sur le personnage qui la représentait et qui criait après d’autres enfants.
— C’est le temps de payer votre dû, sales perdants ! Parce que vous vous êtes moqués de moi, je vais maintenant vous donner des coups sur la tête.
Puis elle se dessina en train de les taper avec son arme secrète, un gros fromage magique jaune. Dans un phylactère, près de sa bouche, elle écrivit son mot magique : « Gorgonzola ! » Dans le cadre suivant, tous les enfants qui s’étaient moqués d’elle avaient été transformés en fromage. Ha ! Ha ! Ha !
— Ensuite, moi, la reine de la haine, je cours à la maison rejoindre ma maman et mon papa, dit Méduse à voix basse. Et devinez quoi ! Ils ont été par magie transformés en parents souriants qui m’accueillent à bras ouverts.
Méduse dessina cette scène en quelques coups de crayon. Il y avait sa mère et son père, qui la regardaient en faisant de grands sourires heureux. À côté d’eux, elle dessina deux filles qui lui ressemblaient comme deux gouttes d’eau, car ses sœurs et elle étaient des triplettes.
— Et les sœurs de la reine, qui ne l’ont pas aidée lorsque ces enfants se moquaient d’elle, découvrent qu’elles ont attrapé la gale, continua-t-elle. Alors maintenant, elles sont bannies de la maison et reléguées dans la niche du chien pour toujours, et la reine hérite de leur grande et magnifique chambre pour elle toute seule. Génial !
Puis elle écrivit : « Fin ».
Méduse regardait avec joie sa bande dessinée maintenant terminée. Si seulement dans la vraie vie les choses pouvaient se passer aussi parfaitement !