La très haute
ville
Françoise Ascain
(1971)
Davis habitait la Rue Polaire au n° 382, c’est-à-dire le 382e étage. C’était le quartier déshérité, celui qui ne voyait jamais le soleil. Du n° 1 au n° 400 il en était de même, puisque les rues étaient numérotées à la base de la première esplanade et aboutissaient tout en haut près des nuages.
Tous les dix ans, les habitants de la Très Haute Ville devaient changer de logement, chaque habitant ayant un logement correspondant à ses efforts. L’idéal serait d’habiter la Tour du Soleil ; la tour tournait tout doucement sur elle-même de façon à présenter toujours ses façades principales au soleil, mais là habitaient les membres du Grand Commandement. Ses parents n’ayant aucune chance d’être appelés à de si hautes fonctions, ils n’habiteraient donc jamais la Tour du Soleil. Il fallait se faire à cette idée. Davis soupira. Il s’ennuyait. Il était seul, jamais il ne s’était senti si seul… Quand il retrouvait ses parents le soir et que ceux-ci recouvraient leur mémoire, ce qui leur arrivait de moins en moins souvent, ils parlaient quelquefois d’un temps lointain que lui, Davis, n’avait jamais connu. Bien entendu, c’était chose interdite et un contrôle à l’improviste par radio était toujours possible… Quoi qu’il en soit, il aimait se faire répéter comment on vivait dans un village, dans une maison, dans une école. Surtout ça : l’école. Il aimait faire répéter ça avec tous les détails : le chemin semé d’enfants qui sautillaient cartable au dos, les bancs houleux des classes et les cris perçants des récréations… Comme il aurait aimé, lui aussi, s’asseoir sur un banc côte à côte avec un autre petit garçon, comme il aurait aimé courir dans les champs et pousser des cris joyeux en jouant au ballon… mais la plupart des enfants de la Très Haute Ville ignoraient jusqu’au nom de ces jeux démodés. Quant à l’école, elle se faisait différemment : par le cadran-ordinateur 001, obligatoirement branché, une voix monocorde donnait sur l’écran des explications détaillées sur le cours de maths ou de science, répondait aux questions du jeune étudiant et corrigeait à mesure sur sa table lumineuse les erreurs qu’il pouvait faire.
Deux fois par semaine cependant tous les enfants de cent étages se réunissaient sur l’esplanade O.S.E.N., immense place qui tenait toute la superficie de la ville et se répétait en trois plans superposés. Là, sur l’esplanade 3, la sienne, près de deux mille enfants étaient réunis et des jeux étaient organisés. Jeux de précision, d’adresse, de réflexes, puis chants, danses, mimes ; mais aucun jeu n’était laissé à leur libre choix, de peur qu’ils ne retombent spontanément dans les bêtes petits jeux d’autrefois qui, aux dires des autorités, auraient abruti plusieurs générations !
Davis qui chaque semaine attendait avec espoir ce jour des jeux en revenait chaque fois avec une tristesse au cœur. Il aurait voulu avoir un copain, un seul au lieu de 2 000, il aurait aimé bavarder et partager des idées avec un seul ami de son choix, mais ainsi que tous les autres il n’avait le droit que de prendre part aux jeux de tous et non de converser avec un seul. Toutefois une chose l’intéressait sur l’esplanade 3. Surplombant les montagnes bleutées, les collines dorées, il aurait pu se croire assis sur un nuage, et puis, tout en bas – si loin, hélas – n’y avait-il pas chaque fois la rencontre amicale de quelques toits roses se détachant sur un fond de verdure ?… Plusieurs fois, les chefs de la Très Haute Ville avaient fait mention de ce village : sa présence était une offense à leurs yeux, la honte de leur organisation, disaient-ils, et au moins une fois par an ils parlaient de le détruire. Puis il y avait vote au sein du Comité Suprême, et on l’épargnait, non pour les quelques vieillards obstinés qui ne comprendraient jamais les bienfaits du progrès, mais pour les quelques enfants qui peut-être y vivaient et qui ne tarderaient pas à se présenter d’eux-mêmes devant le pilier d’ascension de la Très Haute Ville. Il n’y avait qu’à attendre. Après on détruirait le village, et cette tache sur la perfection du paysage serait à jamais effacée. Davis ne pouvait s’empêcher de penser à ce village. Il y avait encore des habitants, il le savait, quelques vieillards c’était certain, mais un petit garçon de son âge peut-être aussi ? Qui jouait au ballon ? Qui courait dans les collines ?… Désormais il y pensa sans cesse. Ah ! s’il pouvait s’échapper et courir vers lui… Son imagination débordait. Il le voyait déjà, ce compagnon, petit paysan démodé aux jambes musclées et au visage doré, à côté de lui si pâle et si long… Ils grimperaient aux arbres, ils courraient dans les bois, ils se baigneraient dans les rivières, ils réinventeraient tous les jeux bêtes où l’on rit si fort et ils s’affaleraient de tout leur long en criant toute leur joie…
Le désir devint si fort qu’il se mit à imaginer une évasion possible. Mais par où ? Bien que personne ne songeât à sortir de la Ville, les portes d’accès vers l’extérieur étaient tout de même fermées électriquement. À part un ou deux cas exceptionnels, aucun des habitants de la Très Haute Ville n’avait tenté de s’évader. Pourquoi l’auraient-ils fait ? Ils étaient heureux ici, la vie matérielle leur était simplifiée, la nourriture et le logement assurés, et tout était organisé pour la plus grande perfection de leur intelligence. De plus les distractions ne manquaient pas, ni même les voyages en hélivol ou interplane selon qu’on visitait une ville de cette planète ou d’une autre.
Rien n’était donc tellement surveillé, et pourtant aucune sortie n’était accessible… Prendre l’ascenseur de descente vers les usines souterraines, innocemment comme cela ? Mais comment franchir le pilier de sortie ? Se mêler un dimanche à un groupe de promeneurs ? Il n’y fallait pas songer. Les sorties organisées par groupes choisis de longue date n’étaient réservées qu’aux adultes sûrs, dont les références de loyalisme étaient parfaites, mais aucun enfant n’y avait droit avant l’âge de quinze ans, par crainte qu’une promenade à ras de terre ne fausse son imagination enfantine et ne lui donne des idées réactionnaires. Attendre la fête de la substitution ? En ce jour de liesse où les jeunes adolescents sont admis parmi les adultes, s’échapper devant tous ne présenterait-il pas des difficultés insurmontables ? Toute fuite paraissait impossible.
Davis réfléchissait. Il y avait l’escalier de secours, dont la porte était là, à deux pas de sa chambre comme d’ailleurs dans chaque appartement, mais elle était hermétiquement close. Fermée électriquement, elle devait s’ouvrir de même si quelque danger interplanétaire menaçait un jour les habitants de la Très Haute Ville. Sur ordre de l’ordinateur S.O.S., toutes les portes s’ouvriraient et tous partiraient alors par les escaliers extérieurs. Ne survivraient dans cette descente folle – dans le cas où les ascenseurs seraient en panne ou insuffisants – que les plus résistants et les plus agiles, chose effrayante et impossible à imaginer, mais cependant prévue.
Pour ouvrir cette porte, fallait-il se fier au hasard ? Subitement il se rappela un incident qui s’était passé il y avait un an environ. C’était le jour des jeux et il s’était trouvé seul dans un des ascenseurs qui le ramenait à son étage. Dehors des éclairs déchiraient le ciel et brusquement dans la Ville ce fut l’obscurité totale. Tous les appareils électriques s’étaient arrêtés et les ascenseurs également. Effrayé, il s’était d’instinct précipité sur la porte qui avait glissé sans effort sur elle-même. Il se rappelait bien : la porte s’était ouverte, libérant le passage. Aussitôt d’ailleurs des haut-parleurs s’étaient mis à préciser : « Ne vous affolez pas, ne bougez pas, n’ouvrez aucune porte, ne touchez aucun cadran, dans un instant la lumière vous sera rendue. Ne vous affolez pas, ne bougez pas, ne touchez… » La lumière était revenue en effet très vite, tout cela n’avait duré que quelques secondes, mais ce qui était certain, c’est qu’au moins un instant, au moment même de la panne, le branchement trop lent d’un appareil de remplacement ou une erreur de circuit avait permis à la porte de l’ascenseur de s’ouvrir. La porte de secours, donc, pourrait peut-être s’ouvrir dans une même occasion. Eh bien, se dit Davis, j’attendrai la panne.
À partir de ce moment-là, il changea. Il devint plus affectueux avec ses parents qu’il pensait devoir quitter. Il s’intéressa de moins en moins à ses cours télévisés. Devant l’ordinateur 001 qui émettait les cours et posait des questions, il resta souvent sans parole : les lumières clignotantes de rappel à l’ordre vibrèrent souvent sur le tableau de bord de l’appartement 382. Puis on le crut malade ; des appareils compliqués décelèrent seulement une forte imagination ; à part cela, aucun organe atteint : Davis rêvait, Davis devenait un cas anormal qu’il allait falloir isoler. Heureusement, il s’aperçut de son erreur avant que la cote d’alerte de sa fiche d’observation personnelle fût atteinte ; il s’effraya alors de sa stupidité et fit en sorte qu’on ne le remarquât point, suivit de nouveau ses cours avec quelque intérêt, obtint des résultats moyens, alla sur l’esplanade 3 comme tous les autres, assista aux conférences, conversations publiques, cinéma en relief, mais toujours avec la crainte secrète que la panne n’arrivât ce jour-là. Il fallait si cela arrivait qu’il soit seul et chez lui pour tenter d’ouvrir sans témoin la porte de secours. Il fallait aussi qu’il soit fort pour descendre sans malaise les 382 étages… Les mois passèrent.
Beaucoup de mois. La fête annuelle de la substitution se renouvela deux fois, fête extraordinaire qui réunissait toute la Ville. Elle était organisée pour accueillir les jeunes au sein de la société de la Très Haute Ville et pour remercier hommes et femmes de 50 ans de leurs bons services et les rayer des listes des adultes en leur disant adieu. Désormais, ceux-ci quittaient leurs familles et allaient s’installer dans les étages inférieurs où ils vieillissaient doucement et, disait-on, agréablement. Certains prêtaient leurs corps à des expériences pour le plus grand bien de l’humanité. En tout cas, on ne revoyait jamais ni les uns ni les autres.
À l’occasion de cette fête, toute la ville était illuminée. Sur toutes les esplanades, après les nominations, les remerciements, les discours, après la procession solennelle, on chantait et on dansait après une distribution de pilules dorées, et même ceux qui se quittaient à jamais ignoraient les pleurs. C’était une très grande joie pour tous de savoir que de nouvelles forces allaient se substituer à d’autres affaiblies. Cette année-là, bien qu’il en connût tout le cérémonial, Davis en ressentait aussi toute l’importance : son père faisait partie du groupe dont l’ultime sortie avait été décidée. Pour la dernière fois il allait donc, avec ceux de sa génération, en une grandiose salutation à la Nature, saluer la terre et lui dire adieu. Quant aux jeunes, en ce solstice d’été, ils quitteraient pour la première fois la Très Haute Ville en vue de la grande sortie d’initiation.
Le rassemblement se fit comme d’habitude vers 15 heures sur les esplanades. Il y eut les discours d’usage, les louanges et les blâmes, les promotions et les décorations, puis un des chefs du Grand Commandement lut tout haut la liste des hommes et femmes qui allaient être rayés des membres agissants de la communauté. L’un après l’autre, leur nom et leur chiffre une fois épelés, ils s’avançaient, s’alignant impeccablement devant les ascenseurs rassemblés. Quand ce fut terminé une ovation monta : « Gloire ! Gloire ! Repos et mort ! Hurrah ! » Il y eut un silence, puis de nouveau la voix du chef s’éleva, nommant cette fois les jeunes adolescents admis au rang des adultes. Comme ils se groupaient de l’autre côté de l’esplanade une ovation leur fut également faite : « Gloire, Gloire ! Honneur et vie ! Hurrah ! » Tous les ascenseurs descendirent alors les élus.
Davis perdu dans la foule s’approcha avec elle au bord de l’esplanade et prit place pour assister du haut de la Ville à la procession qui allait avoir lieu à terre. Après un long moment, il put voir se former deux demi-cercles impeccables. C’était les surveillants de la Très Haute Ville. Ils avaient mis leur costume métallique le plus lumineux ; vinrent s’introduire entre les deux demi-cercles les anciens habillés de rouge qui, en une barre sans défaut, formèrent le signe moins. Les jeunes, vêtus d’un rouge non moins éclatant, se disposèrent en une croix positive et parfaite. De très haut, ces deux signes rouges encerclés d’argent qui symbolisaient toute la société de la Très Haute Ville étaient saisissants. De la Ville on hurla, la musique retentit et les trompettes sonnèrent, et des milliers de fleurs artificielles, des milliers de fleurs rouges furent jetées aux élus. Pour toi, mon père, pensa Davis, et il lança ses fleurs. Sous le regard vigilant du service de surveillance, sous celui, orgueilleux, des membres du Grand Commandement, la procession s’ébranla. On la vit faire, lentement et solennellement le tour de la Ville, petits points minuscules traçant en cheminant les signes symboliques sans en ébranler l’ordonnance.
Soudain, on vit un point rouge se détacher du signe négatif, franchir en courant le cercle protecteur… Aussitôt le cercle d’argent se déforma, il y eut affolement, bousculade, ruée, éclair lumineux suivi d’un grand silence. On ramassa une forme rouge, on l’emporta… Pour toi, mon père, répéta Davis, et il jeta ses dernières fleurs. Sur les esplanades la musique s’était tue : ils le savaient pourtant que certains ne résistaient pas à l’épreuve. La joie chez certains jeunes, le regret chez les anciens, l’émotion pour tous avaient quelquefois raison de leurs forces. Beaucoup s’évanouissaient sous le choc émotif, criaient, pleuraient, tentaient de s’échapper.
Très vite, cependant, le cercle se reforma, englobant le Plus et le Moins. La procession reprit en une marche lente et majestueuse : la fête continuait. Discrètement, on ramena dans la Très Haute Ville ceux qui avaient failli ; avec des soins vigilants, ils ne seraient pas complètement perdus pour la société… Quant à ceux qui avaient résisté à l’épreuve, soit qu’ils eussent triomphé de leurs émotions, soit – mieux – qu’ils n’en eussent point éprouvé, ils étaient portés en triomphe, et tandis que les anciens s’acheminaient ensuite vers leur nouvelle résidence, les jeunes en liesse s’enivraient de danses, de chants et de boisson euphorisante distribuée pour les grandes occasions.
Le lendemain de cette fête inoubliable, la ville reprit son aspect habituel. Après avoir rappelé à Davis que le moment était venu de prendre ses pastilles nutritives, le poste émit un cours, tardivement. D’ailleurs la vision en était mauvaise, sans doute à cause de la consommation intense et inhabituelle d’électricité qu’avait occasionné la fête. Le soir, il eut confirmation que son père avait été tué. Il rentra très tôt dans sa cabine personnelle de décontraction et s’allongea sans toutefois brancher encore les appareils de relaxation. Il pensa à la fête de la substitution… Cette tache rouge qui courait, courait puis s’affaissait… Lui aussi, donc… Il sourit : nous étions plus proches que je ne croyais…
Il allait presque s’endormir quand le haut-parleur de la Ville retentit soudain : « Ne vous affolez pas, ne bougez pas, n’ouvrez aucune porte, ne touchez aucun cadran, dans un instant la lumière vous sera rendue. Ne vous affolez pas, ne bougez pas… » Davis, tel un automate, bondit sur la porte de secours, la tira vers lui avec force et vigueur, mais elle s’ouvrit sans résistance… Il passa, la referma sur lui. En cet instant la lumière revint à l’intérieur de la Très Haute Ville. Le cœur battant à se rompre, il s’assit sur la première marche de l’interminable escalier, son corps tremblant comme une feuille.
Quand il se fut un peu calmé et réalisa ce qu’il venait de faire, il eut en même temps une grande joie et une grande peur. Une grande peur, car il pensa subitement que, s’il était pris par le service de surveillance, il serait exilé pendant des années sans aucun espoir de ne jamais avoir le droit d’aller à terre… Il regarda les projecteurs. Ils tournaient tranquillement, balayant les terres environnantes. Personne ne pourrait le voir tant qu’il longerait les escaliers extérieurs. Il s’agirait seulement d’agir avec adresse quand il franchirait l’espace nu qui le séparerait du petit village. Il s’habitua peu à peu à la demi-obscurité : les feux intérieurs de la ville indiquaient suffisamment la courbe de l’escalier. Il se mit en marche. Tous les dix étages, l’escalier s’élargissait, se branchait sur d’autres de plus en plus grands à mesure qu’il descendait. Il pensa à sa cabine, là-haut, sans oser lever la tête, puis à sa mère. « Pourquoi, » dirait-elle, « mais pourquoi fuir une ville si pratique ?… » Donnerait-elle l’alerte avant demain matin ? Demain matin… Les jambes flageolantes, il reprit sa marche. Le temps passa. Les lumières de la Très Haute Ville s’éteignirent tour à tour. Seuls les projecteurs continuèrent à tourner, et les étoiles lui tinrent compagnie.
Du pilier central à la base même de la ville, la descente fut vertigineuse. La pente était raide, presque verticale, les marches hautes et incommodes. Davis se réjouit que ce fût la nuit. De jour, cette descente eût été mortelle, la fatigue, le vertige l’auraient fait s’évanouir, basculer au-delà des marches sans rampe ou glisser jusqu’en bas. La nuit atténuait les distances : il y avait un trou noir, un grand trou noir qu’il fallait éviter en se rejetant contre le mur, et dont il fallait à tout prix oublier la profondeur.
Puis il toucha le sol et s’écroula. Lorsqu’il rouvrit les yeux, les étoiles pâlissaient et l’aube se levait. Il était temps. Il lui fallut faire le tour des piliers de base pour retrouver le village qu’il ne voyait plus. Il foula de ses pieds quelques roses qui avaient été oubliées et en ramassa une. Une pâle lumière lui fit discerner çà et là des taches rouges qui n’étaient pas des roses… Enfin il vit là-bas, au pied d’une colline éclairée de soleil, des tuiles roses. Il courut.
Devant une toute petite maison, un vieil homme comme il n’en avait jamais vu, voûté, ridé, la chevelure abondante et blanche, coupait tranquillement du bois. Il le regarda et reprit son travail. Ensommeillée, blonde et dorée comme un épi de blé, une petite fille sortit sur le pas de la porte et le contempla gravement. « D’où viens-tu ? » dit-elle, pas autrement surprise.
— « De là-haut, de la Ville. »
— « Quelle Ville ? »
— « Mais celle-ci, là… » À leurs airs étonnés, il se retourna et ne vit qu’herbe jaunie, champs et collines à perte de vue…
— « Tu en as une jolie rose, » dit Chloé, secouant ses longs cheveux, « tu me la donnes ? Elle est belle… mais pourquoi elle a du sang, dis ? »