Je suis retournée à Venise cet été. J’ai revu le campo San Stefano, l’église San Trovaso, le restaurant Montin et naturellement les Zattere, tous les lieux où je suis passée avec W. Il n’y a plus de fleurs sur la terrasse devant la chambre que j’avais occupée avec lui dans l’annexe de l’hôtel La Calcina, les volets sont clos. Au-dessous, le rideau de fer du café Cucciolo est baissé et l’enseigne a disparu. A La Calcina, on m’a dit que l’annexe était fermée depuis deux ans. Elle sera sans doute vendue en appartements. J’ai continué en direction de la Douane de Mer, mais elle est inaccessible à cause des travaux. Je me suis assise le long du mur des Magasins du Sel, là où l’eau déborde et stagne en flaques sur le quai. De l’autre côté du canal, sur la Giudecca, les façades de San Giorgio et du Redentore sont recouvertes de bâches. A l’autre bout se dresse la masse noire, intacte, du Mulino Stucky désaffecté.
Mai-juin et septembre-octobre 2001.
[1] Qui auraient, par exemple, décodé le système de décalage que j’ai employé – par discrétion, ou quelque motivation plus ou moins consciente – pour les initiales et les localisations trop précises.