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Logan arriva chez lui vers quinze heures. Hurley l'attendait dans le salon, son ordinateur portable posé sur la table.

- Je viens d'apprendre ton acte de bravoure aux informations. C'est du grand n'importe quoi, fit-elle en l'accueillant.

- J'ai essayé d'être aussi déraisonnable que toi, répondit-il en venant s'asseoir à côté d'elle, après s'être débarrassé de son blouson sur un fauteuil. Allez, montre-moi ça.

Hurley avait connecté à son portable la clé USB qu'elle avait retrouvée chez Brooks. Elle ouvrit les fichiers.

Un temps de chargement et la première photo apparut sur l'écran.

- C'est bien Augeri, fit Logan interloqué.

Le président de l'université de River Falls était totalement nu et léchait les seins de Lucy, qui portait encore sa petite culotte. Amy, elle aussi en culotte, était assise sur le lit, une coupe de champagne à la main.

- Le sale enfoiré, fit-il alors que Hurley passait à la deuxième photo.

Encore Augeri, allongé sur le lit, avec les deux étudiantes. Cette fois, totalement nues, elles s'activaient avec leur bouche à lui donner du plaisir.

Une troisième photo, et toujours les mêmes images pornographiques.

- Je comprends mieux pourquoi il a fouillé de fond en comble les chambres des deux filles, dit Logan, dont le regard était hypnotisé par les photos sur l'écran.

- En tout cas, la chambre ne ressemble pas à celles que Lucy et Amy avaient à l'université. Certainement un motel de la région, constata Hurley.

- Putain ! On a eu faux sur toute la ligne !

Logan était écœuré. Certes, il n'y avait rien de répréhensible dans le fait de coucher avec des filles majeures et de toute évidence consentantes, mais il y avait quelque chose d'obscène dans ces photos.

Cela n'avait rien à voir avec l'amour. Un obsédé en mal de chair fraîche et deux pauvres filles prêtes à tout pour se faire de l'argent.

- Brooks devait être caché dans un placard. Ensuite, je suppose qu'ils le faisaient chanter, dit Hurley, ayant pensé à la même chose.

- Ouais, fit Logan simplement alors qu'une deuxième série de photos apparaissait. Oh merde ! Ah l'ordure !

- J'espérais que tu le connaîtrais. C'est qui ?

- Je te le donne en mille. Le révérend Adams ! Un illuminé radical qui prêche à qui veut l'entendre les vertus de la chasteté avant le mariage, le créationnisme et autres conneries dans ce genre.

Hurley ne put refréner un sourire. Les filles étaient vraiment des malignes. Elles savaient choisir leurs proies. Des personnalités publiques qui ne pouvaient se permettre qu'une telle dérogation aux bonnes mœurs soit connue dans River Falls.

Contrairement à Augeri, Adams avait eu d'autres envies sexuelles. Vêtues de cuir, les filles avaient tout un attirail sado-maso et s'en servaient allégrement sur lui, qui avait l'air en extase.

- Et ça se permet de donner des leçons à tout le monde! Bordel de merde ! jura-t-il alors qu'un gros plan abject lui tirait une grimace de dégoût.

Hurley passa rapidement cette deuxième série de photos et alla à la dernière.

- Le juge McArthur! fit Logan en reconnaissant le visage du magistrat, âgé de près de cinquante ans.

- De mieux en mieux, dit Hurley.

Malgré la neutralité de sa voix, elle aussi était écœurée par ces hommes libidineux qui, oubliant tous leurs préceptes, s'étaient vautrés dans la luxure sans aucune retenue.

Hurley cessa de faire défiler les photos et éteignit son ordinateur.

Un silence pesant s'installa dans le salon. Logan n'arrêtait pas de se frotter le bas du visage. Il n'en revenait pas.

Hurley l'avait pourtant prévenu au téléphone de la présence d'Augeri et du caractère pornographique des photos. Mais c'était une chose de savoir et une autre de voir.

Il se leva du canapé et alla directement au bar leur servir deux verres de whisky.

- Augeri a un alibi, fit remarquer Logan en essayant de faire le tri dans ses pensées.

Hurley prit le verre qu'il lui tendait et en but une petite gorgée. Ses douleurs musculaires s'étaient calmées grâce aux analgésiques, sauf au bas du dos, où une douleur sourde continuait à la faire souffrir.

- Tu me l'as dit : sa femme. Je crois qu'elle mérite une convocation.

Logan but une longue gorgée et, le regard pensif, s'approcha de la fenêtre. Dehors, le soleil baignait la rue d'une douce lumière.

Le calme qui se dégageait des pavillons bien entretenus qui se succédaient avec régularité dans une harmonie artificielle était en totale opposition avec la tempête qui sévissait sous son crâne.

- J'ai une fâcheuse prémonition. Tu vas voir qu'Adams, comme McArthur, aura aussi un alibi, dit-il en se demandant comment agir pour le mieux.

— J'ai du mal à croire qu'il puisse s'agir de l'un d'eux, rétorqua Hurley. Je pense plutôt à un contrat. Un des trois a payé un malade prêt à tout pour un bon paquet de dollars.

Une idée germa dans l'esprit de Logan. Une idée qui, aussi terrible fût-elle, le rassurait cependant un peu.

- Peut-être était-ce vraiment Brooks ? Après tout, je suppose que Lucy et Amy devaient se garder la majeure partie du pactole tandis qu'il ne lui restait que les miettes. Il en a voulu plus. Il a dû faire savoir à une des trois victimes qu'il pouvait résoudre son problème moyennant finances.

Hurley n'avait pas pensé à cette hypothèse. Pourtant elle coulait de source. Brooks était effectivement le mieux placé pour les kidnapper et les tuer sauvagement.

À présent, Hurley avait enfin un mobile. Tout se tenait... si ce n'est qu'elle n'arrivait pas à imaginer ce gamin commettant de tels actes de barbarie.

- C'est probable mais, pardonne-moi, j'ai encore des doutes.

Plus il pensait à cette théorie, plus Logan la trouvait infaillible. C'était exactement comme ça que les choses avaient dû se dérouler.

- Non, Hurley. Tout se tient. Brooks en avait assez de ne pas avoir une part du gâteau plus importante. Sans compter ce qui devait se passer dans sa tête quand il voyait sa petite copine se faire prendre dans toutes les positions par trois gros porcs immondes. Il n'avait plus de respect pour elles. Même s'il participait à ce jeu machiavélique, Lucy et Amy le dégoûtaient autant que ces types.

Un point pour toi, se dit Hurley. Effectivement, cela collait.

Peut-être avait-il été réellement amoureux de Lucy et n'avait-il accepté qu'à contrecœur de participer à ce chantage sordide. À un moment, il n'avait plus supporté de faire l'amour avec une fille qui considérait son corps comme une simple source de revenus.

- Malgré tout, cela reste une hypothèse. Nous n'avons aucune preuve. Notre boulot, c'est de les trouver.

- Tu peux me faire confiance. Ces connards vont parler. D'une manière ou d'une autre, ils cracheront le morceau.

Hurley but une nouvelle lampée de son whisky et se leva avec difficulté.

- McArthur est juge. Il a certainement mis bon nombre de délinquants sexuels en prison. Il peut facilement connaître les adresses de ceux déjà remis en liberté. Dans le cas où ce ne serait pas Brooks, je place McArthur en pole position des suspects, dit-elle alors que son cerveau fonctionnait à plein régime.

- Pas bête, fit Logan en la regardant dans les yeux.

C'était bizarre. Il avait l'impression de revenir quelques années en arrière, quand ils passaient des heures à émettre des hypothèses sur les enquêtes auxquelles ils travaillaient.

Le bon vieux temps !

- Le révérend en deux et Augeri en trois. On a notre tiercé de tête ! fit Logan dans une tentative d'humour.

Hurley salua son effort pour alléger l'atmosphère, mais ne parvint pas à sourire.

- Si tu le dis.

Logan se dirigea vers le fauteuil et récupéra son blouson.

- Je retourne au commissariat. Je vais organiser leur arrestation.

Hurley le retint par le bras.

- Je peux te demander une faveur ?

- Bien sûr.

- Attends demain matin pour les arrêter. J'aimerais participer aux interrogatoires, et là, maintenant, je ne me sens pas vraiment d'attaque.

Logan plissa le front.

- Je les arrête et on les interrogera demain matin, si tu veux.

Hurley secoua la tête.

- Je te connais. Une fois que tu les auras mis en cellule, tu ne pourras pas attendre. De toute façon, ils ne vont pas s'enfuir dans la nature. S'ils craignaient qu'on découvre ces photos, ils auraient fui depuis longtemps.

— Mais c'est peut-être le cas.

— Non, Augeri était encore là mardi et nous a même aidés. Le révérend, lui, a célébré une messe exceptionnelle dans sa paroisse à la mémoire de Lucy, Amy et du fils Sheppard. Quant au juge, j'ai téléphoné au palais de justice en me faisant passer pour une avocate d'affaires, il était encore là cet après-midi.

Logan émit un bref soupir.

- En somme, tu as tout prévu. Il y a quelque chose d'autre que je devrais savoir ?

Hurley fit mine de réfléchir.

- Rien de spécial. Mais, demain, mets tes meilleurs hommes sur le coup : je serais très déçue qu'il y ait encore une bavure. Si Brooks était encore en vie, nous aurions eu un témoin capital dans cette affaire.

Logan lui posa une main affectueuse sur l'épaule et lui dit avec un sourire :

- Tu me prends pour un débutant ? Tu n'as pas à t'en faire. Je vais arranger ça dans la discrétion. Je veux seulement que tu me promettes une chose.

- Laquelle ?

- Que tu sois couchée quand je reviendrai. Tu as besoin de reprendre des forces. Si tu veux mon accord pour participer aux interrogatoires, j'ai besoin d'une Hurley en grande forme, OK?

- Promis.

Elle lui envoya son plus beau sourire et Logan enfila son blouson avant de ressortir.

De retour au commissariat, Logan convoqua ses lieutenants dans la salle de réunion. Les autres agents ne s'en émurent pas. Personne ne posa de question.

Quand ils furent tous réunis, Logan prit la parole d'une voix grave.

- De nouveaux éléments viennent d'être découverts dans le meurtre de Lucy et Amy. Des éléments qui pourraient changer toute notre vision de l'affaire.

Un murmure parcourut le petit groupe.

- L'agent du FBI Jessica Hurley a pratiqué une nouvelle fouille chez Larry Brooks. Elle est tombée sur des photos particulièrement compromettantes.

Ils étaient tous dans l'expectative.

Logan avait évité d'apporter la clé USB. Il était certain que si ses lieutenants voyaient les photos, l'émotion serait bien trop forte. Il ne savait pas s'il aurait réussi à les convaincre d'attendre jusqu'au lendemain pour l'interpellation.

- On y voit clairement le président de notre université, Kenny Augeri, ainsi que le révérend Peter Adams et le juge Steven McArthur dans des positions scabreuses avec nos deux victimes.

Un brouhaha de stupéfaction emplit la salle.

Logan leur laissa le temps de bien assimiler l'information avant de reprendre :

- Il y a fort à parier que c'était Brooks qui prenait les photos en cachette, et qui faisait ensuite du chantage.

- On s'est plantés de type, laissa échapper Morris en poussant un soupir plus audible qu'il ne l'aurait voulu.

Logan s'adressa à lui.

- Possible mais pas certain. Il a peut-être joué double jeu, dit-il avant de leur expliquer sa théorie selon laquelle Brooks aurait vendu ses services à l'une des trois personnalités de la ville.

Chacun se prit à imaginer tous les tenants et les aboutissants de l'affaire. Ça n'allait pas être facile d'arrêter de telles personnalités. En particulier le révérend et le juge, que tout le monde savait être dans les petits papiers du maire.

- Vous êtes sûr que ce ne sont pas des photomontages ? demanda Blanchett.

- Non, définitivement non. Il y a des gros plans qui ne trompent pas. Aucun logiciel ne pourrait arriver à un tel réalisme.

- On peut voir ces photos ? demanda Ascott.

- Hurley est justement en train de les envoyer à Seattle pour vérifier leur authenticité, répliqua-t-il en se félicitant de son sens de l'improvisation. Nous aurons les résultats dans la soirée. C'est pour cela que, jusqu'à nouvel ordre, je ne veux aucune fuite sur ces nouveaux éléments. Augeri, Adams et McArthur sont des personnalités de notre ville. Je ne voudrais en aucun cas que leur nom soit sali si, malgré tout, il s'agissait de faux.

- Si nous lâchons leurs noms, quels que soient les résultats de l'enquête, qu'ils soient coupables ou non des meurtres, la population ne leur pardonnera pas leurs écarts de conduite, affirma Blanchett, très consciente du puritanisme qui régnait sur River Falls.

Logan la remercia du regard pour cette intervention. Les autres lieutenants approuvèrent.

- Au fait, comment va l'agent Hurley ? Elle n'est plus à l'hôpital ? demanda Heldfield.

Mauvaise question ! se dit Logan.

- Elle a eu beaucoup de chance, elle a pu sortir hier soir. Elle sera parmi nous demain, pour mener les interrogatoires avec moi.

- S'il s'agit bien d'eux, évidemment, corrigea Ascott.

- Évidemment, mais ne vous faites pas trop d'illusions quand même. Il n'en tiendrait qu'à moi, nous serions déjà chez ces types pour leur faire cracher le morceau. (Il ajouta d'un ton moins agressif) : Mais nous attendrons les résultats du labo.

Maintenant qu'il avait utilisé cette excuse, il nota en rouge, dans un coin de sa mémoire, de faire parvenir un message à Hurley pour effectivement transmettre ces photos à Blake et à son équipe.

- Moi qui croyais que tout allait enfin redevenir normal ! soupira Heldfield.

- Si les photos ne sont pas truquées, cette histoire va faire un foin de tous les diables, ajouta Morris.

- Vous pensez vraiment que l'un d'entre eux peut avoir commis de tels crimes ? Je veux bien qu'il en ait eu assez d'être sous le joug d'un maître chanteur, mais de là à payer quelqu'un pour leur faire subir de telles atrocités..., s'interrogea Blanchett, dubitative.

- Les tréfonds de l'âme humaine sont insondables, répondit Logan, sentencieux.

- Oui, mais ces hommes sont trop intelligents pour ne pas savoir qu'une telle démarche était éminemment risquée. Pourquoi auraient-ils fait confiance à Brooks, précisément le type qui avait pris les photos ? J'ai du mal à croire que l'un d'entre eux ait pu le payer pour tuer les filles.

Pas bête, se dit Logan.

Alors soit ils l'avaient fait eux-mêmes, mais il n'y croyait guère, soit ils avaient fait appel à une tierce personne et dans ce cas Hurley avait raison. Le juge McArthur était le mieux placé pour embaucher un tel malade.

- Je n'ai pas dit que Brooks travaillait pour l'un d'eux, mais seulement que c'était une possibilité. De toute manière, nous serons plus avancés demain.

- Si les photos sont authentiques, corrigea Ascott une nouvelle fois.

- Si elles sont authentiques, se reprit Logan en souriant.

Mais il n'en doutait pas un seul instant. Il revoyait le visage extasié de chacun des trois hommes. Non, aucun logiciel ne pouvait retranscrire une telle émotion sur un visage à partir d'une photo.

- Bon, je vous veux tous sur le pont à sept heures et demie. Nous les interpellerons à huit heures. (Se tournant vers Ascott, il ajouta :) Si les photos sont authentiques.

Tout le monde sourit, y compris Ascott.

- Et pourquoi pas plus tôt ? demanda Blanchett.

- Je souhaite rester le plus discret possible, même si ce sont bien eux sur les photos. Coucher avec deux filles majeures n'est pas un crime dans notre pays...

- Pour l'instant ! fit Heldfield, un démocrate convaincu.

- Leur entourage ne comprendrait pas qu'on vienne chercher le chef de famille de si bonne heure. Et vous comprendrez que si nous les interpellons à leur travail, fini toute discrétion. Même avec un motif aussi léger qu'une enquête de routine.

Les lieutenants furent d'accord pour valider ce plan d'action.

- Allez, retournez à vos affaires et surtout pas un mot à qui que ce soit, fit Logan.

L'oreille collée à la porte de la salle de réunion, Spike se réjouissait intérieurement. Cet enfoiré de shérif n'allait pas être déçu.

Il ne l'avait jamais porté dans son cœur et la façon dont il lui avait posé des questions sur sa « bavure» lui restait en travers de la gorge.

Il était le héros de la ville et ce connard ne l'avait même pas félicité !

Il s'éclipsa juste avant que les lieutenants ne sortent. De façon naturelle, sans se faire remarquer, il emprunta les deux couloirs qui le séparaient de la sortie et franchit les portes du commissariat.

Une fois dehors, il se mit à l'abri des regards indiscrets, prit son téléphone portable et appela Callwin.

- Allô ? fit la journaliste.

- Ma chère Leslie, j'ai passé une nuit merveilleuse.

- Oui, je te devais bien ça, répondit Callwin.

C'était leur accord, des informations contre une partie de jambes en l'air !

- Écoute, je tiens le scoop du siècle. Ça t'intéresse ?

Un silence.

- Brooks n'était pas le tueur ? fit-elle enfin.

Spike s'étonna de la perspicacité de la journaliste. Décidément, elle était aussi douée au boulot que dans un lit !

- En tout cas, pas le commanditaire.

Un nouveau silence.

- Explique-toi, je n'ai pas que ça à faire.

Le ton était froid. Pourquoi ne peut-elle pas montrer un peu de tendresse, bon sang ? ! se dit-il en la détestant soudain.

- Le shérif est tombé sur des photos compromettantes de trois personnalités de la ville. De gros cochons qu'on voit en train de baiser Lucy et Amy. Tu piges ?

Évidemment qu'elle pigeait ! Callwin n'en revenait pas. C'était trop beau. Pour un scoop, c'était un sacré scoop !

- Donne-moi les noms.

Toujours ce même ton autoritaire.

- Bien sûr, mais avant il faut que tu me promettes une petite faveur.

- Mon corps ne te suffit plus ? Pourtant je t'ai trouvé plutôt satisfait hier soir.

Et l'amour dans tout ça ! Spike détestait quand elle parlait de cette façon de leur relation.

Il était beau gosse et portait un uniforme. Elle pourrait le respecter un peu plus, nom de Dieu !

- C'était parfait, mais je veux que la prochaine fois tu acceptes la seule chose que tu refuses de faire.

Un long silence, et enfin une réponse.

- OK, mais t'as intérêt à ce que ton scoop soit pas un coup foireux.

- T'inquiète pas, ma belle, c'est du lourd. J'ai vu les photos, mentit-il avant de lui lâcher les noms.

Sept Jours à River Falls
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