De Monique Duchêne à Harry Rosenmerck

 

 

Paris, le 14 mai 2009

 

 

Harry,

 

J’ai laissé un message au café. Le patron n’est pas ce qu’on pourrait appeler un personnage charmant. Comme je ne suis pas certaine qu’il fera la commission, je te répète dans cette lettre qu’Annabelle va bien. Elle a envoyé un e-mail à son frère. Elle fait un tour avant d’arriver chez toi en voiture de location. Quand tu liras cette lettre sa petite frimousse aura peut-être déjà franchi le seuil de ta porcherie.

Cette peur, cette angoisse de ne pas recevoir de nouvelles de quelqu’un qu’on aime, je l’ai déjà ressentie !

Te souviens-tu ? Deux années avant que nous nous séparions tu étais parti une semaine sans explication. Tu m’avais juste dit que tu avais besoin de ça. Et je m’étais dit que, si tu m’avais trompée, tu aurais trouvé une meilleure excuse, un vrai prétexte. Donc je t’ai cru. J’ai laissé faire. Qu’as-tu fait ces quelques jours ? Peux-tu me les raconter maintenant qu’il y a prescription ? Ça me ferait du bien.

 

Je t’embrasse,

 

Monique