CHAPITRE V

La question de savoir jusqu'à quel point il était humiliant pour un homme de s'abandonner totalement à l'initiative d'un robot était pour nous secondaire.

Le commandant soghmolien était non seulement un homme décidé et manifestement intelligent, mais il prenait aussi beaucoup plus de risques que les deux autres commandants que nous avions connus jusqu'alors.

Il devenait de plus en plus évident que le gouvernement de Soghmol avait non seulement envoyé vers Mars trois astronefs de premier ordre mais aussi d'excellents équipages.

C'était bien notre faute si ces créatures intelligentes avaient surgi inopinément.

Nous avions été contraints d'impressionner les Orghs aux facultés d'hypnosuggestion et de jouer une comédie galactique qui dans ses traits essentiels avait inclus Newton, disposé à intervenir.

Nous avions ainsi été amenés à échanger une énorme quantité de messages fictifs par hyper-ondes qui n'avaient pas seulement été entendus et localisés par la planète Soghmol.

Nous devions nous attendre à d'autres visiteurs ; mais pour l'instant nous n'avions affaire qu'aux Soghmoliens.

Après la neutralisation de notre écran perturbateur, le commandant adverse s'était décidé à prendre une mesure qui forçait mon admiration malgré le danger mortel qui y était lié.

Même notre robot du poste central, d'habitude infaillible, ne semblait pas s'être attendu à cela car l'attaque ne fut pas conventionnelle.

Les couches supérieures de l'atmosphère laiteuse de Vénus, à fort albédo, bouillonnèrent dans une blancheur incandescente. Un enfer de gaz surchauffés, en violente expansion, nous avait saisis. Il avait arraché et renvoyé dans l'espace le 1418 qui plongeait sous un angle plat. L'effet fut comparable au rebond sur l'atmosphère d'un engin spatial dont la trajectoire de retour aurait été mal calculée.

Et pourtant nous étions encore juste au-dessus de l'atmosphère démontée que frappaient sans arrêt les traits brûlants des canons martiens.

Le robot principal avait rebranché les centrales électriques de notre navire sur les écrans protecteurs. Si cela avait été négligé, en cet instant le 1418 aurait déjà cessé d'exister.

La manœuvre indésirable avait provoqué une chute centrifuge de l'orbite, il est vrai dans des conditions normalement sans danger.

La détection prouva que le croiseur Kashat était derrière nous. Mais étant donné notre trajectoire orbitale basse, nous n'étions plus dans sa ligne de visée idéale.

Le commandant ennemi profita vraisemblablement de cela pour nous envoyer un tir de haute énergie sous un angle aigu. Ses systèmes automatiques paraissaient pouvoir calculer avec précision notre position à tout instant car l'enfer qui avait éclaté au-dessous de nous ne prenait pas fin.

Nos propres canons se taisaient. L'obstacle que représentait l'enveloppe atmosphérique et la proximité relative du sol de Vénus paraissait interdire au cerveau de notre navire de prendre des mesures semblables.

La voix d'Allison perça le vacarme des neutralisateurs de gravité.

— Ici Allison. Konnat, le robot appareille, mais chose étonnante, il reste sur l'orbite étroite. Cela signifie qu'il doit déployer de plus en plus d'énergie pour pouvoir absorber l'effet centrifuge. Ça va bientôt mal tourner. Si nous sommes éjectés dans l'espace, nous ne serons plus à couvert de la planète. Nous devons pénétrer dans l'enveloppe gazeuse quel que soit l'effort demandé à nos écrans. Allô... m'entendez-vous ?

Oui, je l'entendais bien. Allison n'avait saisi qu'une partie de mon projet. Un point important lui avait échappé.

       HC-9 à l'ordinateur principal. Je ne suis pas d'accord avec la manœuvre de fuite. L'ordre d'atterrissage est maintenu.

       La deuxième phase Saghon s'est présentée, annonça l'ordinateur. Le navire et son équipage doivent être conduits en sécurité.

       J'annule la programmation de conservation en faveur de mon plan d'opération. L'atterrissage est souhaité. L'assistance du commandant de Vénus doit être obtenue de force. Ouvre le feu sur le pôle nord !

Une galerie de signaux se mit à briller d'un rouge foncé. Une demi-seconde plus tard, sans répondre, le calculateur central libéra les commandes manuelles de tir.

       Le viseur fonctionne de nouveau, fit savoir Listerman, l'expert du CESS en armement martien. L'ordre est-il encore valable, général ?

Je dus crier pour couvrir le bruit de plus en plus fort des machines. Notre installation téléphonique par câble serait bientôt inutile.

       Certainement. Nous fonçons vers le pôle nord. Le croiseur a pénétré plus avant dans l'espace. Le champ de son viseur grandit donc. Tirez sur le pôle nord. Il surgit justement. Vos appareils de détection fonctionnent-ils parfaitement ?

       Oui, ils réagissent de nouveau.

       Alors allez-y, droit au but ! Tirez avec tout l'armement dont nous disposons. Ou bien le cerveau de Vénus intervient ou nous avons perdu.

       Ici Dogendal. Attention, chef. Le pôle se reconnaît. Là-bas, de gigantesques écrans de défense se sont dressés. Mes échelles virent au rouge foncé. Elles...

Un vacarme épouvantable noya la suite. Sur les écrans de l'observation externe, des volcans semblaient avoir jailli.

       Premier impact ! cria Annibal sur le mode psi. Encore deux de la sorte et nous cesserons d'exister. Mon grand, ton plan tourne mal ! Le cerveau de Vénus se soucie d'abord de sa propre sécurité.

       Il ne peut abandonner le 1418.

       C'est ce que tu espères ! Sur Vénus, un ouragan prend la relève de l'autre. L'atmosphère supérieure est en ébullition. Si le grand robot ne profite pas de ces événements pour apprendre le respect aux Soghmoliens, rien ne pourra l'y inciter. Annule ton ordre par codateur. L'ordinateur du poste central peut peut-être encore nous sortir de l'enfer.

Un deuxième coup au but amena le 1418 à la limite de sa résistance. En dépit des neutralisateurs de gravité intervenant aussitôt, nous fûmes plaqués contre nos ceintures avec une telle violence que nous faillîmes en perdre connaissance.

Je nourrissais encore un espoir, mais à ce stade, seul Listerman pouvait encore le réaliser. S'il ne lançait pas maintenant une attaque surprise sur le secteur fortifié, nous ne pourrions sans doute jamais plus gagner le grand robot à notre cause.

Une idée se développa dans mon subconscient.

En vertu de ses programmations, le cerveau de Vénus ne pouvait sans doute pas agir sans une menace, mathématiquement prouvée, de son existence. Nous devions lui donner une occasion justifiée primant son « facteur de dissimulation ». J'avais compris que l'ancienne forteresse-refuge avait été orientée en premier lieu vers la défense !

Les Martiens qui avaient fui ici, membres des plus hautes couches sociales, n'avaient pas tenu à être découverts par le premier éclaireur ennemi ! Il n'y avait pas une seule construction révélatrice en surface, tout au plus des coupoles escamotables.

Si le commandant de Vénus avait renversé son attitude fondamentale et révélé la position de la colonie-refuge en dressant ses écrans protecteurs, c'est qu'il se sentait déjà très menacé. Cela devait correspondre à sa deuxième programmation de base qui allait plus loin et lui ordonnait, après avoir été inévitablement découvert, de prendre toutes les mesures de défense imaginables.

Ce raisonnement traversa mon cerveau en quelques fractions de seconde.

       De la démence ! signala Annibal. Ce sont là des fantasmes. Annule ton ordre ! Nous pouvons encore disparaître. D'autres solutions s'ensuivront.

       Je n'en connais qu'une. Je vais mettre le cerveau dans l'embarras. Par ailleurs, mon ami, tu devrais remarquer que le vrombissement décroît ! Notre ordinateur central a constaté que toute fuite était devenue impossible. Le croiseur Kashat est dans une position que l'on ne peut plus neutraliser.

Quand le troisième tir radiant de l'adversaire frappa et que d'autres traits de feu fouettèrent l'atmosphère à côté de nous, Listerman avait réglé son automatisme de tir. Il était grand temps ! La zone polaire septentrionale allait être survolée quelques minutes plus tard.

Le grondement infernal de nos bordées pénétra même la protection auditive des casques de combat. Les contrôles du poste central scintillaient en rubans lumineux qui n'étaient plus lisibles. Des secousses qui eussent brisé tout astronef terrien faisaient trembler la coque blindée en métal MA.

Quatre canaux d'un blanc incandescent percèrent l'atmosphère. Ils atteignirent les coupoles brillantes et furent manifestement absorbés sans peine.

La deuxième salve fut elle aussi inopérante.

Mais juste après se produisit un autre effet, ardemment espéré celui-là !

Notre ordinateur principal semblait être arrivé à la conclusion logique qu'il ne lui restait d'autre choix que d'obtempérer à l'ordre d'atterrissage. Je ne savais s'il était en contact avec le cerveau de Vénus ou s'il avait éventuellement reçu des directives déterminées.

En tout cas, le bourrelet annulaire du 1418 cracha soudain des langues d'impulsions flamboyantes. Une forte décélération et au même moment nous foncions vers l'enveloppe atmosphérique proche que nous devions aborder sous un angle dangereusement aigu tout en conservant notre vitesse.

Listerman tira encore une fois, toujours sans résultat. Dogendal se manifesta. Je pus comprendre un tant soit peu ses paroles.

— Je vois un écran en forme de dôme vaciller au-dessus de mes contrôles. La couleur est jaune clair. Un cercle bleu s'y dessine. Le... Attention !

Il avait crié les deux derniers mots dans la panique la plus complète. Je criai vraisemblablement, moi aussi, mais plus tard je ne pus me souvenir à quelle réaction mon instinct de conservation m'avait poussé.

Loin au-dessous de nous, des boules de feu ultra-bleues jaillirent du sable du désert. Avant que je n'aie pu comprendre le phénomène, des traits radiants de grand diamètre passèrent à côté de nous. Beaucoup trop loin pour qu'ils nous aient été destinés.

Les dispositifs automatiques des combinaisons de combat placèrent les filtres noirs devant les vitres de nos casques. Aucun œil humain ne pouvait supporter cet éclat lumineux.

Cela parut durer une éternité avant que le 1418, furieusement secoué, ne retrouve son calme.

Quand j'eus enfin surmonté mon hébétude, il régnait dans le navire un silence sépulcral. Non, tout de même pas !

Mes oreilles surmenées ne s'accoutumèrent que lentement aux nouvelles conditions.

En fait, les bancs-convertisseurs faisaient encore assez de vacarme et les claquements du matériel qui se détend ressemblaient à des coups de fusil.

Un sifflement, montant et descendant, devint perceptible. Au même moment, la voix du robot central retentit :

— A HC-9. Le navire assaillant n'est pas considéré par mon programmateur supérieur comme étranger au système. Je vous rends toutes les unités de commande.

Mon premier regard fut pour les écrans allumés.

Les coupoles défensives à haute énergie du cerveau de Vénus paraissaient être à portée de la main ; elles devaient pourtant être très loin.

Le 1418 se dressait sur un vaste champ circulaire brillant d'une lueur bleue, sur lequel on ne voyait aucun grain de sable en dépit des ouragans qui faisaient rage alentour.

       Le cercle bleu, annonça Allison. Nous y avons sans nul doute été conduits. Quelqu'un peut-il me révéler ce qu'il est advenu du croiseur ?

       Oui, annonça Dogendal par l'intercom qui refonctionnait. Je vais vous donner la réponse sur les écrans du poste central. Eh bien, est-ce de votre goût ?

Je regardai la grande galerie d'écrans. Notre détection fonctionnait parfaitement. Entre mes jambes se faufilèrent des robots d'entretien, gros comme des rats. Dans les circuits principaux, toutes sortes de choses semblaient s'être cassées. Notre ordinateur principal engageait sans délai les réparations nécessaires.

Mais pour l'instant, c'était secondaire. Beaucoup plus important était le croiseur Kashat qui apparaissait sur nos écrans sous divers grossissements.

J'entendis un juron. Il provenait de Graham Maykoft. Sa déception était compréhensible. Il avait espéré — tout comme nous —, que le vaisseau des Soghmoliens serait détruit par les radiants de la forteresse vénusienne.

Nous nous étions trompés ! Le robot géant ne s'était pas laissé aller à réduire en atomes la sphère d'acier à l'éclat bleuté. Toutefois il paraissait avoir inspiré le respect aux Soghmoliens car ils se tenaient très loin dans l'espace. Dogendal indiqua la distance : deux cent mille kilomètres !

C'était une bagatelle pour les canons du croiseur Kashat. Même nos canons thermiques plus petits auraient pu vaincre cette distance.

Par ailleurs, le commandant ennemi avait annulé son vol d'attaque. De la position qu'il occupait il pouvait survoler du regard la moitié de Vénus et la surveiller parfaitement avec ses détecteurs.

       Clic ! dit Annibal sèchement. Pardon, c'était seulement pour expliquer comment un piège se referme. Oh non, Allison, ne recommencez pas à jouer au maître de conférence ! A moins que vous ne vouliez demander une tasse de ce café que nous n'avons pas ?

Je me forçai à sourire. Dans mon cerveau, une réflexion chassait l'autre. Cette fois-ci ce fut moi qui interrompis le flot de paroles d'Allison.

       Framus, savez-vous aussi pourquoi le maître de Vénus n'a pas abattu le croiseur soghmolien ? C'eût été un jeu d'enfant pour lui.

Son rire sonna faux.

       Vous le demandez encore ? Je m'étonne déjà depuis un quart d'heure que nous n'ayons reçu aucun de ces traits radiants d'un kilomètre d'épaisseur ! Votre tir sur les écrans protecteurs de la forteresse était véritablement de l'insolence. Vous allez devoir m'expliquer comment cette idée vous est d'ailleurs venue.

       Je me le suis déjà promis.

       Ah...!

Il fit un violent signe négatif et se pencha vers le calculateur de Nishimura.

       Oui, c'est exact, poursuivit-il. Je veux dire : les données de Kenji. Le robot de notre navire affirme que les Soghmoliens ne seraient pas considérés comme « étrangers au système ». C'est exact et c'est du reste la raison pour laquelle ils n'ont pas été anéantis. Ils possèdent un puissant codateur qui fonctionne tout comme avant, à plein régime. Pour le cerveau de Vénus, cela semble être suffisamment concluant pour tolérer le navire et son équipage.

       Et pourtant les Soghmoliens n'ont pas pu pénétrer dans la forteresse. Souvenez-vous des messages des Barstruliens, objecta Anne Burner. Comment cela est-il compatible avec le rappel à l'ordre prudent ? Les tirs énergétiques ne peuvent avoir eu une autre signification. Les Soghmoliens ont été assez intelligents pour juger correctement la colère du maître de Vénus. Ils se sont retirés provisoirement et maintenant ils attendent.

       Oui, ils nous attendent ! Exact, petite maligne ! déclara Annibal. Et maintenant, que compte faire notre grand maître ?

Je regardai lentement à la ronde.

       Ce n'est pas difficile, petit ! Il nous suffit simplement de penser et de réfléchir exactement comme un homme ne le ferait normalement jamais.

       Donc en schizophrène, n'est-ce pas ? demanda Allison.

       Certainement, Framus ! Quand je suis considéré comme aliéné par les gens de votre espèce, alors c'est que je pense dans la bonne voie, dans la voie des Robots. Mais cela, vous devriez le savoir ! Regardez donc la mine pensive de Steamers !

Le logicien de l'abstrait inclina la tête sans regarder qui que ce soit. Il semblait transpercer les parois d'acier du regard.

       Le résultat confirme la règle exceptionnelle. Si vous aviez ouvert le feu sur un quelconque commandant humain de forteresse, non seulement il serait devenu fou furieux mais il vous aurait réduit en cendres, vous et votre petit navire. Le commandant-robot de Vénus s'est comporté différemment ! Il a enregistré divers détails qu'il ne pouvait pas ne pas prendre en considération. Tout à coup, vous, Utan et le 1418 étiez considérés comme habilités. Vous avez été attaqués comme ensemble compact, vous ne pouviez plus fuir et vouliez atterrir le plus près possible des écrans protecteurs de Vénus. Comme le 1418 envoyait les bons signaux de reconnaissance, le cerveau-robot a pris acte de votre tir comme d'une « sommation d'impatience ». Vous me permettrez la comparaison.

       Volontiers, lui dis-je en riant. Autre chose, Steamers ?

Il m'examina d'un air accusateur.

       Vous avez de l'estomac, je ne puis vous le contester. Je suppose même que le grand robot s'attendait à une action de ce genre de notre part. Il est certain que sans cette bourrade, il n'aurait absolument pas pu agir. Au-dessus de nous se trouve, comme on le sait, un super-codateur qui a ordonné la non-activité de la forteresse vénusienne. Ainsi, HC-9, sommes-nous arrivés dans les chemins de la pure logique abstraite. Dans certains cas il faut donner un coup sur la tête des robots martiens pour qu'ils réagissent comme on le souhaite. Peut-on vous demander d'où vous tenez cet art ? Est-ce en relation avec votre surstockage par détecteur martien ?

Je me dirigeai vers les contrôles. Ils indiquaient des valeurs parfaites.

       Peut-être, je l'ignore. En tout cas j'ai soudain eu le sentiment qu'il fallait agir ainsi et pas autrement. Ici de nombreux facteurs jouent un rôle.

       Peut-on enfin savoir ce que vous comptez faire désormais ?

       Poursuivre le chemin que nous avons pris, jusqu'à ce que le grand robot trouve cela trop bête. Et alors il tirera ! Sur qui, nous l'apprendrons au plus tard à l'instant du premier éclair atomique.

       Si vous avez encore le temps d'assimiler mentalement l'éclair, je me range à votre avis, répliqua Allison. Bon, nous allons alors commencer nos recherches. Nishimura, avez-vous déjà une idée ? Il s'agit seulement de tracasser le commandant de la forteresse avec une telle habileté qu'il considérera le croiseur Kashat comme dangereux. Vraiment, on a déjà exigé de moi toutes sortes de choses, mais cela va presque trop loin !

       Vous n'avez qu'à dérailler, comme d'habitude, et ça ira, ricana le nabot.

Mais avant qu'il n'ait pu présenter des arguments plus solides, l'officier de la détection se manifesta.

Jim Dogendal était manifestement déconcerté.

       Je... euh... général, tout ceci ne peut certes pas être vrai mais tout peut arriver ! Chef, au-dehors il y a trois jolies jeunes filles qui veulent vous parler. Vous avez bien entendu, les visiteuses demandent un certain Thor Konnat. Inimaginable, voici qu'en plein pôle nord vénusien des jeunes femmes l'appellent ! Je sens que je vais défaillir !

Mon visage dut exprimer à la fois l’étonnement et l'incompréhension. Comment cela se faisait-il ? Trois jeunes filles ?

— Le grand croit devoir douter de sa raison, commenta Annibal jouant les oracles. S'il perd contenance devant un tel message, je vois noir pour lui...