CHAPITRE VII

Aigou est une ville beaucoup moins grande que New York et beaucoup plus petite que Mantes-la-Jolie puisqu’elle ne comporte

que quelques centaines d’habitants entassés dans des maisons de terre séchée. Ces constructions forment une espčce

d’amoncellement de cubes blancs car elles s’étagent sur la, colline que couronne lé palais de l’émir Obolan. La végétation y est

assez rare. Les arbres chétifs sont talqués par un sable blanc, plus fin encore que celui du désert.

Notre arrivée a été repérée de trčs loin, car, ŕ peine sommes-nous en vue de cette cité qu’une cohorte de gamins hurleurs nous

cerne. Ils sont faméliques, en haillons, et nous tendent des mains insistantes.

Je prends Sirk Hamar entre quat’zieux et je lui débite un sermon de mon cru.

- Sirk, le moment est venu pour toi de te montrer ŕ la hauteur. Ton avenir et le nôtre -mais le tien surtout - dépendent de ton

comportement. Tu es un gars d’ici. Tu connais les habitants, la langue et les moeurs, par conséquent tu es mon atout number

one. Tu vas annoncer ŕ la populace que nous sommes des marchands étrangers venus pour faire du commerce. Et, chaque

fois que tu le pourras, tu chercheras ŕ avoir des détails sur l’avion qui s’est posé il y a quelque temps dans la région.

ť Demande aussi; mais sans éveiller l’attention, si des Européens séjournent actuellement ICI.

Je contemple la horde de mouflets.

- Les gosses peuvent t’ętre d’un grand secours, remarqué-je. Ils voient tout, sont partout et ne demandent qu’ŕ bavarder…

Sirk opine.

- Je ferai de mon mieux.

Je distribue quelques piécettes aux gamins, ce qui, illico, nous pare d’un prestige fabuleux. Nous faisons dans Aigou une entrée

aussi triomphale que celle de Paul VI ŕ Nazareth.

Les distractions sont rarissimes, dans ce pays. C’est pour le coup que mon camarade Aznavour ferait un malheur si ses

périgrinations internationales l’amenaient jusqu’en ce coin reculé oů l’attend sans doute un de ses arričre grands-pčres.

Nous parvenons sur la place du village. Elle est justement réservée aux nomades, contrairement aux places de nos patelins ŕ

nous qui leur sont interdites (au point que les nomades, ne pouvant plus stationner nulle part, deviennent nomades ŕ part

entičre ; comprenezvous ?)

Il y a un fouillis indescriptible sur cette place. Tellement indescriptible męme que je ne

vous le décrirai pas. Ça chlingue tellement que si j’avais des boudes Quičs, ce n’est pas dans mes portugaises que je me les

collerais mais dans mes trous de nez.

La grandplace sert de goguenots publics, de tout l’égout, de dépotoir municipal et de terrain de jeux.

-Plantons nos tente ici ! décrčte Sirk.

Nous lui obéissons. La situation est rare, non ?C’est le truand prisonnier qui prend la direction des opérations, ŕ c’t’heure.

Latente est dressée, les dromadaires sont conduits ŕ la fontaine oů ils font le plein de leur radiateur. Béru en profite pour

demander si, l’hiver on leur !met de l’antigel dans leur flotte.

Nous attachons les bętes ŕ des pieux ; ensuite -de quoi nous nous mettons ŕ déballer nos marchandises sur des toiles.

La foule s’amasse vite-fait. Y a des vieillards et des vieillardes qui renaudent parce qu’on leur bouche le spectacle. Les

messieurs se mettent au premier rang et donnent des coups de poing dans le ventre des dames trop curieuses afin de leur

apprendre ŕ garder leurs distances.

- On va drôlement affurer ! annonce Béru. Pas besoin de baron, ici. Et il ouvre la malle de fer dans laquelle il a emballé sa

marchandise.

Illico il y a panique ŕ bord. Ça renifle affreusement.. Du coup, les miasmes de la place font figure de senteurs marines.

La foule des badauds recule. Un nuage de mouches radine en escadrilles serrées. Elles ont tout de suite reniflé des délices, les

sagaces. Elles se le téléphonent. Il en arrive de partout; par vagues bourdonnantes. Voraces, elles sont. Et avides de

becquetance occidentale. Des bleues, brillantes comme des plumes de jais. Des toutes noires : les lanciers de la mort chez les

mouches! Des grises, des presque rouges pour la parade. Elles ont largué leurs charognes en cours. Un festin exceptionnel

qu’il leur amčne, le Gravos. Il avait bien fait de coller du sparadrap autour du couvercle de sa malle. Et d’abord, s’agit-il d’une

malle ou d’un sarcophage ? Je voudrais savoir. Je lui demande. Il révčle.

- J’ai apporté une denrée dont au sujet de laquelle je suis certain qu’on ne la trouve pas ici, San-A, me déclare l’Immonde.

Cette puanteur lui est familičre, lui est chčre, lui est nécessaire. Elle justifie Béru. Que dis-je : elle l’explique.

L’odeur infernale putride, agressive, calamiteuse ne l’incommode pas. Il en est la matérialisation.

C’est sa maman. C’est son papa. Toute son ascendance bérurienne qu’il a amenée en terre arabe. L’univers du Gros, est lŕ,

sous nos yeux révulsés, étalé au grand soleil du Kelsaltan.

Il se fait un grand silence. Béru plonge sur la malle béante.

Tout autre que lui s’écroulerait, foudroyé. Lui pas. C’est le Dieu du remugle ! Le souverain fautif de la pestilence ! Le grand

prętre de la sanie !

Il lčve une chose ronde et dégoulinante. Elle devient aussitôt noire car la moucherie du patelin ŕ fondu dessus. Bérurier chasse

ces impétueuses.

- Des camemberts, fait-il, noblement. De véritables camemberts de Normandie. Je les ai choisis pas trop faits pour qu’ils

supportent mieux le voyage. Et les voilŕ ŕ point, ces chéris. Bons pour le service !

Il fait front ŕ la foule, passe une langue torcheuse sur les parois de la boite, lape, déguste, grume, se gargarise!

A tout hasard, la foule applaudit l’exploit. Ils ont déjŕ vu des mangeurs de feu, ŕ Aigou, jamais des lécheurs de calandos

faisandés.

Béru se tourne vers Sirk.

- Toi mec, tu vas traduire au futur et ‘ŕ mesure mes paroles.

Puis, ŕ Pinaud

- Et toi, Lapinas, occupe-toi des mouches. Si on se méfierait pas elles me becqueteraient mon stock avant que j’aie z’eu le

temps d’en vendre un.

Il harangue, de sa noble voix de baryton cabossé

- Messieurs et męme mesdames; j’ai l’honneur de vous présenter en exclusivité, un produit de l’élevage français.

Ť J’ai surnommé le camembert authentique, véritable et pur fruit de Normandie.

Il prend souffle, laissant ŕ Sirk le temps de traduire sa diatribe. Ce que l’autre accomplit consciencieusement.

- Dommage qu’on n’ait pas un tambour, déplore le Gravos. Il reprend

- Pour fęter man arrivée dans votre beau pays, j’offre deux boîtes en prime ŕ çui-lŕ qui m’en achčtera une. Je cause pour le

premier clille, veuf corse, biscotte j’aurais vite fait, ŕ ce tarif-lŕ, de bouffer ma culotte, ou plutôt,, ma gandoura.

Il brandit son calandos de plus en plus coulant, comme un discobole superbe et généreux. On murmure dans l’assistance. Les

gars se tâtent ŕ cause de l’odeur.

- Tu l’as dans le baba, résume Pinaud. Les Orientaux n’adorent que le piment ou le sucré, tu sais bien!

Bérurier se fiche en renaud.

- Et si je veux leur apprendre la civilisation, c’est mon droit, non ? Dans les pays arriérés, y a plein de missionnaires qui vont

leur brader notre Bon Dieu, pourquoi t’est-ce que je leur refilerais pas nos camemberts ? Le bon, Dieu on le voit pas, tandis que

le calandos, il existe !

Pinaud entreprend une discussion contradictoire.

- Dieu, on ne le voit pas, c’est juste, mais chacun le sent ! fait-il.

Du coup, le Furas lui flanque son produit laitier sous le pif, poussant son camarade sur les berges de l’évanouissement.

- Et ça, la Vieillesse, ça ne se sent peutętre pas?

Puis; se ravisant, il dit ŕ Sirk

- Passe-moi le sucre en poudre, Mec. On va modifier. nos batteries d’épaule.

Sans piger, Hamar obéit. Béru, d’un geste preste décapite la boite ŕ frometon et avant soufflé dessus pour disperser les

asticots, il arrose le camembert de sucre.

Cela fait, il le dépose sur la toile.

- Maintenant, ordonne-t-il ŕ Sirk, tu vas dire aux gosses que s’ils volent ce camembert, ils auront affaire ŕ moi.

Je ne pige pas trčs bien sa tactique, lors il me décille les yeux.

- Tu le sais, Gars, comment que Parmentier a imposé la pomme de terre, en France ? Lorsqu’il l’a amenée de je sais-plus-d’oů

les gens se gaffaient et personne voulait y goűter. Alors il a planté ses patates dans un champ et a fait garder le champ par des

militaires habillés en soldats. Pour le coup, ça les a excités, les incrédules, et ils sont venus voler les tuberculeuses. Ils ont

trouvé ça fameux et…

Il me pousse du coude.

- Qu’est-ce que je te disais., voilŕ un lardon qui vient de secouer ma boite.

Effectivement, un petit môme famélique se sauve tandis que la foule; ravie, rigole ŕ nos dépens.

L’affamé goűte le camembert sucré. Ça lui plaît. Il le dit et la vente démarre. Tout le monde en demande ŕ la fois.

- Combien t’est-ce qu’il faut les vendre ? s’inquičte soudain le Triomphant.

Sirk hoche la tęte.

- De mon temps, le rahaloukoum se vendait deux klitoris pičce, évalue Sirk, mais depuis la découverte du pétrole l’argent s’est

reva’lué.

- Bon, on va vendre mes camemberts un klitoris, décide le Gros.

- C’est pas cher, affirme notre interprčte.

L’argent se met ŕ pleuvoir. On s’organise. Sirk harangue ; Béru puise dans la malle ; Pinaud répand le sucre en poudre et

j’encaisse l’artiche. Le systčme Taylor, quoi !

En une heure le Gravos a épuisé son stock.

Il ne lui reste plus qu’une douzaine de camemberts qu’il réserve jalousement ŕ sa consommation personnelle.

Grâce ŕ lui, nous avons fait mouche (si j’ose dire) dčs notre arrivée. La population nous a adoptés. Ça se voit ŕ tous les

sourires que ces braves gens nous font.

- Je vous donne quartieir libre ! annoncéje ŕ mes compčres.

Je regarde en direction du palais émirial dont les créneaux immaculés dominent la ville.

- Hamar et moi allons opérer une petite reconnaissance, annoncé-je.

Le dear Pinuche me chuchote dans des trompes.

- Méfie-toi de ce type. Il est pręt ŕ nous claquer dans les doigts ŕ la premičre occasion.

- Ne te casse pas le chou pour moi, je l’ai ŕ l’oeil.

En déhot’ant, je montre mon camarade tutues ŕ Sirk.

- Je n’ôterai pas ma main de sa crosse, lui affirmé-je. Penses-y.

Il a un étrange sourire.

- Ne craignez , rien, commissaire. Maintenant,, je ne peux plus que jouer votre jeu. .

- Pourquoi Ť maintenant ť ?

Il abaisse le capuchon de son burnous trčs bas sur ses yeux.

- Permettez-moi de ne pas vous répondre, commissaire. Ça vaut mieux.

Je n’insiste pas.

Juste comme je me relčve, j’aperçois, au fond de l’immense jardin, entre les branches d’un grand konar palmé, deux hommes

blonds assis ŕ une table sous un ,parasol.

C’est tellement inattendu dans cette ambiance arabe, ces gars aux tifs couleur de blé műr (1) que si l’ami Hamar ne m’entraînait

pas, je m’arręterais de nouveau pour mieux voir.

Que font donc deux Européens dans ce palais

Je suis formel : il ne s’agit pas des agents français disparus: Le Vieux m’a montré longuement différents agrandissements

photographiques des gars que je recherche et je suis certain que ça n’est pas eux que je viens de voir.

Je songe, en redescendant vers la grandplace baptisée place des Dromadaires, que pour une premičre virée dans Aigou, j’ai

ramassé déjŕ un tuyau de premičre longueur.

Il a bien mijoté son truc, le Big Dabe. Si nous étions arrivés ici en Européens pour descendre au Kursaal Palace, le seul hôtel

convenable de tout l’émirat, on nous aurait. déjŕ souhaité lŕ bienvenue avec une lame de ya frottée d’ail pour que les plaies -de

la blessure ne se referment pas.

Tandis que les humbles marchands que nous sommes ne troublent pas ‘la quiétude bourgeoise des gardes.

En débouchant sur la place, j’avise un rassemblement. Il y a des cris, de la bousculade.

Dominant le tumulte, je perçois le bel organe de Béru en pleine bourre.

Mon petit doigt m’annonce que le Gravos a dű débloquer d’une façon ou d’une autre. Vous parlez d’une épidémie, ce gars-lŕ!

J’ai eu tort de l’amener. Dans les opérations en vigueur, il fait merveille car il a un poing de bronze au bout d’un bras de fer,

mais dans les enquętes qui nécessitent plus la ruse du renard que la force du boeuf, c’est plutôt un handicap, le Mahousse. Je

préfčre le discret, le paisible, le résigné Pinaud.

Nous fendons la foule ŕ coups de coudes, Devant notre tente, Sa Majesté est aux prises avec deux,chétifs kelsaltipes dont les

fringues sont déjŕ en lambeaux.

Sirk intervient et questionne les deux madanenés.

Parallčlement, j’interroge Béru.

- Ces ouistitis se sont pointés la marin tendue en me baragouinant je ne sais quoi, explique-t-il. Je croyais qu’ils faisaient la

mangave, alors je leur, ai cloqué une petite aumône, pensant m’en débarrasser. Je t’en fous: ils ont crié plus fort et, comme je

leur disais d’écraser, ils ont chopé une de nos malles avec l’intention de l’embarquer facile. Tu connais ton Vieux Béru, gars? Je

. leur ai causé le langage des počtes de la salle Wagram…

Sirk me touche le bras.

- Vilaine affaire, me -dit-il, ce sont les gardes fiscaux. Ils venaient percevoir la taxe de séjour, la taxe locale, et l’impôt direct sur

les bénéfices commerciaux.

Loin de calmer le Gravos, la nouvelle attise sa fureur.

- Mais oů qu’y faut aller, bon Dieu, pour que le fisc nous lâche un peu! brame le Mastar. Sirk, reprend-il, dis-z’y leur que les

impôts, je les douille au requin de mon arrOndissement. Faudrait voir ŕ voir -ŕ pas chérer dans les hortensias ! La tasque de

séjour ! Tu causes d’un séjour, mon neveu ! Au ,milieu du dépotoir municipal ! C’est euss qui devraient nous voter une

suspension ! Et pour ce qui est de ce qui concerne les bénéfices commerçants, des clous ! Mes calandos, on les a soldés un

klitoris pičce. Faudrait voir ŕ regarder ŕ combien est le change, mon pote ! Si ça se trouve, c’est pas du bénef qu’on a fait, mais

de la faillite en branche !

- Béneff ! Béneff ! glapissent les deux gardes fiscaux.

Sirk m’explique que le mot en kelsaltipe signifie justement bénéfice.

- Bougez pas! déclare Bérurier-l’Unique.

Avant que nous ayons eu la possibilité de le retenir; il administre un coup de boule dans la physionomie d’un des gardes et,

conjointement,. il file une ruade pouliničre au second qui chope la baboche de notre compagnon ŕ l’endroit oů les marsupiaux

rangent leurs gosses, leur mouchoir et leur porte-monnaie.

La foule en liesse pousse des cris d’enthousiasme.

De mémoire d’eunuque, on n’avait pas vu rosser le percepteur dans l’émirat., C’est ŕ marquer d’une pierre noire (puisqu’on est

musulman dans le bled, il n’est pas question de croix blanche).

Les deux sbires du Grand ,financier, comprenant qu’un mauvais parti va leur ętre fait, prennent leur babouches d’une main, le

pan de leur, gandoura de l’autre et se sauvent sans demander leurs dix pour cent de pénalité de retard. Béru, triomphant, lčve

ses bras de vainqueur pour un salut de gladiateur. On l’acclame.

-J’ai dans l’idée que tu nous as plongés dans un drôle de bain, soupiré-je. Tu penses bien -que ces gars-lŕ vont filer au rapport

et que nous allons avoir de graves ennuis d’ici pas longtemps et peut-ętre avant:

- T’occupe pas, rassure Brutus, y trouveront ŕ qui causer.

- Oů est Pinaud ? m’inquiëté-je.

- Il est au bistrot du coin. M’est avis que l’anisette lui plaît.

Ce renseignement m’inquičte. Tonnerre de Zeus, tout marchait bien, et -voilŕ que mes deux boy-scouts font des leurs !

Je m’appręte ŕ envoyer chercher Pinaud, mais ŕ cet instant, une vieille jeep peinte en mauve (avec les aides dorées) s’arręte ŕ,

quelques mčtres de nous, dans un nuage ocre.

Quatre soldats kelsaltipes en descendent, armés de mitraillettes.

Ils accourent jusqu’ŕ nous en hurlant des ordres.

- C’est foutu, soupire Hamar. Vite, les bras en l’air sinon ils vont nous liquider.

J’obéis. Le Gros voudrait jouer ŕ fort Alamo, mais il pige. vite que quatre seringues bourrées de dragées contre ses pois velus,

c’est lŕ une équation difficile ŕ ,résoudre.

Mors il fait Ť Maman-les-petites-marionnettes Ť comme nous.

Sans aménagement, les troufions nous font grimper ŕ coups de pompes dans les cannes ŕ bord de leur jeep.

Je sais bien que c’est pas grand, une jeep, et que ce véhicule ne se pręte pas particuličrement aux transports en commun.

mais, comme nous n’en menons pas large, nous parvenons ŕ nous caser sur le sičge arričre. Un soldat se met au volant. Un

deuxičme se place ŕ genoux sur le sičge passager. Et les deux autres grimpent sur les marchepieds.

Comme nous fonçons dans la rue principale, j’avise le pčre Pinuche sur le pas d’un estaminet. Il a son oeil cloaqueux des jours

de biture. Il l’ouvre tout grand en apercevant ses valeureux camarades les bras levés dans une voiture empoulaguée.

Nous sommes passés. La silhouette maigrichonne du chétif reste piquée devant le café. On dirait un sarment de vigne.

Elle fait une ombre toute noueuse sur le sol.