L'uchronie consiste donc à refaire l'Histoire, telle qu'elle aurait pu se dérouler, logiquement.

Lorsque l'on regarde l'Histoire on se trouve parfois devant des faits invraisemblables qui n'auraient jamais dû avoir lieu, et parfois même des faits véritablement impossibles. Et on s’interroge : jusqu'où va l'uchronie ?

Prenons Jeanne d'Arc. Pourquoi penser qu'à Bourges, Charles VII, ait été plus sot que n'importe quel roi de cette époque, quand Jeanne d'Arc est venue le voir pour lui demander de lui confier son armée ? Parce qu'en 1429 tous les grands de ce monde étaient primaires ? Simplement à cause de la date ? Il s'agissait du futur roi de France, quand même ! Et ceux qui l'entouraient, le conseillaient, étaient encore moins ignorants, parce que la place qu'ils occupaient, ils avaient dû, comme de nos jours, la conquérir. Nous ne serions pas ce que nous sommes, aujourd'hui, sans les mathématiciens, physiciens ou philosophes, les grands cerveaux de cette époque !

On a beau la retourner dans tous les sens cette histoire de Jeanne d'Arc ; une gamine, une gardienne d'oies sans instruction, sans la moindre expérience ; qui prend la tête des armées du Roi de France quasiment du jour au lendemain et réussit bel et bien à  vaincre les Anglais, est complètement farfelue ! C'est tout simplement impossible, tout à fait irréaliste. Personne de sensé ne peut croire ça ! Pourtant il le faut bien. C'est l'Histoire, telle que nous la connaissons en tout cas.

Ou on nous a menti ou c'est une uchronie…

Imaginons que Jane, une adolescente de 16-18 ans, fille de fermiers pauvres des fins fonds de l'Utah, soit venue voir Bush, à Washington. Imaginons qu'elle ait pu obtenir, auparavant, une introduction de l'évêque de New York ! C'est déjà dur à admettre, mais… bon. Elle arrive à Washington avec sa recommandation en poche.

Là dessus elle demande une audience au Président, à la Maison Blanche. Vous imaginez le nombre de filtres qu'elle va devoir franchir ? Impossible, irréaliste. Bon, passons encore.

Bush la reçoit dans le salon ovale et elle lui dit:

-Donnez-moi seulement 100 000 Marines et je  chasse pour vous tous les infidèles du Moyen Orient, du Moyen Orient entier, pas seulement l'Irak !

La tête de Bush !

Et elle ajoute :

-C'est mon destin, j'ai entendu des voix qui me l'annonçaient.

Même quand on prétend entendre soi-même des voix, c'est dur à admettre. Non ?

Beaucoup moins invraisemblable que l'histoire de Jeanne d'Arc, pourquoi ne pas imaginer que Napoléon ; poursuivant l'Armée Tsariste, entre Smolensk et Moscou, en 1812 ; ait pu en avoir brutalement assez de cette interminable poursuite, où son armée s'épuisait, dans le froid qui arrivait ?

Pourquoi n'aurait-il pas décidé de faire demi tour vers le sud, vers l'Ukraine ; cette région si riche, au climat plus doux, près des rives de la Mer Noire et, surtout, dont les habitants ne portaient pas le Tsar dans leur cœur ; sauvant ainsi, sans en être conscient, sa Grande Armée ? D'autant ; mais qui s'en souvient encore ; qu'une princesse d'Ukraine, avait été Reine de France, à la fin du Moyen Age !

Il n'y a rien là d'illogique, d'impossible, cette fois. Mais l'Histoire de l'immense continent européen ; qui rend les USA minuscules ; et du monde lui même, en eut été changée. Car cela aurait pu être ainsi…

C'est le propos de ce roman, la suite de cette hypothèse, l'uchronie de cette épopée.

P.J.H