MURMURES DANS LE NOIR

Charlene Newcomb

6 ap. BY

Chronologie

Charlene Newcomb nous doit une ennéalogie de nouvelles, toutes parues dans le Star Wars Adventure Journal. Ces neuf nouvelles nous racontent l’histoire d’Alex Winger au fil des années.

Murmures dans le noir est la quatrième partie de cette série. Elle se déroule six ans après la bataille de Yavin et fait directement suite à Une Lueur d’Espoir. Elle est parue dans le Star Wars Adventure Journal 2 en Mai 1994.

Sur Garos IV, les membres de la résistance rebelle souterraine ont mis sur écoute les Impériaux. Et lorsqu’ils apprennent que deux milles commandos de plus sont envoyés sur Garos, ils s’inquiètent.

Titre original : Whispers in the Dark

 

Wink Tasion grommela. Il savait que les éclaireurs Impériaux qu’il surveillait étaient sur le point de couper la fréquence. Il le savait d’après le ton de leur voix, bien qu’il ne comprenne pas plus d’un mot sur cinq, à cause des parasites sur le canal des communications.

Il leva les yeux de sa station de travail alors qu’un mouvement à l’autre bout de la pièce attirait son attention. Il hocha la tête en direction d’Alex alors qu’elle entrait dans le centre des opérations de la résistance. Voilà l’éclaircie de la journée, pensa-t-il. Alex pointa les doigts dans sa direction, faisant sembler de lui tirer dessus. Il sourit, secouant la tête… C’était une plaisanterie entre eux datant d’un an.

Alex avait assisté à deux cours avec lui à l’Université. À cette époque, Wink la connaissait comme la fille du Gouverneur Impérial de Garos IV, et non comme l’un des membres les plus valeureux de la résistance. Alors, lorsqu’elle atterrit dans le centre des opérations pour la première fois, il faillit l’abattre. Remercions la Force que l’un de ses camarades l’ait arrêté. Et fort heureusement, Alex avait un grand sens de l’humour !

— J’ai vu cette grimace sur ton visage de l’autre bout de la pièce, charria-t-elle alors qu’elle venait jeter un œil au-dessus de son épaule.

— Mauvaise réception aujourd’hui, dit-il, lui tendant un casque libre. Hé, Mika, tu peux me prêter une oreille ! cria-t-elle au superviseur d’une autre station d’interception deux sièges plus loin.

Mika Kaebra activa un affichage de canaux Impériaux surveillés par les opérateurs, puis choisit le canal de Wink pour l’écouter. En tant chef des communications de cette station de surveillance basée à Ariana, il scannait les ondes Impériales à la recherche de messages susceptibles d’aider la résistance à lutter contre l’Empire. Et les opérateurs pouvaient toujours compter sur lui lorsqu’un problème survenait.

Aujourd’hui il disposait de cinq opérateurs… Un début de journée habituel. Deux d’entre eux étaient chargés de surveiller les communications des éclaireurs Impériaux au complexe du centre minier, au sud d’Ariana. Un autre travaillait sur les communications entre le complexe et le Quartier général Impérial dans la cité, et les deux derniers gardaient les traces des messages entrant et sortant des mondes extérieurs et d’autres avant-postes sur Garos IV.

Alex grimaça alors que des parasites faisaient crépiter les casques.

— Je n’entends rien du tout… est-ce qu’ils sont partis ?

— Je crois bien.

Wink hésita, s’efforçant de discerner n’importe quel signe de vie. Il était là !

— Quelqu’un est toujours là, dit-il soudain d’un air alarmé… attendez…

— Je l’entends.

À peine, pensait Mika, alors qu’il écoutait d’une oreille et commençait à sonder les autres canaux d’une autre.

— Qu’est-ce qu’il dit ?

Alors qu’ils tendaient l’oreille, une voix distante tenta de couvrir les parasites.

— C’est TK-21. Ils attendent les instructions, dit Wink.

— Je suppose qu’ils ont autant de mal à entendre que nous, observa Mika. Allez 21, où est ton commandant ? dit-il à l’éclaireur Impérial qu’il surveillait, sachant que l’homme ne l’aurait pas entendu même si le canal était dépourvu d’interférences.

Vous deviez être d’une nature détendue pour rester assis devant ses stations d’interception pendant des heures, ou alors vous pouviez devenir fou.

— Qui est sur le canal B-2 ? demanda un autre opérateur.

— Ce pourrait être notre homme, Wink. Regarde ça, lui dit Mika.

— B-2, répéta Wink, alors qu’il changeait de canal.

— TK-21 demande toujours de l’aide, lui dit Mika.

Wink écouta la conversation pendant quelques secondes de plus.

— Ouais… ce sont eux. Le commandant vient juste d’envoyer TK-16 à la rescousse de 21.

— OK, dit Mika. Je referme les canaux pour le moment.

Wink adressa un sourire à Mika, ainsi qu’un pouce levé. Le signal sur 2 était bien plus clair. Cette unité d’éclaireurs Impériaux qu’ils surveillaient constituait un nouveau réseau que la résistance avait découvert à peu près une semaine auparavant. Les Impériaux étaient en train d’installer le nouveau système de défense au complexe du centre minier, là où les Impériaux étaient en train de forer – littéralement.

L’Empire avait été mit au parfum après que la résistance eut attaqué plusieurs de ses convois de ravitaillements. Des senseurs étaient installés dans un rayon de cinq kilomètres autour du centre minier, ce qui incluait des zones où la résistance avait installés des caches d’armes. Cela signifiait que la résistance aurait davantage de difficultés à surveiller l’activité près des mines, et plus encore à récupérer leurs armes.

Ce qui avait été auparavant une petite garnison de soldats Impériaux s’était transformé en quelques mois en un groupement de 500 officiers, tous assignés à Ariana. En plus de tout le personnel de support et les soldats qui les accompagnaient, incluant ceux qui étaient assignés au centre minier. La résistance n’avait jamais fait face à de telles conditions.

Il avait été plutôt simple jusque là de dérober de l’équipement Impérial, d’embusquer des ravitaillements en nourriture, et d’attaquer les quelques avant-postes que l’Empire avait établis. Mais tout ça, c’était fini.

Confrontée à davantage de difficultés, les combattants de la liberté de Garos IV étaient déterminés à poursuivre le combat. Comme un de leurs leaders leurs avait dit, ils n’auraient qu’à démonter le bloc Impérial pièce par pièce. Une petite victoire était une victoire quand même.

Alex reposa le casque, donna une tape sur le dos de Wink et traversa la pièce pour s’entretenir avec Magir Paca, l’un des leaders du mouvement de la résistance. Il était en train d’étudier l’affichage principal avec le Lieutenant Dair Haslip. Personne ne savait ce qui était le plus étrange : voir quelqu’un ici vêtu d’uniforme Impérial, ou travailler avec la fille du Gouverneur Impérial.

— Paca. Dair, salua-t-elle les deux hommes.

— Bonjour, Alex, dit Paca.

Elle hocha la tête en direction de l’affichage.

— D’autres mauvaises nouvelles ? demanda-t-elle.

— Le Général Zakar a sollicité deux mille troupes supplémentaires, expliqua Dair.

— Deux mille ?! s’exclama Alex.

— Eh bien, c’est inattendu, dit Paca. Avec le harcèlement continuel de leurs éclaireurs, et l’importance évidente des mines, je suppose que Zakar veut s’assurer de pouvoir faire sa livraison lorsque le prochain Star Destroyer reviendra pour une collecte.

— Toujours aucun indice sur le lieu d’embarquement du minerai ? demanda Alex.

— Rien du tout. Le Général Zakar ne le sait peut-être pas lui-même, dit Dair, bien qu’il y croie à peine.

— Le secret semble être une haute priorité.

Paca grogna.

— Plutôt ironique, n’est-ce pas ? Ils augmentent les effectifs des soldats et ajoutent des senseurs, et pourtant ils veulent garder toute l’opération secrète ! dit-il. Croyez-moi, mes amis. La Nouvelle République en entendra parler. Ils retrouveront la trace de cette base secrète, ajouta Paca, espérant inspirer plus de confiance qu’il n’en ressentait lui-même.

Comme n’importe qui d’autre, il avait entendu des rumeurs concernant l’avancée de la Nouvelle République vers Coruscant. Si Coruscant tombait, ce ne serait qu’une question de temps avant qu’ils ne débarquent sur Garos IV.

Alex fixait l’affichage principal avec un regard distrait. Elle n’avait jamais parlé de ces visions à ses amis. Des visions d’airspeeders se faufilant dans le complexe du centre minier. Des visions d’une bataille dans les cieux de Garos IV.

— La Force est avec nous, dit-elle. Sa voix ressemblait à un murmure. Ils viendront. J’en suis sûre, se persuadait-elle.

Les deux hommes scrutèrent Alex. Le ton dans la voix de Paca avait suffi à leur donner de l’espoir quant à leur futur. Cependant, au plus profond de leurs esprits ils se demandaient si la résistance pouvait continuer à opérer contre un Empire des mieux équipés. Pourraient-ils tenir le coup jusqu’à ce que la Nouvelle République vienne à leurs secours ?

— Et en ce qui concerne la construction aux mines ? demanda Alex lorsqu’elle réalisa enfin qu’ils étaient en train de la fixer.

— Le dernier baraquement sera prêt pour occupation dans deux à trois semaines, leur dit Dair. Ils peuvent facilement abriter mille deux cent personnes dans tout le complexe.

— Et pour le bunker ? demanda Paca.

— D’après les rapports que j’ai reçus, la construction est presque achevée. Il devrait être opérationnel d’ici une semaine… si on leur livre ces systèmes d’unités de contrôle Anscot pour les senseurs.

— Lorsque leurs senseurs seront activés, l’endroit sera presque impénétrable, observa Alex.

Dair et Paca échangèrent un regard, puis se tournèrent vers Paca. Ils étaient tous les deux surpris par sa remarque. Elle n’était pas du genre à abandonner si vite.

Alex capta leurs regards.

— J’ai dit presque impénétrable !

— Pas d’inquiétude, Alex. Je suis sûr que tu trouveras une faille, dit Dair, ne plaisantant qu’à moitié.

Elle lui adressa un sourire, et secoua la tête.

— Aucune nouvelle des unités de contrôle ? demanda Paca à Dair.

— Pour le moment, on en sait autant que Mika et ses opérateurs. Ils essayent de trouver quand le matériel sera prêt à être expédié de Garan.

Paca hocha la tête.

— OK, restez à l’écoute.

— Paca, appela Mika de l’autre bout de la pièce. On a un problème. Regarde ça.

Paca, Dair et Alex regardèrent au-dessus de l’épaule de Mika pendant qu’il transcrivait, pratiquement mot à mot, la conversation qu’il surveillait.

— Tu as la localisation ? demanda Dair.

— Pas encore, dit Mika, alors que ses doigts survolaient la console. Jaytee, passe sur le canal A, dit-il à un autre opérateur alors que deux voies émergeaient du réseau principal.

— Je l’ai, confirma Jaytee.

— Bon sang, cracha Paca alors qu’il lisait le message entre TK-32 et son commandant d’escadron.

— J’ai localisé la transmission, rapporta Mika. Mets là sur l’écran principal, lui dit Paca, se tournant pour observer alors qu’un point rouge apparaissait à l’écran.

Alex secoua la tête. Les Impériaux avaient localisé l’une des caches d’armes de la résistance dans une caverne pas très loin du centre minier.

Paca tapota son datapad… il étudiait un affichage de ce qui était stocké à cet endroit.

— Armes légères, dit-il. Remerciez la Force qu’ils n’aient pas découvert le lance-missiles que nous y avons caché ! Une maigre consolation…

La résistance avait besoin de toutes les armes à disposition. Il créa une entrée dans son datapad afin de signaler à toutes les équipes que les Impériaux avaient découvert une de leurs caches, et il rédigea une note ordonnant le déplacement d’autres armes dans ce secteur. Puis il remarqua que Jaytee était occupé à sa station d’interception.

— Qu’est-ce que vous faites, les gars ?

— On parle de la sécurité au manoir du Gouverneur.

Alors comme ça, mon père a finalement posté des gardes au manoir, pensait Alex. Je devrais déménager à l’Université après tout.

— Dair, pourquoi tu ne te joindrais pas au Gouverneur et moi pour un dîner ce soir. On pourra tester l’organisation de la sécurité. On aura besoin de savoir ce qui se passe autour du manoir avant de tenter de déplacer nos armes.

— Bonne idée, Alex, dit Paca.

— Je passerai à ton bureau plus tard et je te remettrai une invitation formelle, dit Alex à Dair.

— OK.

— Soyez prudents, leur dit Paca.

Alex lui adressa un sourire.

— Hé, suis-je du genre à prendre des risques ? (Elle fit une pause, puis le pointa du doigt.) Ne réponds pas !

Paca se mit à rire, et secoua la tête.

— Tu peux nous briefer demain ?

— J’ai un cours à 0900. Qu’est-ce que tu dis de 1030 ? demanda-t-elle, pointant du doigt Jaytee qui était toujours en train d’écouter les deux éclaireurs Impériaux au manoir. Je parie que Jaytee en saura autant que moi !

— Exact. Paca sourit. 1030 demain, dit-il.

— Ça marche, dit-elle, traversant la pièce jusqu’à la porte menant aux tunnels.

Paca et Dair la regardèrent partir. Alex Winger avait quelque chose de spécial. Les deux hommes partagèrent les mêmes pensées alors que la porte menant aux tunnels se refermait derrière elle. La Force est avec nous.

— Bonjour, messieurs, dit Alex aux deux officiers dans la salle de réception du Général Zakar. Le Lieutenant Haslip est-il disponible ? demanda-t-elle.

— Mademoiselle Winger, dit le Lieutenant Nilo, c’est un plaisir de vous revoir. Le Lieutenant vient juste de partir. Je suis sûr qu’il reviendra dans quelques minutes.

— Très bien. Je l’attendrais, dit-elle, prenant un siège près de la fenêtre qui surplombait l’avenue.

Elle cacha le dégoût qu’elle ressentit en voyant les rues envahies de militaires.

Dair entra dans la pièce.

— Alex, hum, mademoiselle Winger, dit-il maladroitement. Comment allez-vous ?

Alex se leva.

— Je vais bien, Lieutenant, dit-elle, jetant un œil aux deux autres hommes qui faisaient semblant d’ignorer une scène à laquelle ils avaient assisté si souvent.

— Que puis-je faire pour vous aujourd’hui ? demanda-t-il.

— Mon père et moi-même voudrions vous inviter à un dîner ce soir, dit-elle, ses joues rougissant légèrement.

Le Lieutenant Nilo pouvait entendre le frémissement dans sa voix et adressa un sourire sournois au Lieutenant Polg. Normalement, Alexandra Winger était si pleine d’assurance et si sûre. De toute évidence, elle perdait son sang-froid en ce qui concernait les affaires de cœur.

Dair tournait le dos aux autres officiers dans la pièce. Il cachait son sourire, jouant son rôle aussi bien qu’un acteur authentique.

— Ce sera avec plaisir, dit-il.

— Pourquoi ne viendriez-vous pas vers six heures ? Père ne rentre pas avant sept heures, alors nous aurons le temps de nous promener dans les Collines et de profiter de la vue.

— Il n’y a qu’une seule vue qui m’intéresse, Alexandra, dit-il calmement, sachant que Nilo et Polg l’entendraient.

Alex leva les yeux vers lui et sourit, puis se tourna vers la porte.

— À ce soir, Lieutenant, lui dit-elle.

Dair se tenait là et soupira alors que la porte se refermait derrière elle. Nilo et Polg étaient en train de glousser. Il était évident pour eux que Dair Haslip était éperdument amoureux.

— À ce soir, Lieutenant, répéta Nilo, imitant Alex.

Dair le fixa.

— Oh, tais-toi, dit-il, ajustant son uniforme. Et qu’est-ce que tu regardes ?!

— Rien, Lieutenant, dit Nilo d’un air innocent.

— Bien, retournons au travail.

— Bonsoir, Lieutenant Haslip, dit le droïde servant à Dair. Maîtresse Alexandra vous attend dans le patio.

— Merci, C-T, dit Dair. Je connais le chemin.

— Bien sûr, monsieur.

La vue du manoir du Gouverneur Impérial était probablement l’une des plus magnifiques aux alentours des Collines Tahika. Alex se tenait là, observant la mer au loin, alors que le soleil glissait doucement derrière l’horizon bleu. Elle entendit Dair s’approcher et se tourna pour le saluer, un sourire illuminant son visage. Il la prit dans ses bras et lui donna un baiser sur la bouche, ce qui la surprit sur le moment.

— J’ai vu deux éclaireurs Impériaux devant la maison, lui murmura-t-il dans l’oreille. Quelqu’un pourrait nous surveiller ?

— Oui, dit-elle, comprenant la raison de cette démonstration d’affection. Il y en a deux autres en patrouille dans le domaine.

— OK, dit-il, s’éloignant d’elle mais lui donnant un baiser sur le front. Ça devient plutôt fréquenté par ici, non ?

— Si on allait se promener près des Falaises, suggéra-t-elle. On a au moins une heure avant le dîner.

Il prit la main d’Alex dans la sienne et le mena le long des vieilles marches rocheuses menant au terrain sous-jacent. Elle pouvait ressentir sa nervosité et savait qu’elle n’émanait pas de son inquiétude par rapport aux éclaireurs Impériaux.

— N’est-ce pas magnifique ? lui demanda-t-elle alors qu’ils se tournaient vers le bord des Falaises.

Dair n’était pas en train d’admirer la vue.

— Magnifique, dit-il doucement.

Alex le regarda, devinant ce qu’il avait en tête.

— Alex, je…

— Chut ! murmura-t-elle. Je t’aime bien, Dair. Tu es un bon ami. Travailler ensemble contre cet Empire… eh bien, tu sais… je ne veux pas te donner de fausses idées. S’il te plaît, ne rend pas nos vies plus compliquées qu’elles ne le sont déjà.

Il savait qu’elle avait raison. Il avait cette même conversation avec lui-même des centaines de fois.

— Je comprends, Alex.

Elle lui sourit timidement, mais il y avait un éclat d’exubérance dans ses yeux.

— Hé, allez !

Elle était partie avant qu’il puisse lui rappeler qu’ils devaient être bien habillés pour le dîner avec le Gouverneur. Mais il trotta après elle, la rattrapant finalement lorsqu’elle s’arrêta brusquement pour observer les alentours. Ils étaient proches des mines, peut-être trois kilomètres. Pendant un moment, elle eut un sens fugace de danger. Mais il disparut.

— Qu’est-ce qui ne va pas ? Lui demanda-t-elle.

Elle fronça les sourcils, haussant les épaules.

— C’est rien. Voyons voir combien de temps il leur faut pour nous rattraper, dit-elle, lui prenant la main et le guidant sur un chemin qui bordait les Falaises.

Ils marchèrent pendant cinq minutes avant qu’Alex ne s’accroupisse.

— Ça a l’air d’être une bonne position, commenta-t-elle.

— Une bonne position ? demanda-t-il. Oui. Pour qu’ils nous débusquent.

— OK, si tu le dis.

Alex jeta un œil à son chronomètre. Ça leur prend un sacré moment.

— Ils patrouillent peut-être la zone sur une base régulière. Et tu sais que leurs senseurs de speeder bikes ne sont pas aussi fiables que ça aux alentours des Falaises, dit-il.

— Possible, approuva-t-elle, regardant en direction des cavernes situées à moins d’un kilomètre.

Elle se demandait à quel point il pourrait être facile de déplacer le lance-missiles Plex que la résistance avait caché à proximité. Si les éclaireurs Impériaux mettaient autant de temps à les trouver.

— Ils arrivent, dit-elle, adoptant le même regard qu’elle avait eu plus tôt au centre d’opérations.

Dair se concentra afin d’entendre le son des speeder bikes.

— Je n’entends rien du tout, dit-il.

— Chut !

Dix secondes plus tard, le grondement des moteurs se fit entendre. Il était époustouflé par son ouïe aigue… ou était-ce quelque chose d’autre ? Il secoua la tête, confus.

Alex se rapprocha de lui.

— Maintenant, souviens-toi, ce n’est qu’un job.

Elle hésita, détournant le regard un moment. Puis elle le regarda droit dans les yeux.

— Tu es prêt ? lui demanda-t-elle.

— Hein ? Prêt à quoi ? demanda-t-il alors que les speeder bikes se rapprochaient encore.

— Pour ça… elle l’embrassa délicatement, ignorant délibérément les speeder bikes qui s’étaient arrêtés à quelques mètres.

Dair gardait son sang-froid, n’ayant besoin d’aucun encouragement. Il était tout à fait conscient de leur approche, mais ne brisa pas son étreinte.

Alex ouvrit finalement les yeux et vit les deux éclaireurs Impériaux se tenir au-dessus d’eux.

— Dair, dit-elle, s’éloignant de lui. On a de la compagnie.

— Qu’est-ce que…

Il se releva et fit face aux soldats.

— Pardon, Lieutenant, mais cette zone est interdite, lui dit l’un des hommes.

— Interdite ? s’écria Alex.

Cette propriété appartient à mon père ! dit-elle sur un ton autoritaire.

Le soldat scruta la jeune femme un moment.

— Ordres du Général Zakar, mademoiselle Winger.

Alex fixa le soldat, puis rebroussa chemin.

— Alex, attends ! hurla Dair. Merci beaucoup, dit-il au soldat sur un ton plein de sarcasme. Alex !

Dair rattrapa Alex, passant un bras sur ses épaules.

Elle tremblait, mais lorsqu’il vit son regard, il dut se retenir de rigoler.

— Jolie démonstration, murmura-t-elle.

— Ça va jazzer aux baraquements ce soir, s’esclaffa-t-elle.

Alex se frotta les yeux. Seule la douce lueur émise par la lune éclairait sa chambre. Elle était assise sur son lit, essayant d’imaginer ce que Paca dirait s’il savait ce qu’elle s’apprêtait à faire. Elle eut un ricanement. Que lui avait-elle dit hier… Suis-je du genre à prendre des risques ? Eh bien, pensait-elle.

Ce lanceur de missile Plex était tout ce à quoi elle pensait. Il était si proche, à tout juste un kilomètre du manoir du gouverneur. Le Plex devait être déplacé avant que les Impériaux ne mettent la main dessus. Et Alex était la mieux placée pour faire ça. Après sa petite expérience avec Dair plus tôt ce soir là, elle était sûre de pouvoir se glisser à l’intérieur de la zone sans être détectée.

Alex bondit de son lit et s’habilla, puis elle étudia le terrain autour du manoir. Aucun signe d’éclaireur. Rien de tel qu’une promenade nocturne, se dit-elle.

Sortir du manoir était plus facile qu’Alex ne l’avait pensait. Elle sortit par derrière, et alla jusqu’aux terrains. Là, elle prit la direction du sud, longeant les Falaises. À moins de 30 mètres de là, les arbres offraient une bonne couverture.

La forêt était baignée de sons nocturnes. Alex pouvait à peine entendre le bruit de ses propres pas sur le sol de la forêt, le chant des crupas perchés dans les arbres étant trop bruyant. Et les boetays hurlaient aux lunes de Garos, prêtant leurs voix à l’harmonie de la nuit. Le son des speeder-bikes Impériaux ne suffisait pas à perturber cette symphonie.

Alex couvrit la distance qui la séparait des grottes en une dizaine de minutes. Elle se sentait parfaitement en sécurité dans l’obscurité des grottes. Elle se reposa quelques minutes, puis réinstalla son lance-missile Plex sur son épaule avant de repartir. À l’embouchure de la grotte, elle retrouva le froid et la douce lueur des lunes. Aucun signe des éclaireurs Impériaux. Ils étaient là, quelque part… elle en était sûre.

Prenant la direction de l’ouest, Alex se fraya un chemin jusqu’aux Falaises. Elle décida de rentrer par une route légèrement différente. Si quiconque s’approchait, elle n’aurait aucun mal à jeter le Plex par-dessus les Falaises.

Personne n’interrompit sa marche, jusqu’à ce qu’Alex, à portée de vue du manoir, perçue une présence alentour. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle aurait à jeter le Plex si près du but. Elle ne pouvait pas faire ça. Instantanément, elle se baissa, recouvrant le lance-missile de feuilles et de branches brisées. À plus de dix mètres de là, le speeder bike se dirigea vers elle.

Elle sentait son cœur battre la chamade. Elle prit une profonde inspiration pour se calmer, et se releva, prenant un air naturel. L’éclaireur Impérial s’arrêta juste à côté d’elle. Alex s’immobilisa lorsqu’elle remarqua qu’il avait dégainé son blaster.

— Qu’est-ce que vous voulez ? lui demanda-t-elle, indiquant par ce ton qu’elle n’avait pas de temps à perdre à bavarder avec un éclaireur.

Il la regarda attentivement, l’éclairant de sa torche.

— Déclinez votre identité ! dit-il sur un ton autoritaire.

— Je m’appelle Alexandra Winger, je suis la fille du Gouverneur Impérial, dit-elle d’un ton hautain.

Il hésita un moment, l’étudiant attentivement.

— Que faites-vous ici en pleine nuit, mademoiselle Winger ?

— Et qu’est-ce que je suis en train de faire d’après vous ? Je n’arrive pas à dormir, alors j’ai décidé de faire une petite balade. Sur ce, si cela ne vous dérange pas… elle reprit sa marche.

— Je vais vous raccompagner au manoir, mademoiselle Winger.

— Très bien, dit-elle, si vous insistez.

— Et puis-je vous suggérer de demander une escorte la prochaine fois que vous voulez vous promener. Il nous est difficile de vous protéger si vous sortez sans prévenir, lui dit-il.

Elle hocha la tête, et le suivit jusqu’au manoir.

— Bonne nuit, mademoiselle Winger, lui dit-il alors qu’elle gravissait les marches jusqu’au patio.

Alors que l’éclaireur s’éloignait du lance-missile caché, Alex jeta un dernier regard vers les Falaises. Elle poussa un soupir de soulagement. Le lance-missile serait en sûreté pour le moment. Elle pensait qu’il serait facile de le récupérer et de le ramener au centre d’opérations… mais elle décida de remettre ce problème à demain.

Dair Haslip était assis devant son bureau, essayant de travailler. Le Général Zakar attendait le rapport sur la construction du bunker au centre minier.

Dair leva les yeux vers Nilo, qui était en vidéoconférence avec le Général Carner. Nilo semblait plutôt mécontent, mais la conversation avait l’air importante.

Il se tourna vers la fenêtre. Le soleil se couchait. Il s’étira, tendant ses bras au-dessus de sa tête, puis se leva et se dirigea vers la fenêtre. La pub de Chado occupait le premier étage du bâtiment de l’autre côté de la rue. Une lueur scintillait d’une fenêtre ouverte. Dair l’observa attentivement… seconde fenêtre en partant de la gauche, troisième étage. On dirait Paca organise un meeting ce soir. Il soupira, se frotta les yeux, et revint à son bureau. Une longue journée s’annonçait.

Le Général Zakar apparut soudainement à la porte, le lieutenant Polg sur les talons.

— Haslip, comment se présente ce rapport ? demanda le Général, ne prenant même pas le soin de s’arrêter.

— Il sera sur votre bureau à la première heure demain matin, mon général.

— Bien.

Zakar retourna à son bureau, suivi de très près par Polg. Dair se leva et les suivit. Le Général jeta un œil aux rapports sur son bureau. Chaque fois qu’il s’éloignait plus d’une heure, ils semblaient s’entasser comme un tas des feuilles mortes. Il trouvait ironique d’en avoir demandé un autre à Haslip.

— Polg, arrangez un meeting avec le Gouverneur Winger et le Général Carner demain après-midi. Je devrai revoir le rapport d’Haslip avant cela.

Alors assurez-vous que mon agenda reste ouvert. (Il jeta un coup d’œil à Dair.) Combien de temps cela me prendra-t-il à la lecture ?

— À peu près une demi-heure, mon général, répondit Dair.

— Très bien. Voyez-vous si vous pouvez faire quelques coupures.

— Oui, monsieur, dit Polg, inscrivant une nouvelle entrée dans son datapad. Ce sera tout, mon Général ?

— Oui, ce sera tout, Lieutenant.

— Monsieur ?

— Oui, Haslip ?

— Le Conseiller Baro a essayé de vous joindre toute la journée.

— Baro ? Demanda-t-il, fouillant dans sa mémoire. Ah, oui, celui de Zila.

— Oui, monsieur. Le Conseiller s’intéresse à nos activités ici, lui dit Dair.

Zakar grimaça.

— Vraiment ? (Il secoua la tête.) Rappelez-lui seulement qui commande ici, Haslip. Je lui dirai ce qu’il doit savoir, quand et s’il doit le savoir. Et si mes supérieurs m’en disent plus.

— Oui, monsieur. Je lui dirai, monsieur. Je retourne à mon rapport.

La porte s’ouvrit derrière lui.

Nilo venait juste de conclure sa conversation avec le Général Carner. Il roula des yeux.

— Les généraux, dit-il en serrant les dents. Qu’est-que Carner fabrique ? Il t’a passé un savon ? dit Dair en gloussant.

Nilo le fixa, lui lançant un regard sévère.

— Oh, il est en colère à propos des équipements commandés pour les unités de contrôle système.

Polg leva les yeux de son travail, amusé par la conversation.

— Il y a du nouveau ? demanda-t-il.

— Le Général Zakar n’a autorisé que deux escouades d’éclaireurs à déplacer les chargements de Garan aux mines. Et Carner veut davantage de protection pour le convoi. Alors, sur qui on hurle ? Sur moi !

— Très intéressant. C’est à ça que servent les lieutenants, Nilo, dit Dair.

— Bienvenue au club ! dit Polg.

— Ne le prend pas pour toi, Nilo. Carner est sur le dos tout le monde à cause des activités de la résistance, lui rappela Dair.

— Ouais, je sais. Je suppose que je devrais passer la plainte de Carner au Général. Je ne voudrais pas être négligent dans mes attributions.

Dair secoua la tête. Il se demandait ce que le Général ajouterait… Un autre escadron d’éclaireurs, ou peut-être un AT-ST ? Vous pouviez toujours compter sur l’Empire pour mettre des bâtons dans les roues des combattants de la liberté.

Un bourdonnement de l’intercom interrompit leur courte pause.

— Oui, Général ?

— Polg, apportez-moi les dernières mises à jour sur l’installation des senseurs au centre minier, gronda la voix de l’autre pièce.

— Je vous apporte ça tout de suite, Général.

Dair et Nilo échangèrent un regard alors que Polg saisissait les dossiers demandés et les transféraient sur une datacarte. Pauvre Polg, le Général le déplaçait constamment. Il arriva à son bureau en trente secondes. Nilo haussa les épaules, se leva, et suivit Polg jusqu’au bureau de Zakar.

Dair vérifia son chronomètre à nouveau. Aussitôt qu’il aurait fini ce rapport, il pourrait s’en aller d’ici et dîner avant d’être briefé par Paca au centre des opérations de la résistance.

La nuit allait vraiment être longue.

— T’as entendu, Mika ? demanda Jaytee.

— J’ai entendu… 41 heures… ce serait 0800, jour après demain, répliqua Mika dans un jargon militaire, après avoir surprit une conversation sur le chargement des unités requises pour mettre les senseurs en marche au centre minier. (Il cliqua sur son comlink.) Paca, appela-t-il dans le dispositif, on a quelque chose qui devrait t’intéresser.

Paca émergea de la pièce adjacente. Jaytee avait déjà transféré les informations qu’il voulait sur une datacarte. Il se leva, face à sa station d’interception, tendant la carte en direction de Paca.

— Les unités de contrôle système… elles sont prêtes à être chargées pour Garan. Tous les préparatifs sont ici, dit Jaytee.

— Parfait. Mika, alertez nos équipes, qu’elles attendent les ordres, leur dit Paca alors que Jaytee lui donnait la datacarte.

Son esprit était déjà au travail. C’était là les informations qu’ils avaient attendues depuis plusieurs jours. Les Impériaux avait travaillé sur des pièces des systèmes de contrôle à Garan parce que la flotte avait été si occupée par la Nouvelle République qu’ils avaient été incapables de ravitailler certains composants indispensables aux systèmes de senseurs installés dans les mines.

Paca saisit délicatement la datacarte. Il souriait intérieurement, sachant les informations qu’elle contenait. Désormais, la résistance avait une chance de détruire ce chargement avant qu’il n’atteigne les mines.

La vieille autoroute Curraben était aussi calme que d’habitude à 1300 heures. L’autoroute au nord de Garan était une route majeure menant à Ariana quarante kilomètres plus loin au nord-ouest. Elle était toujours largement empruntée. Mais cette section, au sud de la ville, menait aux mines et seulement récemment avait subi une hausse du trafic. Le trafic Impérial.

L’attaque sur le convoi de ravitaillement aurait lieu au Carrefour Curraben, à peu près douze kilomètres au sud de Garan. Le Carrefour était situé dans un haut col, et offrait plusieurs possibilités de fuite pour les combattants de la liberté… d’étroits passages en direction de l’ouest vers les Falaises Tahika, au sud de la Vallée Morcur sous-jacente. Le retour à Garan.

Dair Haslip avait confirmé tard dans l’après-midi que trois camions-speeders étaient chargés et prêts à partir pour le centre de distribution à Garan. Selon ses informations, les camions seraient escortés par deux escouades de soldats Impériaux et au moins un AT-ST. Un observateur plus avancé avait vu un second AT-ST se déplacer dans les montagnes vers Garan durant la nuit.

Les combattants de la liberté avaient surveillé les collines entourant le Carrefour depuis l’aurore. À 0700 on rapportait la nouvelle qu’une nouvelle heure de départ avait été programmée pour 0930. Alors ils attendirent.

Ils attendirent encore.

La météo était mauvaise. Des nuages noirs étaient arrivés de la côte vers midi. La pluie n’avait pas cessé pendant une heure. La visibilité était largement réduite à cause d’un épais brouillard qui nimbait le versant des collines. Si elle n’y était pas habituée, Alex aurait juré que c’était le crépuscule.

— Merci, Cardy, dit-elle alors que l’un de ses camarades lui tendait une tasse de thé chaud tirée de son thermo-récipient.

— Qu’est-ce que tu crois qu’il est arrivé au convoi ? demanda-t-il. Ils devraient être là depuis un moment.

Alex saisit la tasse de ses deux mains pour se réchauffer.

— Tu es si inquiète ? lui demanda-t-elle.

— Non. C’est juste toute cette attente qui me tue, dit-il, buvant une gorgée de sa propre tasse.

— Ouais, je sais ce que c’est. Mais nous aurions eu des nouvelles s’ils avaient décidé de ne pas venir.

Elle regarda à travers ses macrobinoculaires.

— Ils viendront, la rassura-t-il.

Un coup de tonnerre distant résonna à travers la forêt. Un frisson lui parcourut l’échine.

— Comment va ce nouveau bébé ? demanda Alex, essayant de remonter le moral de Cardy.

Il sourit.

— Il grandit si vite ! Il rampe sur…

Un bourdonnement du comlink les fit sursauter. C’était le signal. Les speeders arriveraient dans quelques secondes.

— C’est parti, murmura Cardy, alors qu’il se déplaçait vers les falaises.

Un grincement métallique résonna à travers les falaises… le déplacement de machinerie lourde. AT-ST ! En voilà un, pensa Alex alors qu’il arrivait à portée de tir. Trois speeders-remorques escortées par des éclaireurs Impériaux. Un second AT-ST se fit entendre.

C’était le moment…

Un missile siffla au-dessus de la tête d’Alex. L’un des AT-ST explosa en milliers de morceaux. Dix éclaireurs Impériaux tombèrent sous la première rafale de tir en provenance du versant de la falaise. Un autre tir du Plex vint entailler l’autre walker. Des éclaireurs Impériaux inondèrent la route et se dispersèrent dans les falaises.

Le second AT-ST verrouilla le lanceur de missiles Plex qui avait s’en était prit à son compagnon. Une explosion illumina le versant de la montagne juste au-dessus d’Alex.

Elle entendit les cries d’agonie de Cardy et se précipita sur place pour vérifier ce qu’il en était.

— Cardy ? hurla-t-elle par-dessus les bruits de la bataille alors que des explosions continuaient de résonner tout autour d’elle.

Elle repéra le Plex et se fraya un chemin jusqu’à lui… Il avait l’air d’un objet jeté ici imprudemment, tel un jouet dont un enfant se serait lassé. Cardy était étendue un mètre plus loin, mortellement blessé.

— Occupe-toi… missile… balbutia-t-il.

— Allez, je vais te sortir de là, lui dit-elle.

Elle lutta pour glisser son bras sous ses épaules, sachant au fond de son âme que ses efforts étaient futiles. Et Cardy le savait aussi.

— Non… trop tard… pour moi, dit-il en s’étouffant.

Il prit une ultime inspiration, et s’éteignit. Un autre ami disparut. Alex serra son poing, pensant à l’enfant qui ne connaîtrait jamais cet homme courageux. Elle referma ses yeux, et serra fort son corps sans vie pendant de brèves secondes.

Un tir siffla près de sa tête. Elle reposa le corps de Cardy, puis saisit le Plex et fonça vers la falaise. Elle était déterminée à détruire cet autre AT-ST. Un éclaireur Impérial passa tout près d’elle, suffisamment près pour la toucher, mais il ne la remarqua pas.

Sur le côté Est de la route, les compagnons d’Alex installaient des grenades sur les speeder-remorques, ignorant courageusement l’AT-ST qui devait les débusquer. L’une des remorques explosa en une puissante boule de feu. Le walker verrouilla sa cible. Mais Alex était prête. Elle fit feu avant même que l’AT-ST ait eut une chance de décocher un tir. L’engin fut désintégré dans les flammes, inondant la route de débris.

Le comlink d’Alex bourdonna. C’était le signal de retraite. L’un des éclaireurs Impériaux avait du se déplacer hors du rayon d’action des brouilleurs de communications et appelé des renforts. Elle ficela le Plex sur son épaule et s’éloigna de la route, fonçant vers les falaises.

Des tirs de blaster résonnaient sur le versant de la montagne alors que les éclaireurs Impériaux poursuivaient leur traque des chasseurs de la liberté. Heureusement pour Alex et ses amis, le terrain rendait la traque difficile. Et avec les senseurs brouillés, les Impériaux devaient s’en remettre à l’observation visuelle sur un territoire que la résistance connaissait bien mieux.

Au sommet de la Falaise Adni, Alex rattrapa deux de ses camarades. Ensemble ils se frayèrent un chemin de cinq kilomètres à travers le sous-bois jusqu’à un speeder dissimulé, ne rencontrant aucun danger direct. Mais ils entendaient toujours le bruit distant des combats. Chacun d’entre eux pensait à l’embuscade, leurs amis, leur propre survie, et leur empressement de poursuivre le combat un jour de plus. Des pensées qu’ils partageaient, mais qu’ils ne se révélaient jamais.

Le landspeeder serpenta à travers les voies étroites de la montagne. La pluie s’était arrêtée, mais la brume dans la forêt créait une étrange réflexion de la lumière du soleil qui perçait à travers les nuages.

Ils arrivèrent au premier point de largage presque une heure plus tard. Alex fit ses adieux à ses compagnons avant de se diriger vers son propre speeder.

Elle s’assit dans l’habitable de conduite et pour la première fois depuis des heures, elle sentit une énorme fatigue. Elle prit une profonde inspiration, fermant les yeux pendant quelques secondes. C’est là que la vision apparut. Ce fut bref, mais bien plus vif que tous ses autres rêves…

Il faisait si froid… et chaque muscle de son corps était endolori… une main se tendit vers elle… Alex, prend ma main, hurla une voix par-dessus le vent hurlant alors que le bout de ses doigts touchait une toile de fond blanche, sur un versant neigeux de montagne. Elle leva les yeux… et perché au-dessus d’elle, une main tendue, se trouvait l’homme qu’elle avait vu en rêve… l’homme aux cheveux blonds et aux yeux bleus…

Et la vision prit fin, aussi vite qu’elle était arrivée.

Alex ouvrit les yeux. Elle prit les commandes du speeder de ses mains tremblantes. Qui es-tu ? dit-elle dans ses pensées. Pourquoi êtes-vous dans mes rêves ?

Puis un sentiment de calme atteignit son âme. Quelque part, au plus profond de son esprit, une douce voix semblait l’appeler. Il lui murmurait à travers les ténèbres, mais le message était fort et clair.

La Force sera avec toi… à jamais.