Cannes, France, avril 2008

Agacée, Élodie Menez gara sa voiture dans le parking de son immeuble. Elle regarda pour la dixième fois en deux minutes sa montre. Mince, presque dix-neuf heures ! Ras le bol de ces interminables réunions que Bertrand, le chef de leur centre, s’obstinait à programmer le vendredi soir, lorsque tous les techniciens n’avaient plus qu’une idée en tête : leur futur week-end ! Ne lui restait qu’une demi-heure pour prendre une douche, se maquiller un peu, enfiler un jean et foncer rejoindre Magali, Corinne, Stéphanie et Luce pour leur soirée bimensuelle entre filles. Un groupe assez mal assorti d’ex très anciennes copines d’école primaire qui s’étaient perdues de vue, sans le regretter, pour se retrouver des années plus tard. Parce qu’il ne restait qu’elles. Leurs vies étaient devenues, ou avaient toujours été, de petits déserts, à peine perceptibles de l’extérieur, presque acceptables de l’intérieur. Nous sommes une légion de minuscules déserts. Élodie l’avait appris à ses dépens. Ultime cruauté des inexistences : un autre fragment de désert peut se poser à côté du vôtre sans pour autant le peupler. Au bout du compte, restent deux désolations mitoyennes. Sauf une fois. Une fois, son désert avait été envahi, animé d’une folle énergie. Une vie déchaînée y avait déferlé. Éphémère. Le désert était ensuite revenu, d’abord un peu plus désespérant puis, au fur et à mesure qu’elle y reprenait ses habitudes, ni pire ni meilleur qu’avant.

Élodie enfonça la touche d’étage de l’ascenseur et soupira. Au fond, avait-elle vraiment envie du traditionnel pizza-ragots-cinoche suivi d’une petite virée au casino ? Sans démesure, la virée : vingt euros chacune, jamais plus, mais deux coupes de champagne gratuites, offertes sur un sourire par les serveuses du casino qui sillonnaient les travées de machines à sous. Un vendredi soir sur deux.

Mis à part Magali, Élodie se sentait peu d’affinités avec ces filles. Leur amitié, si tant était que l’on pouvait qualifier leur réunion opportuniste de cette façon, ne tenait qu’à un fil : elles étaient devenues la principale distraction, l’unique réconfort les unes des autres. Il ne s’agissait pas d’entraide, ni d’affection. Juste d’une confortable couverture qui masquait leurs manques à toutes, leur déconfiture. Le fil se romprait dès qu’une occasion plus séduisante se présenterait. Les autres se rendaient-elles compte aussi qu’elles se servaient mutuellement d’antalgique, de dérivatif ? Sans doute pas. Corinne et Stéphanie n’étaient pas des exemples d’intelligence et encore moins de lucidité. Quant à Luce, la seule parade qu’elle avait pu trouver à la débâcle générée par son récent divorce était si banale qu’elle n’en était même pas consciente : elle avait raison en tout et les autres avaient tort, notamment et surtout son ex-mari. Elle sombrait peu à peu dans une sorte d’égotisme aveugle et vindicatif, devenant l’unique centre de son univers rétréci. Magali déparait dans ce groupe d’éclopées sentimentales qui rebouchaient leurs fêlures et dissimulaient leurs cicatrices à coups de grands rires, de prétendu cynisme et de fausse camaraderie. Comme Élodie, Magali attendait. Ni l’une ni l’autre ne savaient quoi au juste. Mieux, en tout cas. Mieux que leurs vies du moment, des dernières années. Mieux que la bouée de sauvetage bimensuelle : pizza-ragots-cinoche-casino. Magali, elle aussi, s’était fait plaquer. Deux ans auparavant, sans trop savoir pourquoi. Un jour, il avait évoqué des vacances romantiques en Martinique, un mois plus tard, il lui annonçait qu’il la quittait pour une autre fille, plus dynamique, plus battante, plus jolie. Elle s’était donc retrouvée seule, inefficace, molle et moche en l’espace d’une seule phrase, juste avant qu’il ne claque la porte. Elle avait rejoint le groupe d’anciennes copines d’école, reformé à la hâte. Une sorte d’aveu d’impuissance, maquillé avec maladresse. L’acceptation d’une claque si dévastatrice qu’on se dit que l’on ne s’en remettra jamais. Mais on se remet de tout, n’est-ce pas ? Il n’y a que la mort qui soit définitive.

Ce furent les battements fous de son cœur qui l’arrêtèrent au moment où elle poussait la porte de son appartement. Des battements si désordonnés, si féroces qu’ils cognaient jusque sous la peau de ses tempes, de son crâne. Bien avant qu’elle n’entende, ne voie, ne sache. Une douleur en coup de poing lui coupa le souffle. Les clefs s’échappèrent de sa main et atterrirent en rebondissant sur les dalles gris clair du couloir faiblement éclairé.

Elle entendit. La musique interdite. La musique meurtrière. Ebben ? ne andrï lontana. Celle de ce CD qu’elle avait balancé dix fois, cent fois à la poubelle pour l’y repêcher aussitôt. La Wally de Catalani. Par Callas. La musique, les voix lui faisaient fermer les yeux de bonheur et rugir que le monde était merveilleux. Lui. Elle hésita. Fuir. Foncer, dévaler l’escalier et rejoindre sa voiture. Démarrer en trombe, conduire droit devant. Ou avancer. Se souvenir, pour la cent millième fois, qu’elle ne vivait pas, que ces deux années et quatre mois sans lui avaient été un cauchemar gelé et blessant. À chaque instant, sauf lorsqu’elle parvenait à le haïr. Rarement. Après tout, qu’avait-il fait de si impardonnable ? Rien. Il l’avait quittée, sans un mot, sans une explication. Disparu. Volatilisé. Toutefois, elle s’était tant demandé ce qu’il pouvait bien lui trouver. Il avait dû finir par s’apercevoir de leur totale inadéquation. Comment lui en vouloir ? Il était brillant, beau, gai, un peu fou, généreux de tout. Un être solaire. Il en existe peu. En dépit d’efforts constants, elle restait un peu terne, un peu moyenne. Pas sotte, pas non plus très intelligente. Pas sinistre, pas non plus drôle. Pas effacée, pas non plus conquérante. Une affligeante médiane qui se déclinait même au physique. Pas petite, mais pas grande. Pas grosse, mais pas élancée. Pas blonde, mais pas brune. Pas moche, pas non plus une beauté. Une femme passe-partout et interchangeable. Le genre que sa bouchère, chez qui elle se sert depuis cinq ans, ne reconnaît pas dans la rue. Mme Tout-le-monde qui aurait tant voulu être Mme Quelqu’un-de-très-particulier, le genre inoubliable, que des regards escortent dans les restaurants, les boutiques, que des sourires appréciateurs ou des éclats de jalousie saluent. Comme lui, en version masculine. Très masculine.

Elle avança, sans même le vouloir, sans même s’en rendre compte.

Lui. Il était installé devant l’ordinateur et lui tournait le dos. Il ne semblait pas avoir entendu son arrivée, absorbé qu’il était dans sa consultation. Depuis le pas de la porte, elle ne distinguait que de vagues formes marron-beige affichées sur l’écran. Soudain, une tension dans son dos. Il se retourna avec lenteur et l’accueillit d’un de ses sourires. Un sourire qui la bouleversait aux larmes. Elle cherchait désespérément quoi lui dire, tout paraissant également inepte : « Bonjour », « ça va ? », « Tu es revenu ? ».

Il se tourna à nouveau vers l’écran et quitta le site qu’il consultait en déclarant d’une voix tendre et triste :

— Tu ne dois pas voir ça.

— C’est quoi ?

— Une pétition internationale au sujet d’un prétendu artiste costaricain[1]. Il a récupéré un chien des rues et l’a attaché dans une galerie. Il l’a laissé mourir, comme… « œuvre d’art ». Là, sur l’écran… c’étaient les photos du chien à l’agonie. Toute la résignation et l’incompréhension du monde dans son regard. Merde, je suis sûr qu’il a cru jusqu’au bout que quelqu’un allait le sauver. Mais personne. Les visiteurs de la galerie passent devant lui. Étrangement, ni pisse ni excréments autour de lui. On devait nettoyer avec soin, en le laissant crever. Une merde de chien n’aurait pas été… artistique ! Ça pue.

Les larmes troublèrent le regard bleu marine qui la dévisageait. Les belles mâchoires carrées se crispèrent.

Elle sentit sa rage, son chagrin et s’empêcha de se précipiter vers lui pour le consoler. Elle murmura :

— Quelle horreur ! C’est dégueulasse !

— Tu sais… je ne suis pas certain d’aimer notre espèce, expliqua-t-il en fronçant les sourcils. Nous pourrissons tout. Même l’art et la création.

Étrangement, en dépit de l’imbécile monstruosité de ce qu’il lui racontait, une sorte de soulagement presque insupportable envahissait Élodie. Il reprenait leurs conversations là où il les avait abandonnées deux ans et quatre mois plus tôt, annulant l’absence, annihilant en quelques phrases le mini-désert dans lequel elle se terrait depuis. Elle sut qu’il n’y aurait pas d’explication au sujet de son départ. Il ne se justifierait pas, ne s’excuserait pas. Il n’y pensait déjà plus. Quelle importance maintenant puisqu’il était là ?

— Il va être poursuivi en justice ?

— Je l’espère. Ce n’est pas certain. (Il ferma les yeux et reprit, d’une voix altérée qui la bouleversa :) Nous sommes les prédateurs ultimes. Les autres prédateurs tuent par nécessité, pour manger, se défendre, protéger leurs petits et leur territoire. Ça, c’est normal. C’est brutal, mais c’est ainsi que la vie fonctionne, qu’elle a toujours fonctionné, depuis qu’elle est apparue. Nous sommes la seule espèce qui tue par sadisme, goût du profit, ennui, ou même pour la « beauté » du geste. C’est la raison pour laquelle nous disparaîtrons un jour. Toutes les autres formes de vie souffleront de soulagement lorsque nous ne serons plus là pour les martyriser.

— Tu m’angoisses complètement.

Il se leva et s’avança, bras ouverts, vers elle. Mon Dieu… Comme elle avait attendu ces bras ! Comme elle avait souffert qu’ils ne l’accueillent plus. Un long, affreux cauchemar. Chut, plus de cauchemar. Il était là.

— Quel crétin je fais. Pardon. On arrête de penser à cela… Trop déprimant. Comment vas-tu ? Ta journée a été longue ? (Il plissa les paupières et demanda d’une voix amusée :) Ah… Tu avais quelque chose de prévu ce soir, non ?

— Euh… oui. Enfin, non, pas grand-chose. Je vais appeler pour prévenir. (Soudain paniquée par les détails, plus aisés à évoquer que le reste, elle s’affola :) Je vais sortir… je n’ai rien à manger… tu as envie de quoi…

— Oh… Femme de peu de foi ! Mais j’ai tout apporté. Bon, d’accord, je n’ai rien cuisiné… Nous avons du foie gras, qui avait l’air sympa. Une demi-langouste chacun et puis j’ai pris deux salades et… Qu’est-ce que j’ai acheté pour mademoiselle ? Son gros péché mignon…, plaisanta-t-il, ravi.

— Un truc au chocolat ?

Elle fournissait un effort désespéré pour avoir l’air aussi gaie, aussi détendue et légère que lui. Pourtant, tout était en train de se briser en elle. Elle ne parvenait pas à s’expliquer une chose : comment un être extérieur avait-il le pouvoir de tout remettre d’aplomb dans votre vie, de justifier qui vous étiez, de légitimer votre existence ? Était-ce à dire qu’elle n’avait aucune réalité sans lui ? Oui, c’était exactement cela. Et pourtant, il avait à peine traversé ses jours cinq mois durant. Et encore. Allant, venant, partant, réapparaissant. Une sorte de mirage, de fantôme insaisissable. Merde ! Elle dépendait depuis deux ans et quatre mois d’une magnifique chimère en forme d’homme qui n’était demeuré dans sa vie que quelques semaines mises bout à bout. Pire. Si elle voulait être parfaitement objective, et étant entendu qu’elle n’avait jamais vécu avant lui sur ses trente-quatre ans d’existence, elle devait à cet homme les six semaines durant lesquelles elle avait véritablement eu la sensation d’être pleine. Elle. De vivre.

— Un opéra… Plein, plein, mais plein de chocolat… C’est simple, tu vas te trouver mal.

— Et je vais prendre un kilo, rit-elle avec maladresse.

— Mon expérience, c’est que les bonnes choses ne font jamais grossir, déclara-t-il d’un ton sentencieux qui donna envie de sourire à Élodie.

Pourtant, elle avait trop peur pour sourire. Trop peur qu’il se volatilise à nouveau.

— Ah, les femmes avec leur ligne ! On ira se faire un petit jogging. Ça vaut un gros opéra, non ?

 

Lorsqu’elle se réveilla, bercée par son odeur, elle se figea. Ne pas bouger, ne pas ouvrir les yeux, respirer à peine. Profiter de chaque seconde avec lui, de la moiteur de cette peau tant espérée contre sa bouche. Il remua dans son sommeil, se retournant sur le flanc, lui offrant son dos. À contrecœur, Élodie décida de se lever. Elle se laissa glisser hors du lit avec un luxe de précautions. Une impérieuse envie de fixer ce moment l’envahit. Agir comme si tout était normal, habituel, comme si elle se réveillait chaque matin contre lui. Évacuer l’angoisse qui ne la quittait plus depuis qu’il avait reparu hier : et s’il repartait sur un autre coup de tête ? Préparer un somptueux petit déjeuner. Une chose normale, évidente, la manifestation classique d’une vie d’amants. Elle téléphonerait ensuite à la clinique, inventerait n’importe quel bobard pour prévenir de son absence aujourd’hui, puisqu’elle était de garde. Après tout, elle ne manquait jamais le travail. Elle gloussa en passant les écouteurs de son MP3. Une journée parfaite dans la vie d’Élodie Menez. Avec lui. Elle ouvrit la porte du réfrigérateur et passa son contenu en revue, l’œil sévère. Elle mourait de faim. Quelle nuit. Quel éblouissement. Elle avait alterné pendant des heures entre la sensation de n’être qu’un amas de nerfs, de cellules à vif, percevant chaque souffle, chaque frôlement avec une netteté presque douloureuse et un engloutissement bienheureux. À un moment, alors qu’elle le tenait en elle, elle avait eu la conviction d’avoir perdu les limites de son corps. Elle n’était plus qu’une paroi de muscles tièdes enveloppant son sexe, se contractant autour de lui.

Perdue dans ses pensées, environnée par la musique, elle ne l’entendit pas arriver derrière elle. Elle sursauta lorsqu’il déposa un chapelet de petits baisers le long de sa nuque.

— Je mangerais un bœuf entier, murmura-t-il.

— Trop gros pour mon réfrigérateur. Toutefois, on peut commencer par une omelette, du jambon et des toasts. Le fromage est un peu racorni, et je n’ai pas de jus d’orange, constata-t-elle.

— C’est un bon début, commenta-t-il en détaillant le contenu des étagères, un peu déçu. Cela étant, on va manquer de munitions.

— Voilà ce que je propose. On petit-déjeune. J’appelle la clinique et je me fais porter pâle, puis je fonce au supermarché.

— Génial. Pendant ce temps, j’expédie quelques mails et ensuite, je suis libre comme l’air. À votre disposition, madame.

Un frisson de plaisir, de soulagement aussi, parcourut Élodie.

 

Élodie s’engouffra dans le parking de son immeuble, MP3 aux oreilles, marquant le rythme de petits mouvements de tête. Elle se gara sur son emplacement réservé et sortit de voiture. Elle récupéra les deux gros sacs en plastique recyclable sur la banquette arrière et, chargée comme un baudet, se dirigea vers l’ascenseur dont le voyant d’appel rouge était allumé. Elle n’avait rien oublié. Une énorme côte de bœuf, des pommes de terre sautées congelées, des fraises, de la crème fraîche, du fromage et deux bonnes bouteilles de vin, sans oublier un peu de charcuterie et du pain de campagne. De quoi soutenir un siège amoureux.

 

Chantonnant, elle patienta, ses deux sacs à ses pieds. Mince, qu’est-ce qu’il foutait cet ascenseur ? Pas encore en panne, quand même ?

Quelque chose de très mince et de très dur s’abattit sur sa gorge. Durant une fraction de seconde, elle ne comprit pas, jusqu’à ce que le lien de métal se resserre inexorablement. Elle tenta de se débattre, de lutter, de hurler. Et puis, elle n’eut plus qu’une idée : arracher le lien, respirer.

Elle s’écroula à genoux sur les sacs, un filet de salive dégoulinant le long de son menton. Un voile noir progressa dans son cerveau. Ses ongles se décrochèrent du lien.

Il la contempla quelques instants et murmura, ennuyé :

— Désolé, je n’avais pas d’autre option. Cependant, je ne t’ai pas fait mal, n’est-ce pas ?

Il souleva le corps sans vie d’Élodie et se dirigea vers une des grosses poubelles, qu’il avait tirée un peu plus tôt derrière un pilier de soutènement. Avec un peu de chance, on la retrouverait d’ici trois ou quatre jours. Peut-être moins, en raison de la chaleur qui risquait d’accélérer la décomposition. C’était plus de temps qu’il n’en avait besoin.

Il récupéra les deux sacs et ouvrit la porte pare-feu qui donnait sur l’escalier de secours. Parvenu sur le palier du quatrième étage, il ôta le journal qui bloquait la porte de l’ascenseur. Une fois dans la cuisine, il inventoria le contenu des cabas. Chouette, une côte de bœuf et des patates sautées ! Il alluma le four et se servit un verre de vin. Un peu tiède. Assez plaisant et fruité, toutefois.

Le grand ménage commençait. Il se souvenait avec précision de chaque endroit où il avait posé les doigts. Une habitude. Une simple question d’entraînement. Quant aux draps, aux serviettes et au clavier de l’ordinateur, il les embarquerait dans un sac-poubelle.

 

Règle n°1 : Rien ne remplace l’entraînement.

Règle n°2 : N’importe quelle proie dotée d’un minimum d’intelligence sait qu’elle doit rester aux aguets. Ne jamais s’assourdir lorsqu’un prédateur est sur vos talons.

 

Élodie l’ignorait ? Quelle bêtise. D’autant que, lorsqu’on y réfléchissait, la situation des proies humaines était beaucoup plus confortable que celle d’un pauvre petit lapin. Le lapin est contraint de fuir devant tant de mâchoires féroces. En revanche, un seul prédateur menace les créatures humaines qui s’agitent dans leur minuscule vie : l’Homme.

Nathan enfourna la côte de bœuf avec un sourire gourmand puis repêcha dans son sac à dos en cuir une paire de gants en latex et un long étui de cuir noir. Après le déjeuner, il s’offrirait un excellent havane. Une célébration.

 

Dans la tête,le venin
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