10
Machins-trucs
À la Foire aux inventions, le lendemain, tout le monde de l’Académie se réunit dans le gymnase pour voir les inventions que les étudiants avaient inscrites. Athéna venait juste d’arriver lorsqu’Aphrodite, Perséphone et Artémis lui firent des signes de la main quelques tables plus loin. Elle se dirigea vers elles, passant devant des tables couvertes d’inventions fascinantes. Il y en avait toutefois quelques-unes qui lui semblaient plutôt lamentables, comme le « sac Rifice », par exemple.
— Les mortels font toujours aux immortels des offrandes de trucs dégoûtants comme des haricots de Lima. Des trucs dont nous ne voulons pas, lui expliqua le dieu qui l’avait inventé lorsqu’elle s’arrêta à sa table. Si tu mets ces offrandes dans ce sac, elles disparaîtront, poursuivit-il.
— Intéressant, dit Athéna. Personne sur Terre ne m’a encore fait d’offrande, dégoûtante ou non, mais je vais me souvenir de ton invention, le cas échéant.
D’autres inventions étaient simplement des trucs amusants. Comme le baume à lèvres « Chanceux-en-amour », qui rendait tout le monde amoureux de la personne qui le portait. C’était une idée d’Aphrodite.
— Laisse-moi t’en mettre un peu, dit-elle à Athéna lorsque celle-ci arriva à sa table.
— Pas moi ! dit Athéna avec horreur. Essaie-le sur Artémis.
— Pas question ! dit Artémis en riant de bon cœur et en reculant d’un pas. Essaie sur Perséphone.
— C’est déjà fait, dit Aphrodite en la montrant du doigt.
De fait, une Perséphone aux lèvres roses se tenait tout près. Elle était entourée de trois jeunes dieux, qui jouaient du coude à qui la flatterait le plus.
— Je peux aller te chercher une cruche de nectar ? lui demanda l’un.
— Ou un peu d’ambroisie ? suggéra un autre.
— Pas que tu aies besoin de quoi que ce soit pour être plus belle, dit un troisième. Ta peau est aussi blanche que le marbre le plus pur de la carrière de Thassos.
Rougissant légèrement, Perséphone croisa le regard d’Athéna.
— J’espère vraiment que ce truc va bientôt cesser de faire effet, dit-elle.
— Wow ! Vous avez vu l’invention de Poséidon ? demanda Pandore en se précipitant vers elles.
Athéna serra la boîte contenant les inventions qu’elle avait apportées à la foire.
— Pas encore.
En jetant un coup d’œil derrière Pandore aux nombreuses rangées de tables, elle vit qu’une foule s’était réunie de l’autre côté de la salle. Poséidon s’y tenait au centre.
— Hé, qu’est-ce que c’est ? demanda Pandore en apercevant le baume à lèvres d’Aphrodite. Avant que quiconque puisse lui expliquer ce que c’était ou même l’arrêter, Pandore s’en était enduit les lèvres. Instantanément, les admirateurs de Perséphone se tournèrent vers elle.
— Fiou ! dit Perséphone en saisissant sa chance de se sauver. Allons voir l’invention de Poséidon, dit-elle en remorquant Athéna et Artémis à sa suite.
— Attendez, je viens aussi, dit Aphrodite. Tu veux bien surveiller mon kiosque, Pandore ?
— Bien sûr, répondit Pandore.
Elle ne sembla pas se formaliser du fait que les jeunes dieux la suivaient partout. Au contraire, elle lançait joyeusement un feu roulant de questions à son auditoire captif.
— Alors, je me suis toujours demandé de quoi parlaient les jeunes dieux lorsque les déesses n’étaient pas dans les parages. Et pourquoi…
Alors que les quatre déesses se dirigeaient vers Poséidon, Athéna l’entendait expliquer avec fierté le fonctionnement de son invention.
— Vous voyez, vous glissez dans la chute du monstre marin, puis sortez de sa bouche pour tomber dans la grande piscine à vagues au bout de la glissoire, disait-il.
Lorsque la foule se fut suffisamment déplacée, Athéna put enfin examiner son invention. C’était un modèle réduit du magnifique parc aquatique qu’il prévoyait construire sur Terre ! Il y avait des glissades aux courbes gracieuses faites de marbre poli, des sirènes et des tritons, des monstres marins, des fontaines et des piscines remplies d’eau turquoise où flottaient des nénuphars. Une enseigne placée devant annonçait : « VAGUES AQUATIQUES POSÉIDON ».
« Époustouflant ! » pensa Athéna.
Poséidon était sûr de gagner.
— Que penses-tu de mon parc aquatique ? lui demanda Poséidon lorsqu’il la vit. Tu crois que je vais gagner ?
— Ça semble vraiment amusant, lui répondit Athéna avec sincérité.
C’était un endroit où elle aurait parfois envie d’aller. Mais, bien entendu, c’était pour les mortels seulement. Il faudrait qu’elle en parle à Pallas, par contre.
— Et tu as de bonnes chances de gagner le premier prix, c’est certain, poursuivit-elle.
Poséidon sourit à pleines dents.
— Merci. Ce sont tes inventions ? demanda-t-il en jetant des coups d’œil curieux en direction de la boîte que tenait Athéna.
Elle haussa les épaules. Ses inventions faisaient bien piètre figure en comparaison. Aucune n’était aussi intéressante qu’un parc aquatique. C’est ce qu’elle commençait à lui dire, mais elle fut interrompue.
— Oyez, oyez ! beugla le directeur Zeus.
Tenant un rouleau à la main, il grimpa quelques marches pour monter sur une scène installée au milieu du gymnase.
— Approchez, jeunes dieux et jeunes déesses de l’Académie du mont Olympe, tonna-t-il. Un éminent jury de mortels de la Terre est venu dans notre gymnase ce matin pour juger toutes les inventions de la foire de cette année. Ils viennent de faire parvenir à mon bureau un rouleau désignant le gagnant.
— Attendez ! cria Aphrodite en agitant la main pour l’arrêter. Athéna n’a pas encore montré ses inventions.
Athéna lui attrapa le bras pour la faire taire.
— Je ne vais pas participer.
— Mais tu dois le faire, ajouta Perséphone. Tu as travaillé si fort sur tes inventions depuis que tu es arrivée ici !
— Penses-tu vraiment qu’un râteau ou un bateau peuvent l’emporter sur un parc aquatique ? dit Athéna.
— Ton bateau est chouette, dit Artémis. Allez ! Essaie.
Aphrodite hocha la tête pour l’encourager.
— Non, il est trop tard, dit Athéna en réussissant à sourire malgré sa déception. J’essaierai l’année prochaine.
— Et le gagnant est…
Zeus eut un sourire de ravissement en déroulant le rouleau qu’il tenait à la main. Ses yeux bleus perçants cherchèrent parmi la foule des étudiants jusqu’à ce qu’ils rencontrent ceux d’Athéna.
— La gagnante est ma fille préférée dans tout l’univers et la plus intelligente aussi, et j’ai nommé : Athé !
Athéna s’étrangla de surprise.
— Mais je ne peux pas avoir gagné. Je ne me suis même pas inscrite, murmura-t-elle juste assez fort pour que ses amies l’entendent.
— Les mortels ont peut-être aimé les inventions sur lesquelles tu as cogité lundi dernier, laissa entendre Artémis.
— Celles qui leur sont tombées sur la tête ? railla Athéna.
Elle était encore gênée de ce qui s’était passé avec Zeus l’autre jour dans la cour.
— Mais de toute manière, tu as gagné ! dit Aphrodite.
— Viens ici, viens chercher ton trophée, Athé, tonna Zeus.
Et même si elle suspectait qu’il y avait eu une erreur quelconque, Athéna ne pouvait s’empêcher de se sentir exaltée par la fierté qu’il y avait dans la voix de son père.
— Tu as entendu ce qu’il a dit, dit Perséphone.
— Ouais, vas-y, ajouta Artémis.
Les trois déesses poussèrent Athéna vers la scène. Lorsqu’elle fut suffisamment près, Zeus la souleva sur la scène et la déposa à côté de lui. Elle essaya de ne pas ciller en sentant la décharge électrique qui lui traversa les bras.
— Athé ! Ma fille, tu m’as rendu très fier, ainsi que l’Académie ! gronda sa voix. La Terre est enchantée par ton invention.
— Ils ont aimé le bateau ? devina Athéna. Ou était-ce le râteau ?
— Non, et non. Je veux dire, ils ont aimé celles-là quand même, bien entendu. Mais ce qui les a vraiment soufflés, ce sont ces petits machins-trucs ronds que l’on met dans les salades.
Il leva un petit ovale noir qu’il tenait entre le pouce et l’index.
— Ils ont aimé mes olives ? demanda Athéna, surprise.
— Ils ne les ont pas simplement aimées, ils les ont adorées. Et ils ne se contentent pas de les manger, ils extraient l’huile de ces petits bidules pour la mettre dans leurs lampes et pour chauffer leurs maisons. Ils en font même du parfum et des remèdes. Et certains en sont tellement entichés qu’ils veulent renommer leur ville « Athènes » en ton honneur.
— Pardieu, dit Athéna, sonnée.
— Parfaitement, toi et tes olives avez fait sensation en bas, sur Terre ! Beau travail, Athé.
Sur ce, Zeus lança l’olive dans les airs et la rattrapa dans sa bouche. Il la mâcha bruyamment pendant un moment, puis en recracha le noyau.
Ptoui !
Le noyau décrivit un arc dans les airs avant de retomber dans la foule. Les étudiants esquivèrent à droite et à gauche pour ne pas le recevoir à la figure.
— Ma seule objection, ce sont ces satanés noyaux, rumina Zeus. Essaie de voir si tu ne pourrais pas faire quelque chose à ce sujet, Athé, ma fille.
— D’ac… d’accord, dit Athéna. Elle jeta un coup d’œil à Poséidon, qui avait l’air plus que secoué d’avoir été battu par une olive.
— Je suis contente qu’ils aient aimé les olives, dit-elle à Zeus en inclinant la tête en direction de Poséidon, mais ont-ils vu son parc aquatique ? C’est pas mal époustouflant.
— Tonnerre de tonnerre ! Ça me fait penser.
Zeus se tourna de nouveau vers la foule.
— J’ai autre chose à vous annoncer, beugla-t-il. La deuxième place va aux « Vagues aquatiques Poséidon » ! Monte ici, Posé, mon garçon !
Le visage de Poséidon s’illumina, et il se dépêcha d’aller les rejoindre sur la scène.
Soudain, un air bizarre se peignit sur les traits de Zeus. Il fronça les sourcils et pencha la tête légèrement, comme s’il tendait l’oreille pour écouter une voix que lui seul entendait.
— Sortir les poubelles ? Et c’est maintenant que tu me le rappelles, au beau milieu de la cérémonie de remise des prix ? rouspéta-t-il.
À mesure qu’il écoutait, ses sourcils reprenaient leur forme normale.
— Ah oui, j’avais presque oublié, ajouta-t-il.
Il se retourna vers Athéna.
— Ta mère vient juste de me rappeler de te remettre ça.
Il sortit un énorme trophée pour le lui montrer.
— C’est de notre part à tous les deux, poursuivit-il.
C’était le même trophée qu’il était en train de sculpter, le premier jour, lorsqu’elle était allée dans son bureau ; et il était aussi laid que dans son souvenir.
— Merci, je l’adore, dit-elle de façon honnête.
Peu importe qu’il soit laid, c’était un cadeau de ses parents…, et elle allait le chérir.
— Ta mère te transmet ses félicitations aussi, évidemment.
— Crois-tu que je pourrais lui parler moi-même, un de ces jours ? demanda Athéna en prenant son courage à deux mains.
— Bien sûr ! Je vais devoir servir d’interprète, parce qu’elle est une mouche et tout ça, mais nous allons y arriver.
Le cœur d’Athéna monta au firmament.
— D’ac. Merci, Monsieur le dir… papa.
Même si ce n’était pas tout à fait comme elle l’avait imaginé au début, elle commençait à être heureuse que le directeur Zeus soit son père.
Au même moment, Poséidon les rejoignit sur la scène.
— Maintenant, en tant que gagnants, vous pouvez tous les deux choisir vos prix, leur dit Zeus en posant fièrement une main sur l’épaule de chacun.
Avant qu’Athéna puisse ouvrir la bouche, Poséidon sortit une liste qu’il avait préparée et commença à lire :
— Tout d’abord, j’aimerais que les mortels nomment une marque de gomme à mâcher en honneur de mon trident, de sorte que personne ne l’appelle plus une fourche, dit-il à Zeus. Ensuite, je voudrais devenir le concepteur officiel des parcs aquatiques de la Terre. Et enfin, j’aimerais que l’on mette beaucoup de statues de moi dans les fontaines un peu partout.
Il remit la liste dans sa poche.
— Ce sera fait, proclama Zeus, en lui tendant un petit trophée en or.
Souriant à pleines dents, Poséidon quitta la scène, agitant son trophée en signe de triomphe. La foule en délire, plus particulièrement les filles, l’acclama.
Puis Zeus se tourna vers Athéna.
— Et toi ? Quel prix aimerais-tu recevoir ?
Athéna savait déjà ce qu’elle désirait le plus.
— Je me demandais si…
Elle croisa les doigts derrière son dos pour attirer la chance avant de continuer.
— Je me demandais… si mon amie Pallas, de la Terre, pourrait venir me rendre visite… termina-t-elle en bafouillant.
— Une mortelle ?
Les sourcils noirs de Zeus se soulevèrent dubitativement.
— Est-elle douée pour quoi que ce soit ?
— En quelque sorte. C’est une bonne amie… un vrai cadeau pour moi. Juste une visite. S’il vous plaît, s’il vous plaît, s’il vous plaît ! supplia Athéna, en espérant aussi fort qu’elle le pouvait.
Après une longue minute de discussion intense avec la mouche dans sa tête, Zeus répondit :
— D’accord, pourquoi pas ?
Les muscles de son bras se gonflèrent lorsqu’il pointa le doigt vers un espace vide au centre de la scène.
— Au nom de Zeus, que cela soit !
Zap !
La foudre sortit du bout de ses doigts. Lorsque la fumée se dissipa, Pallas était là, sur scène, entre le père et la fille.
Ses longs cheveux foncés et ondulés étaient en bataille, et elle portait son pyjama. Non seulement Zeus l’avait-il transportée au mont Olympe, mais il semblait bien qu’il l’eût tirée du lit !
En bâillant, Pallas regardait autour d’elle comme si elle pensait être en train de rêver.
— Pardieu ! Je ne voulais pas dire maintenant, dit Athéna à Zeus. Elle n’est même pas habillée.
Pallas se gratta le coude, puis elle s’étira en bâillant de nouveau.
— Est-ce que je devrais la renvoyer ? demanda Zeus, l’air embrouillé.
— Mais non ! dit Athéna en levant les yeux au ciel.
Franchement, parfois les parents ne comprenaient rien à rien.
— Désolée pour le pyjama, Pal, dit Athéna à son amie.
— Suis-je réellement sur le mont Olympe ? demanda Pallas, commençant à avoir l’air plus excitée.
Et plus réveillée. Elle tendit la main et toucha le bras d’Athéna.
— C’est bien toi, Athéna, ou est-ce que je rêve encore ?
Athéna fit un sourire, en lui serrant la main.
— C’est moi, et oui, c’est vraiment le mont Olympe, ici. Si Zeus envoie un message à tes parents, veux-tu passer la fin de semaine ici ?
— Sans blague ? Oui ! cria Pallas.
Athéna et elle se firent un câlin et commencèrent à sautiller tout le tour de la scène ensemble en décrivant un petit cercle.
— Merci, papa, dit Athéna à Zeus.
Elle était si heureuse qu’elle le serra dans ses bras lui aussi, mais le lâcha aussitôt en recevant une décharge.
Zeus sourit à son tour, mastiquant bruyamment une autre olive.
— N’importe quoi pour mon Athé.
En lui faisant un grand sourire et en glissant un bocal d’olives sous son bras musclé, il sauta de la scène et se dirigea vers son bureau.
— Je me demande ce que je devrais faire avec ça, dit Athéna en regardant l’énorme statue qu’il lui avait laissée.
Elle n’arrivait toujours pas à distinguer de quel oiseau il s’agissait.
— Je vais m’en occuper, dit Aphrodite de l’endroit où elle se tenait avec les autres déesses, devant la scène.
— Auriez-vous l’obligeance d’apporter ça dans la vitrine à trophées ? intima-t-elle aux quatre jeunes dieux qui se trouvaient le plus près d’elle en leur faisant un sourire. Je vous en serais reconnaissante.
Ils se bousculèrent presque, se précipitant sur la scène pour impressionner la plus jolie déesse de l’école, puis ils soufflèrent comme des bœufs en transportant le trophée d’Athéna à travers le gymnase vers la salle aux trophées.
— Merci, Aphrodite, dit Athéna.
— Aphrodite ? répéta Pallas en la regardant avec admiration.
— Viens faire la connaissance de mes nouvelles amies déesses, dit Athéna en tirant sa vieille copine pour aller rencontrer les autres.
— Hé ! tout le monde, voici Pallas, mon amie de la Terre.
Pendant que les filles se présentaient à elle, Pandore prit son élan.
— Devinez quoi ? dit-elle une fois qu’elle eut été présentée elle aussi. J’ai réussi à entrer dans la fanfare, et vous avez toutes été acceptées dans la troupe des ADS ! La liste vient juste d’être affichée sur le babillard !
— Woo-hoo ! cria Artémis.
— Wooooo, hurlèrent ses chiens.
— Allons fêter ça ! dit Perséphone.
— Et que fait-on de Méduse ? demanda Athéna alors qu’elles sortaient du gymnase.
Elle ne lui manquait pas une seconde, mais elle se demandait si elles devaient ou non la laisser comme ça.
— Plus tard, dit Aphrodite en faisant la moue.
— Ouais, elle ne s’enfuira pas, ajouta Artémis.
— Pourquoi gâcher la fête ? dit Pandore.
— Eh bien ! Alors, allons-y ! dit Athéna en souriant.
— Qui est Méduse ? demanda Pallas au moment où elles se remettaient en marche.
Elle semblait un peu abasourdie et dépassée.
— Je n’ai jamais entendu parler d’une déesse portant ce nom, poursuivit-elle.
— Viens. Nous allons tout t’expliquer, dit Athéna en la prenant par le bras. Ce fut une semaine bien remplie. Et j’ai très hâte de tout te raconter !
— Wow ! Je n’arrive pas à croire que je vais passer une fin de semaine complète avec des déesses ! Et…
Soudainement, Pallas se figea sur place.
— Oh. Mes. Dieux ! dit-elle d’une voix éteinte.
Elle leva un doigt tremblant vers le stand des « Vagues aquatiques », devant lequel elles passaient.
— Est… est-ce que c’est… Poséidon ?
Remarquant l’intérêt qu’elle lui portait, Poséidon lui fit son plus beau sourire ainsi qu’un clin d’œil.
Pallas rougit jusqu’aux oreilles.
— Encore une autre qui tombe sous le charme, murmura Artémis.
Athéna réussit à retenir un sourire.
— Je vais te le présenter un peu plus tard, si tu veux, dit-elle. Mais peut-être devrais-tu changer de vêtements avant.
— Pardieu ! s’exclama Pallas en devenant rouge comme une tomate. J’ai oublié que je portais toujours mon pyjama.
— Pas de souci, dit Aphrodite. Je vais te prêter quelque chose qui t’ira à merveille.
Comme les filles se dirigeaient vers les chambres, Athéna pensa combien elle était heureuse d’être avec son ancienne amie Pallas et ses nouvelles amies Aphrodite, Perséphone, Artémis et Pandore. Et tout compte fait, les étudiants de l’AMO n’étaient pas si différents des étudiants là-bas, sur Terre. Alors que la majorité d’entre eux étaient gentils, Méduse et ses sœurs étaient simplement comme certaines des filles populaires un peu snobs de son ancienne école.
— L’Académie est si magnifique ! dit Pallas, bouche bée devant les peintures et les statues lorsqu’elles pénétrèrent dans le bâtiment principal.
— N’est-ce pas ? lui dit Athéna, entendant la fierté dans sa propre voix.
Pallas s’approcha, de manière à ce que seule Athéna puisse l’entendre.
— Alors, tu es heureuse ici ? Tu te sens acceptée ?
— Ouais, lui assura Athéna. Très.
Et elle se rendit compte que c’était la vérité. Elle se sentait acceptée. Parmi les filles aux cheveux en serpents et les garçons qui faisaient des bruits de succion en marchant, elle était presque normale ! Et bien que la dernière semaine ait été difficile, avoir de bonnes amies avait facilité les choses. De plus, ses études l’intéressaient bien davantage qu’aucun cours du lycée Triton ne l’avait jamais fait. Pas que tous ses problèmes fussent terminés, bien entendu. Il faudrait que ses amies l’aident à faire du rattrapage et lui apprennent les règles nécessaires pour devenir une apprentie déesse. Mais elle avait hâte de relever les défis qui l’attendaient. Et, aussi, d’apprendre à connaître un peu mieux Zeus et sa mère.
— Ouais, j’ai le sentiment que je serai très heureuse à l’Académie du mont Olympe, dit Athéna.
En souriant, elle tira Pallas vers l’escalier.
— Viens. Je vais te faire visiter les lieux !
—
—