CHAPITRE XII
Passionnantes découvertes
BIENTÔT le sol de la petite pièce se trouva débarrassé de la terre, du sable et des plantes parasites qui l’encombraient : il était constitué par d’énormes dalles carrées, toutes de la même dimension. Les enfants se mirent à les examiner à la lueur des torches, s’efforçant d’en découvrir une susceptible d’être déplacée.
« Celle que nous cherchons devrait avoir en son milieu un anneau de fer pour aider à la soulever », déclara François.
Mais ils n’aperçurent rien de semblable. Toutes les dalles étaient pareilles. Quelle déception !
François essaya alors d’introduire sa bêche dans les différents interstices qui séparaient les pierres, tout en exerçant des pesées sur le manche de son outil. Aucune d’elles ne bougea. Elles avaient l’air d’être solidement encastrées dans le sol. Après trois heures de travail ininterrompu, les enfants se décidèrent à reprendre des forces.
Ils avaient une faim de loup et se réjouirent à la pensée des bonnes choses qu’ils avaient apportées avec eux. Tout en mangeant, ils discutèrent du problème qui les tracassait.
« Il semble, en fin de compte, dit François, que l’entrée du souterrain, ne parte pas de cette pièce même. C’est décevant, je l’avoue, mais je n’en suis pas trop surpris. Nous allons mesurer le plan et voir si nous pouvons déterminer l’endroit exact d’où part l’escalier conduisant aux oubliettes. Bien sûr, il se peut que les mesures ne soient pas correctes et dans ce cas la carte ne nous servira pas à grand-chose. Mais cela vaut la peine d’essayer. »
Ils se mirent donc à l’ouvrage mais leur besogne était loin d’être facile. Les trois parties du plan, représentant les trois étages du château, n’étaient pas à la même échelle. Un peu découragé, François laissa échapper un soupir. Les recherches semblaient sans espoir. Si l’on n’arrivait pas à découvrir quelque indication supplémentaire, il deviendrait indispensable de sonder tout le rez-de-chaussée du château. Entreprise quasi irréalisable, car elle demanderait trop de temps !
« Regardez ! » s’écria soudain Claude en montrant du doigt le petit cercle qui, à ce qu’ils croyaient, indiquait l’emplacement du puits. Regardez ! L’entrée du souterrain paraît assez proche du puits. Si nous pouvions découvrir celui-ci, nous creuserions tout autour pour essayer de repérer les premières marches de l’escalier. Le puits se trouve représenté sur les deux cartes. Il semble être situé au milieu du château.
— C’est une fameuse idée que tu as là ! approuva François, ravi. Tâchons donc de déterminer le centre du château. À mon avis, ce doit être également le centre de la cour, là, au-dehors. »
Les enfants sortirent au soleil. Ils avaient conscience de l’importance de leur entreprise et leur visage restait grave. N’était-il pas extraordinaire de se lancer ainsi dans une fabuleuse chasse au trésor ? Ils ne doutaient pas le moins du monde que l’or perdu ne reposât quelque part sous leurs pieds. Leur eût-on dit que les lingots n’étaient pas là qu’ils auraient refusé de le croire.
Ils s’arrêtèrent au milieu de la cour qui, jadis, avait été le cœur même du vieux château. Mais c’est en vain qu’ils regardèrent autour d’eux dans l’espoir de découvrir un indice leur permettant de repérer l’ancien puits. Là encore la nature avait repris ses droits. Le vent avait apporté sur son aile du sable arraché à la plage, et des herbes et des ronces avaient poussé dessus en quantité inimaginable. Les pierres plates qui formaient autrefois le sol de la grande cour étaient aujourd’hui brisées pour la plupart et n’offraient plus aucun caractère d’uniformité. La mousse, le sable et les plantes parasites de toute espèce envahissaient la totalité du lieu.
« Tiens ! Un lapin ! » s’écria soudain Mick.
En effet, une grosse boule de fourrure beige traversait la cour sans se presser. L’animal disparut dans un trou, puis un autre lapin surgit, s’assit sur son derrière, regarda gravement les enfants et disparut lui aussi. Les trois-jeunes Gauthier n’en revenaient pas. Jamais ils n’avaient vu de lapins aussi familiers.
Une troisième petite bête apparut. C’était un lapereau minuscule, mais doté d’oreilles énormes qui lui donnaient un air comique, et d’un amusant petit bout de queue tout blanc. Il ne parut même pas s’apercevoir de la présence des enfants. Au grand amusement des jeunes spectateurs, il se mit à exécuter une série de cabrioles puis, s’étant calé sur ses pattes de derrière, entreprit de faire la toilette de ses oreilles.
C’en fut trop pour le pauvre Dagobert. Il avait vaillamment résisté à la tentation, se contentant d’un bref aboiement lorsque les deux premiers lapins avaient fait leur apparition. Mais ce lapereau, arrêté presque sous son nez et en train de se débarbouiller sans même faire attention à lui, constituait un défi qu’aucun chien digne de ce nom n’aurait pu ignorer. Dago, sans crier gare, poussa un « Ouah ! » formidable et se précipita sur le lapin surpris.
Une brève seconde, le petit animal demeura comme figé sur place. On ne l’avait jamais effrayé ni poursuivi auparavant et il contempla avec des yeux exorbités l’énorme monstre qui lui fondait dessus. Soudain, comprenant le danger, il se mit à fuir, sa queue minuscule dressée comme un signal de détresse, et disparut au sein d’un gros buisson, tout à côté des enfants. Dagobert se rua après lui et disparut à son tour.
Un véritable feu d’artifice de sable et de terre s’éleva dans les airs : Dagobert s’efforçait avec frénésie d’agrandir le trou dans lequel le lapin venait de se faufiler. Il grattait le sol de ses griffes à une vitesse qui tenait du prodige. Ce faisant, il gémissait et aboyait sans discontinuer, sourd à la voix de Claude qui tentait de le rappeler. Il voulait ce lapin et il l’aurait ! Sa frénésie s’accentuait au fur et à mesure qu’il creusait le trou et le voyait s’agrandir sous ses pattes.
« Dago ! Dago ! M’écouteras-tu, à la fin ? Viens ici tout de suite ! criait Claude, c’est interdit de chasser les lapins ! Tu sais que je ne le veux pas. Tu es un vilain ! Reviens, immédiatement ! »
Mais Dagobert n’obéit pas. Il continua au contraire de creuser, encore et encore. On eût dit qu’une véritable folie s’était emparée de lui. Claude se résolut à aller le chercher. Juste comme elle atteignait le buisson de ronces, Dagobert cessa de gratter le sol. Au bruit de ses puissantes griffes en action succéda un bref aboi d’épouvanté, puis plus rien. Claude jeta un coup d’œil sous le fouillis épineux et demeura stupéfaite.
Dagobert avait disparu ! Non pas qu’il fût caché par le buisson. Non ! Tout simplement il n’était plus là ! Claude apercevait bien l’entrée du terrier de lapin, considérablement agrandie par le chien… mais le chien lui-même demeurait invisible.
« Mon Dieu, François… Dagobert a disparu ! annonça Claude d’une voix tremblante. Il n’aurait pu s’enfoncer dans le terrier du lapin, n’est-ce pas ? Il me semble qu’il est trop gros pour avoir pu passer par là ! »
Les enfants s’assemblèrent en hâte autour du buisson de ronces. Alors, des profondeurs de la terre leur parvint une plainte étouffée. François parut sidéré.
« Ma parole, il est bien dans le trou ! s’écria-t-il. Voilà qui est stupéfiant. Je n’ai jamais entendu parler d’un chien s’enfonçant ainsi dans un terrier de lapin. Comment allons-nous le tirer de là ?
— Pour commencer, décréta Claude d’une voix décidée, il nous faut déraciner ce buisson. » On sentait que, pour sauver Dagobert, elle n’eût pas hésité à démolir le château de Kernach tout entier. « Je ne peux supporter d’entendre le pauvre Dago gémir ainsi sans tenter de lui porter secours par n’importe quel moyen ! »
Le buisson était bien trop épais pour que l’on pût songer à se glisser dessous. François se rappela avec plaisir qu’ils avaient apporté des outils de toute sorte. Il alla chercher une hache. À dire vrai, c’était plutôt une hachette, suffisante cependant pour couper les broussailles. Aux ronces se mêlait une énorme touffe d’ajoncs épineux et ce ne fut pas une petite affaire d’en venir à bout.
Les enfants travaillèrent avec ardeur. Au bout d’un certain temps leurs mains se trouvèrent en piteux état : les épines leur avaient arraché la peau, mais c’est à peine s’ils se soucièrent de ces égratignures. Ils avaient réussi ! Ronces et ajoncs dispersés, le trou agrandi par Dagobert devenait à présent très visible. François prit sa torche électrique et la tendit à bout de bras par l’ouverture.
Une exclamation de surprise lui échappa.
« Je comprends maintenant ce qui s’est passé ! Le vieux puits est ici ! Les lapins ont creusé leur terrier juste à côté. En voulant l’élargir Dagobert a dégagé une partie du puits lui-même… et il est tombé au fond !
— Oh ! non, non ! s’écria Claude, prise de panique. Dag ! Dag ! Tu n’es pas blessé ? »
Un gémissement lointain frappa ses oreilles. De toute évidence, Dagobert était bien tombé dans le puits ! Les quatre compagnons échangèrent des regards consternés.
« Je crois qu’il n’y a qu’une seule chose à faire ! déclara François. Prenons nos bêches et travaillons à dégager encore l’ouverture. Alors peut-être pourrons-nous faire descendre une corde et tirer Dago de ce mauvais pas. »
Les enfants coururent chercher leurs bêches… Il ne leur fut pas très difficile de mener leur besogne à bien. Le puits n’avait été obstrué que par les broussailles précédemment arrachées, par les racines du bouquet d’ajoncs qu’ils réussirent à extirper, et enfin par de la terre, du sable, un bloc de maçonnerie et de petites pierres. À ce qui semblait, un pan de muraille avait dégringolé de la tour et bouché en partie l’ouverture du puits. Le temps et la végétation avaient fait le reste.
Claude et ses cousins durent unir leurs efforts pour arriver à déplacer le bloc de maçonnerie en question. Mais c’était le dernier obstacle. Il reposait en travers de la margelle et finit par être tiré de côté. Juste au-dessous se trouvait un couvercle de bois tout pourri qui, au temps jadis, devait servir à protéger l’eau du puits. À l’heure actuelle, il était même si délabré que, là où Dagobert s’était appuyé, son poids avait suffi pour que le bois cédât. La pauvre bête avait passé à travers.
François enleva ce qui restait du couvercle et les enfants se penchèrent sur l’orifice béant au-dessous d’eux. Le trou semblait profond et très sombre. Il était impossible d’en distinguer le fond. François prit une pierre et la jeta dans le puits. Tous retinrent leur souffle, avides de surprendre le « plouf » qui, logiquement, devait suivre la chute du caillou. Mais ils n’entendirent rien. Ou il n’y avait plus d’eau au fond du puits, ou elle se trouvait à une profondeur telle que le bruit de la pierre devenait inaudible.
François se rallia à cette seconde hypothèse.
« Cependant, ajouta-t-il, si le trou est si profond je ne m’explique pas que Dagobert ne se soit pas tué en tombant… ni que nous l’entendions encore. Je me demande bien où il peut être ! »
Il enfonça dans l’ouverture sa main armée de la torche électrique… et, tout de suite, aperçut le chien ! Bien des années auparavant, une grosse pierre avait dégringolé dans le puits, l’obstruant en partie. Elle était demeurée coincée dedans, à l’horizontale, et c’est sur ce perchoir imprévu que Dagobert était venu atterrir. La tête levée vers ses jeunes maîtres, il les regardait avec une expression d’effroi au fond des yeux. La pauvre bête n’arrivait pas à comprendre ce qui lui était arrivé. Ah ! il était bien puni d’avoir poursuivi les lapins !
Claude avisa une échelle de fer scellée contre la paroi intérieure du puits et, avant qu’aucun des autres ait pu deviner ce qu’elle allait faire, enjamba la margelle effondrée et entreprit de descendre les échelons rouillés.
Peu lui importait que ceux-ci fussent ou non assez solides pour la porter. Elle n’avait qu’une idée en tête : sauver Dagobert. Elle le rejoignit enfin. Sans trop savoir comment, elle réussit à placer le gros chien sur son épaule et, le tenant d’une main, tenta de remonter avec lui. Mais c’était là une entreprise impossible. Il lui fallait ses deux mains pour grimper. Mick dut venir à son aide. Finalement, grâce à la corde qu’il lui lança et qu’elle passa autour de Dago, elle réussit à le remonter à l’air libre. Une fois les quatre pattes sur terre, Dagobert se mit à bondir de tous côtés, aboyant à pleine voix et, dans ses transports joyeux, léchant tout ce qui passait à sa portée !
« Alors, Dag ! s’écria Mick. As-tu encore envie de donner la chasse aux lapins ? Il est vrai que nous ne pouvons pas te gronder ! Grâce à toi nous avons découvert le puits ! À présent, il ne nous reste plus qu’à chercher tout autour pour trouver l’entrée du souterrain ! »
Une fois de plus, les enfants se mirent au travail… Avec leurs bêches, ils creusèrent sous tous les buissons environnants. Ils retournaient chaque pierre qu’ils rencontraient et grattaient le sol, espérant à chaque instant que celui-ci allait leur livrer son secret.
L’honneur de la découverte revint à Annie. Ce fut en effet la petite fille qui trouva l’entrée du souterrain. Tout à fait par hasard, d’ailleurs… Se sentant fatiguée, elle s’était assise un instant pour se reposer. Étendue tout de son long sur le ventre, elle s’amusait à gratter le sable avec ses doigts. Soudain, ceux-ci rencontrèrent un objet dur et froid. Annie écarta le sable et, à sa grande joie, aperçut un anneau de fer. Elle poussa une exclamation qui fit accourir les autres.
« Ohé ! criait Annie. Venez voir ! J’ai trouvé une pierre avec un gros anneau de fer au milieu ! »
Claude, Mick et François se bousculèrent dans leur hâte à la rejoindre. François fit usage de sa bêche et dégagea complètement la dalle. Annie ne s’était pas trompée : il y avait un anneau au centre de la pierre et ce genre d’ornement ne se trouve généralement scellé que dans les pierres pouvant être déplacées ! Plus de doute : celle-ci devait cacher l’escalier conduisant aux oubliettes !
L’exaltation des enfants était à son comble. Tous essayèrent, chacun à son tour, de tirer sur l’anneau de fer, mais la pierre se refusa à bouger. Alors François attacha solidement à l’anneau l’extrémité d’une corde et les quatre compagnons se mirent à haler celle-ci de toutes leurs forces réunies.
La dalle remua enfin. Mais ce n’était qu’un début.
« Allons-y ! Tous ensembles ! » cria François. Une fois encore tous quatre raidirent leurs muscles. La pierre bougea de nouveau et céda enfin. Elle se releva d’un coup et les enfants tombèrent en arrière, les uns par-dessus les autres, à la manière d’une rangée de dominos. Dagobert se précipita vers le trou et se mit à aboyer avec frénésie, comme si tous les lapins de la terre eussent élu domicile en cet endroit.
Claude et François eurent vite fait de se remettre debout et coururent rejoindre le chien au bord du trou que la pierre avait dissimulé jusqu’alors. Ils restèrent là un moment, regardant à leurs pieds, une expression de profond ravissement sur leurs jeunes visages. Enfin, ils avaient trouvé le fameux passage !
Une volée de marches assez raides, creusées dans le roc, s’enfonçait dans les ténèbres souterraines.
« Venez ! s’écria François en brandissant sa torche. Voilà l’escalier que nous cherchions ! Descendons vite, dans les oubliettes ! »
Les marches étaient glissantes. Dagobert s’y engagea le premier, perdit l’équilibre, et dégringola dans le trou en hurlant de frayeur. François descendit derrière lui, puis Claude, suivie de Mick, et enfin Annie. Tous étaient haletants d’impatience. Qu’allaient-ils trouver au bout ?
Déjà ils se voyaient entourés de monceaux d’or et autres fabuleux trésors.
Au bas de l’escalier régnait la pénombre. Une odeur d’humidité piquait les narines. Annie avait l’impression d’étouffer.
« J’espère que cet air n’est pas vicié, murmura François. Les souterrains sont généralement malsains. Si l’un de vous ressent le moindre malaise, qu’il le dise et nous remonterons tout de suite. »
Mais, même si les enfants avaient éprouvé quelque difficulté à respirer, ils se seraient bien gardés de l’avouer. L’aventure était trop palpitante pour être si tôt interrompue.
À la suite d’un bref palier, l’escalier reprenait. Il était fort long mais, tout de même, on arriva au bout. François alluma alors sa torche et regarda autour de lui. Un étrange spectacle s’offrit à ses yeux.
Les oubliettes du château de Kernach s’enfonçaient à même le roc. Ces sortes de grottes étaient-elles naturelles ou avaient-elles été creusées par la main de l’homme ? C’est ce que les enfants eussent été bien incapables de dire. En tout cas, elles étaient mystérieuses, obscures, et renvoyaient tous les bruits en mille échos sonores. François émit un léger sifflement et celui-ci se répercuta à l’infini d’étrange manière. L’impression ressentie n’avait rien d’agréable.
« Comme c’est curieux ! » chuchota Claude.
Immédiatement l’écho s’empara de ses mots et les multiplia. Chaque oubliette tour à tour répéta la phrase de la fillette : « Comme c’est curieux !… c’est curieux !… curieux !…»
Annie glissa sa main dans celle de Mick. Elle avait peur. Elle n’appréciait pas du tout les échos ! Bien entendu, elle savait que ces bruits n’avaient rien de surnaturel. N’empêche qu’ils ressemblaient trop à la voix d’une foule de gens cachés dans les grottes.
« Dis-moi, François, demanda Mick, où penses-tu que se trouvent les lingots ? »
Et de nouveau, immédiatement, l’écho répéta ses paroles : « Où penses-tu que se trouvent les lingots ?… se trouvent les lingots ?… lingots ?…»
François se mit à rire… et son rire se transforma en une douzaine de rires différents qui semblaient provenir des oubliettes et envelopper les enfants de leurs ondes subtiles. C’était la chose la plus extraordinaire du monde.
« Venez donc ! dit François. Peut-être l’écho nous laissera-t-il quelque répit un peu plus loin ! »
Comme pour le narguer, l’écho répéta « Un peu plus loin !… plus loin !… loin !…»
Les jeunes aventuriers – ainsi se baptisaient-ils eux-mêmes ! – s’écartèrent du bas de l’escalier et entreprirent de visiter les cachots souterrains les plus proches d’eux. Ce n’était, en fait, que de simples caves rocheuses s’étendant sous le château.
Peut-être jadis avaient-elles servi de geôle à d’infortunés prisonniers mais, plus vraisemblablement, on les utilisait pour entreposer des objets et des provisions de toute sorte.
« Je me demande dans laquelle de ces cavernes nous allons trouver les lingots ! » murmura François.
Il s’arrêta et tira la carte de sa poche. Mick l’éclaira avec sa torche. Mais, bien que le plan indiquât un cachot où le mot « lingots » était nettement marqué, les enfants n’avaient aucune idée de la direction qu’il fallait prendre pour s’y rendre.
« Regardez par ici ! cria soudain Mick. Voici une grotte dont l’entrée est défendue par une porte ! Je suis sûr que c’est le cachot que nous cherchons !… Celui où se trouvent les lingots d’or ! »