Chapitre 15

Au bar, Zaphod ne tarda pas à se retrouver beurré comme un coing. Ses deux crânes se cognaient l’un contre l’autre et ses sourires apparaissaient à contretemps. Il se sentait désespérément heureux.

— Zaphod, lança Ford, tant que tu es encore en état de parler, ça t’embêterait de m’expliquer ce qui est arrivé, nom d’un petit photon ? Où étais-tu passé ? Et où sommes-nous passés ? Broutilles, certes, mais j’aimerais néanmoins quelques éclaircissements.

La tête gauche de Zaphod se dégrisa, laissant la droite s’enfoncer plus avant dans les ténèbres éthyliques.

— Ouais, bon, dit-il, j’suis allé faire un tour. Ils veulent que je déniche le type qui dirige l’Univers mais moi je suis pas pressé de le rencontrer. M’est avis qu’il sait même pas faire la cuisine.

Sa tête gauche regarda la droite énoncer ces mots puis elle opina gravement.

— Exact, dit-elle. Tiens, remets-nous donc ça.

Ford commanda un nouveau Pan Galactic Gargle Blaster – boisson décrite comme l’équivalent alcoolique d’une agression : aussi ruineuse que douloureuse pour le crâne. Quoi qu’il ait pu arriver, décida Ford, c’était finalement le cadet de ses soucis.

— Écoute, Ford, dit Zaphod, tout baigne dans l’huile de vaseline.

— Tu veux dire que tu as la situation bien en main.

— Non, rectifia Zaphod. Je n’ai jamais dit que j’avais la situation bien en main : ça ne baignerait pas dans l’huile de vaseline. Si tu tiens vraiment à savoir ce qui est arrivé, disons que l’affaire était dans la poche depuis le début, ça te va ?

Ford haussa les épaules.

Zaphod gloussa dans son apéritif. La mousse déborda du verre et commença d’attaquer le dessus de marbre du bar.

Un bohémien céleste à la peau tannée s’approcha d’eux et leur joua du violon électrique jusqu’à ce que, Zaphod lui ayant donné un paquet d’argent, il daigne enfin s’éloigner.

Le bohémien se rabattit alors vers Arthur et Trillian qui étaient assis un peu plus loin dans la salle.

— Je ne sais pas où on est, disait Arthur, mais je crois que ce coin me donne la chair de poule.

— Allons, reprenez un verre, conseilla Trillian. Amusez-vous !

— Lequel des deux ? Pour moi, c’est tout l’un ou tout l’autre.

— Mon pauvre Arthur, vous n’êtes vraiment pas taillé pour ce genre de vie, hein.

— Vous appelez ça une vie !

— On croirait entendre Marvin.

— Marvin est le penseur le plus lucide que je connaisse. À votre avis, comment se débarrasser de ce violoniste ?

Mais le garçon approchait :

— Votre table est prête, annonça-t-il.

 

Vu de l’extérieur (ce qui n’est jamais le cas) le Restaurant ressemble à quelque gigantesque étoile de mer luisante échouée sur un roc oublié. Chacun de ses bras abrite les bars, les cuisines, les générateurs du champ de force qui protègent toute la structure ainsi que les fragments épars de planète sur lesquels elle repose et les turbines temporelles chargées de faire lentement osciller tout le bazar d’avant en après autour du moment crucial.

Au centre de l’étoile s’élève un gigantesque dôme doré – presque un globe complet – et c’est dans cette zone que Zaphod, Ford, Arthur et Trillian venaient de pénétrer.

Cinq tonnes au moins de strass les y avaient précédés pour recouvrir la moindre surface encore disponible. Le reste de cette surface se trouvant déjà incrusté de pierreries, coquillages précieux de Santraginus, feuilles d’or, carreaux de mosaïque, peaux de lézard et un million d’autres enjolivements et décorations non identifiables. Le cristal étincelait, l’argent scintillait, l’or brillait, Arthur béait.

— Woah ! s’écria Zaphod. Par Zarquon !

— Incroyable, souffla Arthur… Et ces gens ! Et ces objets !…

— Ces objets, remarqua placidement Ford, sont également des gens.

— Et les gens, reprit Arthur… enfin les autres…

— Et les lumières !… dit Trillian.

— Et les tables !… dit Arthur.

— Et les serviettes !… dit Trillian.

Le garçon avait l’impression d’entendre dialoguer deux huissiers.

— La Fin du Monde est très courue », observa Zaphod en titubant tant bien que mal parmi la multitude de tables, certaines en marbre, d’autres en un somptueux ultracajou, voire en platine, avec autour de chacune un groupe d’exotiques créatures qui devisaient tout en étudiant la carte.

— Les gens aiment à s’habiller pour l’occasion, poursuivait Zaphod. Histoire de marquer le coup.

Les tables étaient disposées en un large éventail autour d’une vaste aire centrale où un petit orchestre jouait de la musique légère. Mille tables au moins, estima Arthur au jugé, avec, parsemées entre celles-ci, des palmiers frémissants, des fontaines glougloutantes, des statues baroques, bref, tout l’attirail typique de ces restaurants où l’on n’a guère lésiné pour offrir au client l’impression qu’on n’a pas du tout lésiné sur la dépense. Arthur regarda autour de lui, s’attendant presque à voir quelqu’un faire une pub pour la carte American Express.

Zaphod percuta Ford qui tituba sur Zaphod.

— Woah ! dit Zaphod.

— Par Zarquon ! dit Ford.

— Faut vraiment que mon arrière-grand-père ait sérieusement tripatouillé les circuits de l’ordinateur, tu sais, remarqua Zaphod. Je lui dis de nous chercher où bouffer dans le coin et il nous amène au Dernier Restaurant avant la Fin du Monde ! Fais-moi penser à le remercier, un de ces quatre !

Il s’interrompit.

— Eh mais, tout le monde est ici, tu sais. Tous les gens qui ont compté !

— Ont compté ? s’étonna Arthur.

— Une fois à la Fin du Monde, on est obligé de beaucoup employer le passé : vu que tout a déjà été accompli, tu saisis ? Eh… salut les mecs ! » lança-t-il à l’adresse d’un petit groupe proche d’iguanoïdes géants. « Comment alliez-vous ?

— Serait-ce Zaphod Beeblebrox ? demanda l’un des iguanes à l’autre iguane.

— Je crois bien, répondit le second iguane.

— Alors ça, c’est vraiment le bouquet, observa le premier iguane.

— Nous sommes vraiment peu de chose, remarqua le second iguane.

— C’est une question de point de vue », conclut le premier, puis l’un et l’autre retombèrent dans le silence. Ils attendaient le début du plus grand spectacle du monde.

— Eh Zaphod ! » dit Ford, cherchant à lui saisir le bras et (conséquence de son troisième Pan Galactic Gargle Blaster) le manquant totalement. Il pointa un doigt qui vacillait.

— Mais je reconnais un vieux pote à moi, Hotblack Desiato ! Tu vois ce type, là, à la table en platine, celui avec le costume platiné.

Zaphod essaya de suivre des yeux le doigt de Ford mais ça lui flanqua le tournis. Enfin, il vit.

— Ah ouais ?…» puis il le reconnut enfin : « Eh mais dis donc, voilà un type qui a sacrément fait son trou ! Houla, mieux même que n’importe qui. Enfin, moi excepté.

— Qui est censé être ce monsieur ? s’enquit Trillian.

— Hotblack Desiato ? s’étonna Zaphod, surpris. Vous ne connaissez pas ? Jamais entendu parler de Disaster Area ?

— Non, dit Trillian qui n’en avait jamais entendu parler.

— Le plus grand, dit Ford, le plus bruyant…

— Le plus riche…, suggéra Zaphod.

— … des groupes de rock de toute l’histoire de… (il cherchait le mot).

— … de l’histoire elle-même, conclut Zaphod.

— Non, dit Trillian.

— Pas possible, dit Zaphod. On se retrouve à la Fin du Monde et vous n’avez même pas vécu. Z’avez manqué quelque chose.

Il la conduisit jusqu’à la table où le garçon les attendait depuis le début. Arthur leur emboîta le pas. Il se sentait tout seul et tout perdu.

Ford quant à lui pataugeait dans la cohue pour rejoindre une vieille connaissance.

— Eh… euh… Hotblack ! lança-t-il. Comment va ? Ravi de te revoir mon grand, alors, ça boume toujours ? Tu m’as l’air super gros, gras et malsain que c’en est un plaisir.

Il lui asséna une grande claque dans le dos et ne fut pas peu surpris de ne rencontrer aucune réaction. Les Pan Galactic Gargle Blasters qui mijotaient en lui le poussèrent néanmoins à poursuivre de l’avant.

— Tu te souviens du bon vieux temps ? On savait tenir le coup, pas vrai ? Le Bistrot Illégal, tu te rappelles ? Et le Slim’s Throat Emporium ? Et Evildrome Boozarama, c’était la bonne époque, non ?

Hotblack Desiato ne laissa rien paraître de son opinion personnelle sur ce point. Ford ne se démonta pas.

— Et quand on avait la dalle et qu’on se faisait passer pour des inspecteurs du service des fraudes tu te souviens ? Et qu’on se pointait partout pour confisquer des bouteilles et de la bouffe, hein ? Jusqu’au jour où on s’est chopé une intoxication alimentaire. Oh, et puis toutes ces nuits interminables à boire et discuter, tu sais, dans nos petites piaules cradingues au-dessus du café Lou à Gretchen Town – New Bétel… et toi toujours dans la chambre d’à côté, à vouloir absolument composer des chansons sur ta bruitare éclectique quand nous on détestait tous ça ! Mais tu nous disais que tu t’en foutais, alors on te répondait que nous on s’en foutait pas, tellement on pouvait les détester.

Les yeux de Ford commençaient à s’embuer.

— Et toi qui nous serinais que tu voulais pas être une star », continua-t-il, vautré dans sa nostalgie, « parce que tu ne pouvais pas blairer le star System ! Alors Hadra, Sulijoo et moi, on te disait que t’avais pas le choix. Et qu’est-ce que tu fais maintenant : les systèmes stellaires, tu te les payes !

Ford se tourna et sollicita l’attention des tables voisines en s’exclamant :

— Voilà un homme capable de se payer des systèmes stellaires !

Hotblack Desiato ne chercha pas plus à confirmer qu’à dénier ce dernier fait et l’attention fugace de l’assistance alentour ne tarda pas à se dissiper.

— J’ai comme l’impression que quelqu’un a un coup dans l’aile, marmonna une créature arborescente et pourpre, le nez plongé dans son verre de vin.

Titubant quelque peu, Ford s’affala pesamment dans le siège en face d’Hotblack Desiato.

— Ah, quel est ce morceau déjà ? dit-il en s’agrippant bien malencontreusement à une bouteille qui se renversa (dans un verre proche, en fait).

Pas homme à laisser gâcher un hasard heureux, Ford but le verre.

— Tu sais bien, ce succès pas possible… ah… Comment c’est, déjà ? Chabadam ! Chabadam ! Cha-badaboum ! ! Quelque chose comme ça… et dans ton jeu de scène, ça se termine avec l’astronef qui s’écrase en plein dans le soleil… et tu l’as fait en vrai !

Ford écrasa le poing dans la paume de son autre main pour illustrer graphiquement cet exploit. Ce qui eut pour effet de renverser à nouveau la bouteille.

— L’astronef ! Plaf ! En plein dans le soleil ! Laisse-moi rigoler, terminé les lasers et toute leur quincaillerie ! Toi, tu fais dans les protubérances et les vrais rayons ! Et puis ces chansons ! Ces chansons !

Son regard contemplait le filet de liquide qui glougloutait de la bouteille et s’épanchait sur la table. Il fallait faire quelque chose pour ça, songea-t-il. Il lança :

— Eh ? Tu veux boire un verre ?

Son esprit en marmelade commençait à s’apercevoir que quelque chose faisait défaut à leur entretien, et que le quelque chose en question avait un certain rapport avec le fait que l’homme assis en face de lui, costume platine et feutre argenté, n’avait pas encore dit « Salut Ford ! » ou bien « Content de te revoir après tout ce temps » ou en fait quoi que ce fût. Pour tout dire, il n’avait même pas bougé.

— Hotblack ? dit Ford.

Une grosse paluche vint de derrière atterrir sur son épaule et le repoussa. Ford tomba sans grâce de son siège et leva les yeux pour voir s’il pouvait repérer le propriétaire de cette main discourtoise. Le propriétaire n’était pas difficile à repérer, vu qu’il faisait dans les deux mètres dix et qu’il était bâti en proportion. À vrai dire, il était bâti comme peut l’être un canapé en cuir : bien luisant, massif et sérieusement rembourré. Le costume dans lequel on l’avait fourré avait semblait-il pour seule finalité de démontrer combien il pouvait être difficile d’enfiler une telle carcasse dans un costume. Ses traits avaient la texture d’une orange et la couleur d’une pomme mais là s’arrêtait toute analogie entre le personnage et les douceurs.

— Gamin…

À l’entendre, la voix tombée de la bouche de l’homme donnait l’impression d’avoir passé des moments difficiles au fond de sa poitrine.

— Euh, ouais ? dit Ford sur le ton de la conversation.

Il se remit debout en titubant et parut surpris que le sommet de sa tête ne vienne pas plus haut le long du corps de son interlocuteur.

— Casse-toi ! dit l’homme.

— Plaît-il ? » dit Ford en se demandant s’il était bien prudent. « Et d’abord qui êtes-vous ?

L’homme considéra la chose quelques instants. Il n’était pas habitué à s’entendre poser pareille question. Il parvint toutefois à trouver une réponse :

— Je suis le type qui t’a dit de te casser comme un grand avant qu’on le fasse pour toi.

— Bon, écoutez », dit Ford, nerveux (et qui aurait bien voulu que sa tête cesse de tourner, redevienne froide et prenne en main la situation).

— Bon, écoutez, reprit-il, je suis un des plus anciens amis d’Hotblack Desiato et…

Il jeta un œil sur Hotblack Desiato qui n’avait toujours pas bougé, ne fût-ce qu’un cil.

— … et…, répéta Ford, en se demandant bien ce qu’il pourrait caser de judicieux après « et ».

Le gros type avait une réponse toute trouvée à mettre après « et ». Il la dit. C’était :

— Et moi je suis le garde du corps de M. Desiato et je suis responsable de son corps et je ne suis pas responsable du tien alors tu me le déblaies avant qu’il ne lui arrive des bricoles.

— Bon, attendez une minute, dit Ford.

— Pas question de minute ! beugla le gorille. Pas question d’attendre ! M. Desiato ne cause à personne !

— Eh bien, peut-être que vous pourriez le laisser donner lui-même son avis sur la question.

— Il ne cause à personne ! brama le gorille.

Ford jeta un regard anxieux sur Hotblack et dut bien admettre que les faits semblaient donner raison à l’affreux : toujours pas le moindre signe de mouvement – encore moins, d’intérêt pour la posture où il se trouvait.

— Pourquoi ? demanda Ford. Qu’est-ce qu’il a donc ?

Le gorille lui expliqua.

 

Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde
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